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Hotinhere
545 abonnés
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3,5
Publiée le 22 avril 2014
L’histoire d’un homme poussé à bout. Défendant le principe d’auto défense, un Peckinpah violent, éprouvant et controversé, dans lequel la tension monte crescendo, interprété magistralement par Dustin Hoffman.
Magnifique western moderne, avec, pour trame de fond, l'impératif territorial. Peckinpah signe plus qu'un simple film ; couche après couche, l'intrigue se révèle plus qu'intelligente, et pousse le spectateur à une réflexion sur l'homme et sa part animale. Avec une ambiance de huis clos dans un paysage grandiose, des acteurs plus que crédibles et un sentiment de malaise très présent, Les Chiens de Paille est une nécessité pour n'importe quel cinéphile de ce nom.
Un film très particulier qui ne laisse effectivement pas de marbre. En faisant arriver des USA un jeune couple dans une maison de la campagne anglaise, le réalisateur nous présente rapidement toute une galerie de personnages loufoques peuplant le village qui nous nous doutons auront leur importance. L'histoire est au départ sans surprise, même si on remarque quelques pièces semés au fil de l'histoire. Puis d'un coup, tout s'emballe: viol, meurtre, folie etc etc En filmant un couple normal qui subit puis se défend, le réalisateur nous scotche alors sur le fauteuil et l'on attend la fin pour desserrer les poings. Chapeau pour cette galerie d'alcooliques fous dangereux qui n'ont pas de loi et qui font régner la leur; il fallait l'inventer et on ne l'oubliera pas. Dans un style plus aventurier il y a "Délivrance"; pour la version couple au foyer il y a ce film. Même coup de poing, même coup de maître! Deux grands films de genre, deux grands réalisateurs.
Un film proche de "Délivrance" par son ambiance dérangeante et ses personnages de dangereux bouseux alcooliques. Un peu de "Des souris et des hommes" aussi. Dès les premiers instants on est témoin d'une tension qui va monter progressivement jusqu'à un point de non retour et un final très violent. La nature humaine y est dépeinte dans ses plus vils aspects. En particulier une scène malsaine. Dustin Hoffman y est surprenant dans ce rôle de gentil prof de maths, timide et naïf, confronté malgré lui à la bestialité. (Pas mal)
Wild wild west. On est au début dans les années 1970, le paysage culturel américain est en pleine vague contestataire. Un jeune mathématicien américain vient s’installer avec sa femme en Cornouailles, dans le village dont elle est originaire. Lui c’est le genre un peu mou, l’intellectuel qui peine à donner corps à ses idées. Autour d’eux, la population n’apprécie guère cette arrivée et les rancœurs personnelles passées ne le sont pas vraiment. Les hommes y sont violents et les femmes y sont … inexistantes. Les relations entre le couple et les autochtones vont se dégrader. Et pas qu’un peu. Il s’agit là d’une déclinaison du western. C’est Fort Alamo en Grande Bretagne, les indiens en moins, les ivrognes en plus. Ce jeu de l’assiégé, Peckinpah le connaît bien. Et le vrai sujet, c’est la violence elle-même. Cet américain quitte son pays dont il n’aime pas la nature violente (le Vietnam et les émeutes sont évoqués brièvement). Il rejette tout recours à la violence et ignore tout ce qui pourrait l’amener à y faire face. Sa femme le décrit comme lâche tandis que lui se pense au dessus de ça. Elle ne cessera de le provoquer. Et quand l’escalade est en place, il peine à reconnaître ce qui est à l’œuvre. Jusqu’au moment où ce n’est plus le cerveau qui décide, ce moment où l’Américain redevient ce qu’il est au fond, une bombe avide de victimes, de sang et de détonations. C’est un portrait peu flatteur et d’ailleurs, personne ne s’en tire vraiment bien au jeu de la description. On notera même quelques relents misogynes mais c’est probablement l’époque qui veut ça. Reste que le déchaînement de violence est assez hallucinant et il transforme le spectateur en complice en le faisant souhaiter que le personnage réagisse enfin. Au fond, qu’on en soit témoin consentant ou acteur zélé, la violence est en chacun de nous semble conclure le film. Alors est-ce la nature américaine ou la nature humaine ? En clair, un film costaud qui vaut largement l’effort qu’il demande.
