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Roger T.
150 critiques
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3,5
Publiée le 28 avril 2020
Malavoy à la réalisation et comme acteur, l'excellent Michel Aumont, des gosses et ados qui jouent à la perfection, voilà de quoi rendre plus accessible la pièce de Montherland; on y retour cette bataille entre les amitiés particulières de gosses (évoquées avec grande pudeur)et un prêtre à tendance pédophile (sans que cela ne soit jamais clairement dit).La cruauté psychologique parcourt tout le film, cruauté que Montherland a bien connue puisqu'il fut pensionnaire dans une institution religieuse dont il fut chassé. La réalisation est classique;
Magnifique film très troublant et ambigu sur les relations homosexuelles entre les prêtres et les enfants. L'autorité des prêtres est bien mise en évidence ainsi que le respect forcé qu'ils imposent. Les enfants sont de merveilleux acteurs.
C'est en visionnant une seconde fois ce beau téléfilm réalisé par Christophe Malavoy que j'ai compris à quel point la pièce éponyme d'Henry de Montherlant est émouvante, profonde, violente même. Oui, violente de par les relations qui se nouent entre des personnages aveuglés par l'amour et qui se manipulent entre eux dans un cadre (à savoir un collège catholique) ou sévit l'hypocrisie et la duperie. La distribution est irréprochable : Nael Marandin et Clément Van Den Bergh sont d'une justesse confondante dans leurs rôles. Ils ne peuvent inspirer que l'émotion. Et puis il y a Christophe Malavoy qui, en plus d'être le réalisateur, endosse la soutane de l'abbé de Pradts. Ce rôle lui est familier puisqu'il l'a tenu plus d'une fois au théâtre Hébertot sous la direction de Pierre Boutron. Il en résulte, dans le téléfilm, une incarnation bouleversante et amer, celle d'un ecclésiastique rongé par un amour malsain et qui, pour satisfaire cet amour, ira jusqu'à écarter de la manière la plus écœurante son principal rival, cédant ainsi à l'abîme de la jalousie . Quant à Michel Aumont, incarnant le principal du collège, il est lui aussi à la hauteur de son personnage et nous livre une interprétation remarquable. Malavoy, avec cette adaptation de " la Ville dont le Prince est un Enfant ", a su confirmer ses talents de réalisateur. et nous offre, en défintive, 91 minutes de bonheur, et de réflexion. A voir.
Petite déception quant à ce film car son thème très intéressant et atypique est malheureusement desservi par une réalisation trop austère et des dialogues trop pompeux !!! Malavoy est pourtant excellent dans son rôle d'abbé jaloux et possessif mais on s'ennuie !!! La longue scène finale d'affrontement avec le père supérieur n'arrange rien et on finit sur une note négative !! Dommage...
Le film de Malavoy n'est pas un remake des Amitiés particulières de Jean Delannoy (d'après le roman de Peyrefitte) mais l'adaptation de la pièce homonyme et autobiographique de Montherlant (1951) qui traite un sujet similaire, une de ces amitiés à connotation homoérotique que pouvaient vivre les élèves des pensionnats catholiques, cassée par un prêtre secrètement jaloux. (Peyrefitte et Montherlant partageaient une attirance pour les jeunes adolescents). L'adaptation est fidèle, et on appréciera les dialogues à la fois très travaillés et efficaces. On peut ne pas trouver l'histoire de son goût, mais la pièce se veut imprégnée de la noblesse et de la pureté des sentiments de son héros, André Sevrais alias Montherlant ; ce drame de collège flirte souvent avec la tragédie et l'oeuvre conserve aujourd'hui son élévation d'esprit et sa distinction intactes, bien rendues par le film. Les jeunes acteurs s'en tirent plutôt bien (j'ai assez goûté le jeu naïf et très premier degré de Clément Van den Bergh, Marandin lui a davantage de maturité ce qui se sent), et Malavoy campe à merveille un abbé de Pradts tenaillé par ses contradictions, intrigant par jalousie pour briser la relation amoureuse des deux garçons. Pour les bémols, on regrettera la réalisation un peu trop classique, à des moments poussive, et un certain monochromatisme qui tend parfois à rendre le film un peu sinistre alors que la pièce, même avec son dénouement, ne l'est pas. L'oeuvre demande une certaine concentration, particulièrement dans la longue scène finale où l'affrontement entre de Pradts et le supérieur fait jouer dilemmes éthiques et dispute théologique, ce qui peut être prive le film (et la pièce) d'une partie de sa force (ça dépend de la dimension de l'intrigue que le spectateur privilégie, la relation entre Sevrais et Souplier ou les contradictions de de Pradts). En tout le film est parfois poignant et dans l'ensemble se tient très bien. A lire de Montherlant : La Ville... et son roman Les Garçons.