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3,5
Publiée le 27 juillet 2010
Mensonges, double jeu et adultère! Patrick Grandperret s'attaque à son tour à l'une de ces mècaniques meurtrières imaginèes par le tandem Boileau-Narcejac ("Les diaboliques")! Transposant l'action du roman dans le climat ètouffant du dèsert marocain, le cinèaste retrouve son interprète du "Maître des èlèphants", Jacques Dutronc, impassible maître d'un jeu de dupes auquel Vincent Lindon, èditeur fantasque et amant manipulè, se laisse prendre au piège! Les acrices ne sont pas en reste avec deux excellentes comèdiennes: Karin Viard qui apporte beaucoup de vie à son personnage de "Claire" et la magnifique Florence Thomassin! Cauchemar ou machination? C'est ce que Lindon dècouvrira à l'issue d'un suspense haletant qui fait rèfèrence ici à "Vertigo"...
Pierre est amoureux fou de Claire, la femme de Bernard, constructeur d’ouvrages d’art. Apprenant qu’elle doit accompagner son mari au Maroc sur un chantier, il parvient à se faire inviter. Au moment d’embarquer dans l’avion privé, il découvre que Claire n’est pas là ; Bernard l’informe qu’elle les rejoindra plus tard. Adapter une œuvre de Boileau-Narcejac est délicat, le fait que les auteurs prennent le point de vue de la victime étant difficile à rendre au cinéma. De nombreux réalisateurs s’y sont pourtant essayé tant les intrigues sont séduisantes (Clouzot, Molinaro, etc.) ; Y réussir nécessite de savoir créer un climat oppressant, qui va crescendo jusqu’à la résolution de l’énigme. Et c’est justement ce que Grandperret peine à faire, bien qu’il s’y efforce, mais sans doute parce qu’il s’y efforce trop. Les plongées dans le passé permanentes du héros et sa fébrilité exagérée sont rarement angoissants, et peu convaincants. Le second reproche à faire au film est celui de la distribution. Vincent Lindon n’a pas le profil et est mal dirigé, les deux femmes ne sont pas assez mystérieuses, seul Dutronc, dont on devine le tourment intérieur, convient à l’intrigue. La dernière difficulté, propre aux films traitant de manipulation, vient du fait qu’il faut expliquer cette manipulation, ce qui est souvent long et pataud (exemple : vertigo de Hitchcock). Ici Grandperret donne une explication très rapide, trop rapide, car il faut ensuite beaucoup de réflexion pour réaliser la cohérence de tout ce qui a précédé. Un film qui, malgré quelques références à Hitchcock, ne réussit pas à tirer la quintessence de son excellent scénario.
Stéréotype du film qui aurait pu être bon mais qui est réalisé sans talent. Pour moi grandperret est une supercherie. Les acteurs sont bons. Merci à eux, ils nous sauveraient presque de l'ennui.