Je ne doute pas qu'à l'époque ce métrage atypique et violent a dû défrayer la chronique au même titre que "La dernière maison sur la gauche" pour l'exemple mais à l'heure d'aujourd'hui on en a vu d'autres et en bien pire. Pour autant, la psychologie des personnages est ici bien travaillée et on ressent tout de même une certaine tension latente mais bon dieu qu'est-ce que c'est long à partir ! On tourne en rond pendant près d'une heure et demie avant que la mise en scène s'emballe enfin et le problème majeur ici est la désuétude des différentes situations et l'ambiguïté permanente du personnage féminin qui manque clairement de réalisme. Après il est vrai que la dernière demie heure est haletante et permet enfin à Dustin Hoffman de s'exprimer, sa lente transformation est impressionnante de justesse. "Les chiens de Paille" a clairement mal vieilli et semble aujourd'hui bien sur-estimé malgré un acte final qui tient en haleine, on peut trouver ça dur mais la marque des grands films est qu'ils ne vieillissent jamais, cf "Delivrance" ...
Il y a énormément de ressemblances entre Les Chiens de paille et Orange Mécanique. 2 films sortis à la même époque, le début des années 70, une interdiction de diffusion au Royaume-Uni, et des scènes ultra-violentes qui ont fait couler beaucoup d'encre. Justifiées les critiques ? Comme chez Verhoeven qu'on avait aussi traité de fasciste pour Starship Troopers, bien sûr que non. David est un mathématicien, beaucoup plus porté sur ses recherches que sur sa femme Amy qui s'ennuie. Le couple décide d'aller habiter en Cornouailles, là où a été tourné le film, et se heurte au côté rustique des habitants en particulier le clan Hedden dont Charlie ancien petit ami d'Amy est un des membres. Rustique et en fait alcoolisés et frustrés sexuellement tout comme peut l'être Amy. La scène centrale du film, le moment où il bascule dans la violence, est en fait son viol, un viol petit à petit consenti qui a fait dire à Peckinpah que "c'est pourtant le cas de la plupart des femmes". Cautionnait-il le viol ? Non puisque dans la séquence qui suit, lors du gala de bienfaisance organisé par le révérend, Amy en a des réminiscences et demande à partir. Même si cette scène du viol est éprouvante, ce n'est qu'un début. Par la suite, David essaiera de mettre en œuvre toute son ingéniosité pour repousser ses assaillants qui veulent pénétrer dans sa maison pour récupérer l'idiot du village accusé de meurtre. Copiant le western, une tension montant crescendo comme une cocotte-minute tout comme monte l'adrénaline chez le spectateur qui a limite envie de se battre en compagnie de David. Un film prônant l'auto-justice ? Non plus, David se défend avec ses propres moyens. Comme on s'y attend, la fin est un carnage et reste pessimiste. David quitte sa femme avec une phrase dans sa voiture qui en dit long : je ne sais plus où j'habite.
Une oeuvre malsaine et violente signé Sam Peckinpah!!! Je me suis acheté le DVD à 3 Euros par curiosité car j'avais bien aimé "La horde sauvage" du meme réalisateur qu'ici et qu'en plus, il y a Dustin Hoffman en tete d'affiche donc pourquoi pas. La violence est à la réputation du cinéma du metteur en scène mais ce film n'est pas à mettre sous les yeux des personnes sensibles et encore moins les femmes fragiles car il y a une scène de viol collectif qui met le spectateur mal à l'aise. Un couple emmenage dans une ferme au pays de l'Angleterre mais acceuillit froidement par un voisinage et des gens du coin assez bizzares dont, par ailleurs, l'un d'eux a été l'amant de la femme. Des attitudes étranges chez les personnages de ce film auquel on se pose beaucoup de questions durant tout le long métrage et une fin d'une demi heure assez clostrophobe et violente. Peckinpah déstabilise le spectateur et fait sa réputation de cinéma violent tout au long de sa carrière. Dustin Hoffman est excellent tout comme Susan George à la beautée veinéneuse. A voir mais avec avertissement.
Comptant parmi les trois grands films qui propagèrent l'ultra-violence au cinéma américain des années 70, l'oeuvre de Peckinpah est une exception et une surprise parmi sa filmographie qui contenait beaucoup de westerns. Ici il traite de la montée de la violence dans un coin perdu d'Angleterre, où tout modernisme manque et où un aspect primitif et médiéval est présent : les paysans sont une horde de malades mentaux ivrognes, pulsionnels et stupides, et le couple semble être le seul à être doté de raison ( symbolisé par le métier de mathématicien ). Le mari est la première victime du film, subissant les moqueries des paysans et sa femme qui le pousse à agir. L'assaut final est un rappel de l'attaque d'un château-fort, par l'emploi de l'huile bouillante, les pièges ( Amy se cogne le genou contre une table : piège employé dans les murailles des forteresses plongées dans l'obscurité ) et le pillage de la basse-cour ( veranda, garage ) et les envois d'animaux malsains ( les rats ). On retrouve les aspects du cinéma de Peckinpah, à savoir le montage, qui traduit le traumatisme et les idées pulsionnelles en des plans d'un millième de seconde. Son film est très riche, symbolisateur, dérangeant même si on préfère ses westerns.
