Barb Wire n’est certainement pas un film qui renverse des montagnes, mais enfin il faut être honnête, c’est un petit divertissement honnête et sympathique, qui s’avère d’une réelle générosité.
D’abord il a son casting. Il est entrainé par Pamela Anderson et on peut dire ce que l’on veut d’elle, même si elle n’est pas une actrice géniale, elle est toujours très engagée dans ses rôles. Elle est par ailleurs franchement cinégénique, et ici, elle a un rôle qui lui convient très bien. Ce n’est pas un rôle de composition, mais ce qu’on lui demande c’est de livrer une prestation musclée, sexy, de porter le cuir, de se bastonner avec de gros flingues, de monter à moto, et elle s’en sort avec efficacité. Pour le reste ce n’est pas mauvais non plus. Il y a quelques seconds rôles assez rassurants avec Xander Berkeley, Udo Kier, ce-dernier étant inférieur ici néanmoins, avec un rôle qui ne lui va pas à merveille. A noter aussi un Steve Railsback habitué aux rôles inquiétants, qui s’amuse bien visiblement en pseudo-nazi (parfois il en fait des caisses quand même). Rowell est convaincante (bien loin des feux de l’amour !) et Temuera Morrison ne dépareille pas.
Ensuite il y a le scénario. Là c’est un peu faible. Le début est sympathique, mais le film devient assez banal ensuite. L’univers post-apocalyptique n’étant pas suffisamment exploité, et le concept n’étant pas suffisamment ambitieux. Le rythme est là, mais il y a un manque de surprises qui pourra gêner un peu les spectateurs les plus exigeants (avec quelques lieux communs, comme le chef des barbares du futur !). Reste que l’ensemble offre son lot de bastons, de scènes sexy, de gros délires aussi, car clairement Barb Wire se prend au second degré. Il y a un fol esprit Bd dans ce métrage, et sincèrement il y a de quoi rigoler souvent. Parfois c’est voulu, d’autres fois moins.
Sur la forme, franchement avec 9 millions, ce qui est un petit budget pour ce type de film, Barb Wire s’en sort très bien. Certains le critique à ce niveau, honnêtement je ne vois pas comment avec cette somme et en 1996, il pouvait être beaucoup plus soigné. La mise en scène est un peu raide, c’est vrai, et l’on sent un manque de dynamisme dans la manière de filmer. Les scènes d’action paraissent du coup un peu sèches et saccadées, mais enfin, il n’y a rien de foncièrement choquant. La photographie est assez raffinée, essayant de mêler des éclairages issus des Carpenter (New York 1997 et Los Angeles 2013), avec des tentatives plus « Madmaxienne » (notamment sur la fin avec un travail sur la crudité de l’éclairage naturel assez sympathique). Clairement on est un cran en dessous, mais c’est pas mal. Les décors sont attendus, avec des usines, des entrepôts désaffectés, des rues pleines de carcasses de voitures. C’est sobre mais efficace. Les scènes d’action comme je l’ai dis ne sont pas superbement filmées. Elles sont néanmoins pas mauvaises, mais inégales, étant parfois assez justes, et d’autres fois solides. Coté bande son c’est efficace, entrainant, on est dans du son typique de l’époque, qui est devenu un peu kitsch aujourd’hui mais cela n’est pas à juger.
En somme, je ne comprends pas comment on peut mettre objectivement 0.5 ou même 1 à Barb Wire. C’est vrai que ce n’est pas très fin, c’est clair que parfois on lorgne vers le nanar, mais c’est un métrage qui se veut original, et il y parvient nettement mieux que Beowulf par exemple. Porté par un casting convaincant, et notamment une Pamela Anderson qui mérite mieux que la réputation de son tour de poitrine, généreux et toujours sympathique, il est par ailleurs formellement pas mal pour un film à 9 millions. Je mets donc 3.