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Flavien Poncet
242 abonnés
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1,0
Publiée le 4 juin 2007
Le maître prolixe du polar nonchalant, Claude Chabrol, réalise une énième reproduction de son genre de prédilection. «Inspecteur Lavardin» (France, 1986) évolue toujours dans cette brume bretonne, la terne froideur de la photographie plonge le film dans une oppression indolente. Histoire dun flic fâcheux qui vient enquêter au sein de ses souvenirs de jeunesse et dévoile la métamorphose de ce quil avait laissé. Exposé dans la hâte, lenvironnement du film semble déjà édifié lorsque le spectateur sintroduit dans lintrigue. Son manque caractéristique de véritable singularité, semble navoir dintérêt que par le goût affable de la curiosité. Si plastiquement, ce film de Chabrol possède la tiédeur de sa tension, narrativement, ce serait comparable à une saga télévisé estivale où lultime découverte du secret est arriéré non tant par soucis de suspens que par besoin de longévité. Au mépris dune distribution exemplaire, Chabrol glace les interprétations au profit de son histoire. Car la prééminence du scénario sur sa mise en forme chez Chabrol possède là son expression la plus caractéristique, le déroulement de lenquête excède sur lemprise de la narration jusquà ne plus en faire quun Navarro à peine épicé. Classique en apparence, ce film possède pourtant une attitude baroque, tellement quiète quon en surprend leffet sur le film lorsque la vision est achevée. La passion des les yeux de Claude, la torpeur perpétuelle dHélène, larrogance opprimante de linspecteur Lavardin sexposent avec une telle spontanéité que leur application narrative tant quessentielle passe obscurément. Chabrol crée la perversité de langoisse par un décalage entre une esthétique gelée et une histoire satyrique. Linterprétation des acteurs soutient la vraisemblance de lanecdote mais pas suffisamment pour en sauver le naufrage doucereux. Condensation de ces serials de début du cinéma, ça nen sauvegarde que le divertissement délassant mais exempte toute recherche artistique.
"Inspecteur Lavardin" est quasiment la réplique de "Poulet au vinaigre", au nom sans doute de l'envie de Chabrol de "continuer" le personnage étonnant crée par Jean Poiret. De fait, l'inspecteur Lavardin , sans changer de style, s'étoffe et devient le personnage essentiel du film, ce qu'il n'était pas forcémént dans sa première enquête. On remarquera aussi que l'intrigue policière existe davantage dans ces secondes aventures provinciales, non plus en tant que prétexte à satire de moeurs mais dans le cadre d'un classique récit policier. Au point que, même si Chabrol s'attache ici encore à observer les turpitudes de la bourgeoisie provinciale, la satire perd du caractère général qu'elle avait dans "Poulet au vinaigre" Certes, la première scène nous montre , attablée, une famille bourgeoise dans toute sa splendeur mais le ton du film devient vite plus humoristique qu'acide. Chabrol n'a pas la subtilité de Bunuel mais sa malice et la malice de Lavardin-Poiret introduisent une comédie policière originale. Poiret est très à l'aise, très convaincant dans ce rôle de flic insolent et ironique peu soucieux des formes légales.
Un bon Chabrol très bien mené avec le toujours incroyable Jean Poiret qui reprend son rôle fétiche d inspecteur Lavardin . Parfois des problèmes de justesse notamment la jeune voire trop jeune comédienne et Bernadette Laffont qui n a pas l air de comprendre ce qu elle doit jouer mais l histoire est assez intéressante pour y plonger.
C'est un bon film de Chabrol. Ambiance garantie: petite ville de province, ici en Bretagne en bord de mer, famille bourgeoise, un meurtre, des personnages troubles et la petite musique de M. Chabrol. Donc tous les ingrédients sont réunis. Après Poulet Au Vinaigre, on retrouve J. Poiret, alias Inspecteur Lavardin dans une enquête de meurtre sauvage à priori. Pour moi ça fonctionne parfaitement. Un petit régal.
L'inspecteur Lavardin est subtil, et bien qu'ami de la famille du défunt pervers, il n'en est pas moins d'un cynisme réjouissant et d'une efficacité redoutable... Un fin limier que l'on suit volontiers dans cette bonne ville de Saint-Malo. Un grand Chabrol, avec des cadrages soignés, des personnages fouillés et une ambiance provinciale qu'on ne retrouve plus aujourd'hui.
Ce film est loin d'être un grand Chabrol. En effet tout n'y est pas d'une grande crédibilité et le maître nous a habitué à bien mieux. Cependant il faut souligner la prestation des comédiens, le plaisir que prend Chabrol à faire tomber les masques et sa délectation à tirer à boulets rouges sur l'hypocrisie chrétienne. Le suspens est au rendez vous et même si ce film est rapidement ficelé, il reste plaisant à regarder.
Pas un chef-d'oeuvre mais 5 étoiles pour le jeu des principaux acteurs et les dialogues cyniques au possible. Ce n'est pas au sens 1er un policier car le scénario est trop bourré d'invraissenblances pour être crédible, mais une dénonciation de turpitudes humaines servie par des dialogues truculents et, encore une fois le jeu des principaux acteurs.