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max6m
72 abonnés
180 critiques
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1,0
Publiée le 14 décembre 2009
J’ai déjà exprimé ici l’imposture intellectuelle et artistique que représentait le cinéma de Van Sant. Ses films sont l’illustration de frustrations: celles de ne pas être Bela Tarr ou de ne pas avoir réalisé "Jeanne Dielman"… Son cinéma est sans âme et repose du bluff. "Psycho" n’est pas une œuvre d’art moderne, c’est un simple coup de pub, l’exemple type d’une mascarade intellectuelle à seule fin commerciale: vendre un film sous l’argument accrocheur, parce que novateur, du "remake plan par plan". Ce que le film n’est pas d'ailleurs, puisque Van Sant rajoute quelques plans dans les 2 scènes de meurtres (les nuages et le mouton entre autres), qui relèvent d’un symbolisme vraiment niais. Hitchcock était effectivement bien au-dessus de tout ça. Au final, "Psycho", ça n’est rien d’autre qu’un "jeu des 7 erreurs" cinématographique pour cinéphiles qui s’ennuient… Mais l’expérience nous apporte malgré elle quelques enseignements. D’abord, mais on le savait déjà, que le progrès technique n’apporte rien en soit de positif au cinéma. Les moyens dont dispose Van Sant lui permettent de réaliser les plans tels que les souhaitait Hitchcock (le 1er plan par exemple), mais paradoxalement cela les dessert: ils apparaissent complètement superficiels, se démarquant trop du reste du film, et ne sont plus que uniquement techniques. Ensuite, que la réussite des films d’Hitchcock ne tient pas qu’au cadre et au montage. "Psycho" montre que la photo, la lumière et le casting jouent un rôle important dans un film comme "Psychose". Par exemple, le simple physique typiquement américain de Vince Vaught (grosse mâchoire, épaules carrées, etc) fait perdre toute complexité au personnage de Bates. Les couleurs qu’utilisent Van Sant changent radicalement l’ambiance du film: initialement sombre, inquiétant et générant la peur, "Psychose" devient une production hollywoodienne de plus, sans relief, moche et inconsistante. Ou comment faire d’un fin met un mauvais hamburger industriel…
Un remake fidéle à l'oeuvre de Alfred Hitchcock, aussi bien au niveau du déroulement de l'histoire, que au niveau de l'intrigue, des musiques. C'est plein de clichés à l'ancien film, mais néamoins, on notera la présence étrange de Vince Vaughn dans le rôle de Norman Bates, qui s'en tire malgrés tout assez bien.
Que s'est-il donc passé dans la tête du pourtant talentueux Gus Van Sant pour accepter de tourner ce remake d'un film autrement culte ? Pourquoi n'a t-il rien proposé de neuf, d'original ? Pourquoi a t-il tout simplement retourné à l'identique chaque scène du chef-d'œuvre d'Alfred Hitchock, les a t-il mis en couleur avec de nouveaux acteurs ? Pourquoi ces derniers sont-ils aussi peu convaincants ? Leur jeu est aussi anecdotique (Viggo Mortensen, Julianne Moore) que ridicule (Vince Vaughn en Norman Bates, Anne Heche en Marion Crane... wtf ?). Scandaleusement pompeux, irrespectueux au possible, négligeant totalement le travail d'Hitchcock, Psycho est une honte sortie en salles, une machine à fric impétueuse maquillée en un hommage de pacotille surfant sur la mode des slashers afin d'inciter les jeunes adolescents amateurs de sensations fortes et de jets d'hémoglobine soft à se pencher sur l'œuvre originale, intemporelle et bien plus effrayante. Avaient-ils franchement besoin de voir ce remake pour le faire ? Bref, évitez cette infamie, c'est l'un des films les plus inutiles jamais tournés.
Bon, très bien, c’est vrai qu’il ne s’agit pas là que d’une simple reprise non réfléchie. Le boulot de réadaptation à l’époque, et surtout de mise à jour des techniques et des codes est là. Mais bon, Gus Van Sant s’attaque quand même à un monument ultra connu qu’on peut décortiquer facilement dans tous les sens. Cela veut dire que la comparaison est omniprésente dans les esprits de ceux qui l’ont déjà vu et, forcément, cela entraine un effet de redondance qui n’est pas au service de ce film. Personnellement, voilà une démarche dont je ne comprends pas trop la pertinence.
Que serait "Psycho" si "Psychose" n'existait pas ? Sans aucun doute un tout petit petit petit film. Une direction d'acteur lamentable. Anne Heche aussi expressive qu'un poulpe (les scènes de la fuite en voiture et de la douche sont particulièrement nulles). Et voir Heche à poil morte sur le bord de la baignoire dans une "position de crapaud" est aussi pathétique que de voir arriver Bates avec sa perruque blonde. A peine un travail de mauvais étudiant en cinéma. Ce film est moche.