Réalisation bancale par moment mais une réelle tension montante tout au long du film avec un côté malsain bien retranscrit à l'écran. L'effet recherché est donc bien là tout comme la démonstration de la thèse du réalisateur mais d'autres œuvres ont été plus percutantes sur le sujet . On note encore une belle performance de Hoffman qui prouve de nouveau sa capacité à fusionner avec ses rôles.
En découvrant "Les chiens de paille", on saisit l'importance qu'il a eu sur des générations de cinéaste contemporains. Sa vision pessimiste de la nature humaine, violente quoiqu'il arrive et surtout lorsqu'elle est poussée dans ses retranchements, marque toujours autant. On ne peut qu'imaginer l'éléctro-choc lors de la sortie du film. Car en plus le film est vraiment violent. Une violence froide, loin des scènes gores d'aujourd'hui qui sont avant tout graphiques. Il s'agit ici d'une violence qui choque par l'acte. Et c'est tout l'art de Peckinpah de faire monter la tension crescendo du début jusqu'au final tétanisant. Le montage paralyse littéralement. Les émotions anxiogènes du héros contaminent implacablement le spectateur. Une peur qui se radicalise en haine brutale et irréfléchie. L'instinct prime finalement. Peckinpah impressionne et nous laisse bouche bée.
Je n’ai pas du tout accroché avec ce film, qui ne fait que préparer son moment de bravoure pendant près d’une heure et demie. Le montage est très pénible dans ses expérimentations (surtout quand il sert à esthétiser une scène de viol). La scène finale est évidemment un sommet de tension et de suspense, mais dans le genre, je préfère L’Assaut de Carpenter (vu la veille), qui assume le pur spectacle, plutôt que ce film qui livre un éloge assez douteux du sang et des larmes, comme le fera plus tard David Fincher dans Panic room (même sourire satisfait de Dustin Hoffman et de Jodie Foster à la fin du film).
Quelle claque ! Pour un film du début des années 70, la réalisation est de toute beauté, remplie d'ingéniosité et d'originalité. Les acteurs eux aussi sont très bien et renforce encore plus le malaise présent avec le fabuleux travail encore de Peckinpah. Doté d'une ambiance malsaine pendant tout le film, Les Chins de paille est surement l'un des survival les plus réussis des années 70...
Un grand film d'une grande violence (bien plus psychologique que physique). Le film est impressionnant et donne un peu le ton dès les premières secondes du film. C'est un film très prenant, et étouffant faisant également beaucoup réfléchir sur pas mal de sujet, et notamment le fond de violence existant en chaque être humain. C'est sur ce point que le film est extrêmement intéressant car Peckinpah met en scène un personnage qui est timide et pacifique, et il pousse jusque dans ses plus profonds retranchements jusqu'à l'explosion de violence qu'il ne soupçonnait pas lui-même. Le rôle de sa femme est également très ambiguë et c'est presque si on se demande si on doit avoir de l'empathie ou non pour elle, alors qu'elle est quand même la principale victime du film. La façon de montrer son personnage, de manière un peu misogyne, renforce ce sentiment. Concernant les acteurs, ils sont vraiment excellents avec Susan George excellente, très expressive et particulièrement belle, et un Dustin Hoffman qui montre une fois de plus quel immense acteur il est en se montrant aussi bien réservé et presque lâche derrière ses grandes lunettes, mais aussi particulièrement inquiétant, menaçant et bestial, dans ce rôle pris au piège dans un étau, avec d'un côté sa femme, et de l'autre, les provocations des habitants. J'enlève cependant une demi étoile pour quelques clichés un peu trop prononcés concernant les villageois la façon de présenter le personnage de Susan George, ainsi que la dernière réplique du film qui laisse quelques interrogations que je n'aime pas trop.
Un film assez terrifiant, toujours sur le fl du rasoir où la pression finit par faire exploser un scénario sauvage et glaçant. Sam Peckinpah choisit d'inscrire son film dans une bourgade anglaise à l'histoire lourde et à la consanguinité certainement répandue. On se retrouve donc dans un endroit furieusement bizarre, où les regards en coin sont la norme et où on se dit que, même pour le grand air, on irait jamais se paumer. Les habitants du village sont des caricatures terrifiantes dont on sait qu'il ne peut rien émaner de bien bon. En regard, les personnages de Dustin Hoffman et Susan George sont agaçants et prétentieusement citadins et on se dit que la rencontre des deux va faire des étincelles. Bref, le film est en permanence dans une tension assez incroyable et on se dit que fatalement le tout va dégénérer, et ça ne rate pas. La violence se déchaîne donc, les regards deviennent plus fous, les esprits dérapent et le film nous entraîne dans un torrent de violence dérangeant. Bref un film sensoriel où on a les tripes en émoi et l'esprit aux aguets, ce qui n'est pas déplaisant.