Titfield est une commune anglaise campagnarde bien paisible, aussi paisible que le tchou-tchou du train qui donne un peu de vie à tout cela, mais paisiblement... jusqu'à ce qu'est affiché qu'une ligne de bus remplacera sous peu le train... Branle-bas de combat, adieu le paisible, bonjour le combat, où tous les coups sont permis entre ceux, majoritaires, qui soutiennent le train et ceux, minoritaires mais puissants et sans pitié, qui soutiennent le bus.
Donc bonjour à cette comédie anglaise comme seule la Perfide Albion peut en réussir d'aussi délicieuse, bonjour à une galerie de personnages hauts en couleur terriblement attachante, bonjour à un excellent scénario de l'excellent T. E. B. Clarke où, comme dans pratiquement tous les scénarios de ce dernier, l'idée de communauté vs l'Autorité est particulièrement présente, bonjour à des merveilles d'idées de mise en scène avec notamment le complot dans les toilettes qu'on ne voit pas puisque au même instant la caméra filme une télévision diffusant un programme où des personnages... complotent, l'échange de coups de feu
qui ne se révèlent pas être un échange en fait
, ou encore
la locomotive qui circule dans la rue
, bonjour aussi au toujours énergique très bon réalisateur Charles Crichton qui réussit à insuffler à l'ensemble un rythme qui ne faiblit jamais avec en point d'orgue des dernières minutes particulièrement palpitantes. Et puis tant qu'à faire, bonjour à Douglas Slocombe et à sa superbe photo en couleurs qui filme de superbes paysages de campagne.
Il y a pas à dire, le studio Ealing, qui a produit le film, était le roi pour les comédies anglaises dont ses représentants seront toujours et à jamais les meilleurs du genre. En voici encore une preuve avec ce film qui procure un grandiose moment de bonne humeur.