Quel intérêt le remake présente-t-il s'il reprend le film original à l'identique? L'on ne peut pas décemment dire qu'il s'agisse d'une réinterprétation étant donné que GVS n'a fait qu'imiter, seconde après seconde, l'original d'Hitchcock. Ca ne présente aucun intérêt, et ça n'a même pas le charme de l'original. Je mets deux étoiles pour le scénario hitchcockien qui demeure une valeur sûre.
En définitive, la seule question qui s'impose ici est : ce remake plan par plan est-il totalement vain ou un brillant exercice de style? Et il est relativement difficile de trancher, même si toutefois on pencherait plutot pour la première solution. Alors il est vrai que l'histoire originale s'avérant particulièrement passionnante, ce "Psycho" sait se faire tout de suite plaisant et quelques scènes particulièrement rendues, notamment grâce parfois à un éclairage inspiré. Pourtant, on ne retrouve jamais l'intensité, le génie crépusculaire d'Hitchcock dont l'univers correspondait qui plus est très bien à la superbe photographie en noir et blanc. De plus, Vince Vaugn, et ce malgré une prestation à contre-emploi très honorable, n'arrive jamais à retrouver le charme magnétique d'Anthony Perkins. Enfin, on déplorera une fin extrêmement frustrante et prêtant presque plus au rire qu'à l'effroi, à mille lieues de la terreur qui nous traversait dans la version originale. Voila donc un film agréable et assez logiquement bien mené, mais il n'empêche qu'on ne peut s'empêcher à ce genre d'exercice assez vain, qui plus est pour un metteur en scène dit "personnel" comme peut l'être Gus Van Sant.
Une bien curieuse idée de la part de Gus Van Sant que celle de réadapter plan par plan le chef d’œuvre d’Hitchcock. Idée intrigante car je suis moi même particulièrement fan de l’original et ce dernier n’avait en aucun cas besoin d’un lifting. J’étais donc rempli de scepticisme surtout en ce qui concerne le choix du réalisateur pour incarner Norman Bates. Et je dois dire qu’au final Vince Vaughn s’en sort avec les honneurs ; bien sûr il ne parvient jamais à faire oublier l’extraordinaire performance d’Anthony Perkins mais il garde constamment un visage expressif et parfois même assez troublant. Ce qui est remarquable dans "Psycho" est que Vant Sant est resté globalement fidèle à l’original se contentant seulement de rendre hommage à son maître. Resultat : des acteurs corrects et un rythme soutenu qui vous fera passer un moment agréable à défaut d’être transcendant. En revanche les deux, trois idées personnelles qu’il rajoute à l’œuvre sont toutes à jeter et cassent même le mythe Norman Bates. Déjà dans "Elephant" (réalisé six ans plus tard), les idées qu’il avançait par rapport aux motivations des tueurs étaient affligeantes mais la c’est carrément risible. Quant à la couleur, elle donne parfois un effet vieillot c'est-à-dire qu’à certains moments le film de Van Sant parait plus daté que celui d’Hitchcock. Ceux qui n’ont pas vu l’original peuvent se laisser prendre, mais pour les autres une question ne cessera de vous hanter : a quoi bon ?
Je suis en train de regarder ce remake à la télé. Bons comédiens, mais comme c'est mauvais!N'importe que étudiant de cinéma pourrait faire un suspense comme ça! Déjà, l'original n'était pas terrible (rappelez-vous, comment à la fin du film au lieux d'une scène finale avec climax, on a un type qui nous explique pendant 10 minute ce que nous devrions comprendre). Mais bon, comme c'était un genre réinventé... Mais aujourd'hui, quel intérêt de faire un film pareil?
Qu'est-ce qu'un remake? Qu'est-ce qu'un auteur? Qu'est-ce que le cinéma? Ne nous y trompons pas: il ne s'agit pas de copier vulgairement un film mythique pour s'assurer un succès financier (d'ailleurs ce film fut un échec commercial...). L'explication (car finalement il ne s'agit que de cela lorsque l'on lit les critiques bonnes ou mauvaises: pourquoi?) est donc à chercher ailleurs. Il s'agit bel et bien de proposer dans un geste artistique une théorie sur ce qui fait que l'on va voir un film. En transposant le suspense diégétique chez Hitchcock en un suspense formel (que va-t-il modifier par rapport à l'original?) c'est bien sur nos attentes que repose ce film. Ce film est également une synthèse de tout ce qui est au coeur des préoccupations de Gus van Sant, ou comment se servir de l'écriture cinématographique pour développer ses idées? Comme on le retrouvera dans Elephant ou Last Days, il s'agit de mettre en marche le destin: la fin est inéluctable et on le sait d'avance. Il s'agit aussi et surtout de réfléchir à la possibilité de rester soi-même ou même de devenir soi-même tout en se référant sans cesse à un lieu originel, au coeur de tout: c'est déjà ce qui se trouvait dans My own private Idaho mais qui reviendra dans Paranoïd Park sous la forme de ce terrain de skateboard, lieu vers lequel on revient sans cesse tout en essayant de devenir Quelqu'un. Un film central donc...