« Ben-Hur », l'un de ces films qui symbolisent l'âge d'or d'Hollywood. Pourtant si « Ben-Hur » possède de nombreuses qualités qui font pratiquement de lui un chef-d'oeuvre, il comporte tout de même un défaut majeur qui plante le film sur sa dernière partie.
Le scénario de « Ben-Hur » se lit comme une sorte de conte situé dans l'univers cinématographique du péplum. Mais le film en lui-même n'est pas réellement un péplum, c'est un long-métrage épique sur toutes les facettes, hélas elles ne sont pas toutes réussies. Qu'il y est des connotations religieuses ne posent aucun problème, puisque l'histoire du film se situe dans une période de troubles religieux, cependant les connotations n'altèrent pas l'ensemble du long-métrage, mais cela seulement jusqu'à un certain point. Car si « Ben-Hur » éblouit tout de suite par sa mise en scène, ses plans de caméra plutôt bien fichus, et évidemment son action épique, le film va peut-être trop loin dans le côté épique et conventionnel de son récit, sûrement même.
Une fois la longue introduction du film, longue mais judicieuse, la bataille navale impressionnante, la quête de vengeance de Judas, et bien évidemment la mythique course de quadrige passées, le long-métrage trouvait là une fin tout à fait correcte et dans le sens de départ de l'oeuvre. Mais le film, déjà long d'une durée de 3 heures, nous impose 30 minutes supplémentaires qui viennent un peu gâcher ce grand moment spectaculaire. 30 minutes qui font tomber le film dans un pathos assez indigeste, car oui si les multiples référenced à l'histoire du Christ ne dérangeaient pas jusqu'ici, le fait de nous montrer son chemin de croix, puis sa mort et le miracle final, viennent grandement entacher l'ensemble. Donnant ainsi un happy-end propre à Hollywood, mais vulgaire et malhabile.
Malgré cette grosse bourde final, il faut tout de même souligner la très bonne interprétation de Charlton Heston, la qualité des décors et des costumes, de la musique, ainsi que toute la technique mise au service du film. Il fait plaisir de revoir ces vieux films qui dépendaient vraiment d'un budget, aussi imposant soit-il, le plaisir de voir que chaque $ est dépensé à bon escient, comme lorsqu'il s'agit de mettre en scène une course de char absolument magistrale et offrant ainsi au film, l'une des scènes spectaculaires les plus intenses du cinéma.
« Ben-Hur » est donc un grand film c'est certain, il aurait pût être un chef-d'oeuvre, mais il descend lui-même les marches de ce prestigieux piédestal.