Macho, sexy et un brin gore, ça pourrait être un Direct-to-vidéo au rabais.
Mais, à l'image du sublime strip-tease de Salma Hayek au sommet de sa beauté, tout est ample et généreux dans le film.
La musique, du générique "Dark night" au rock mexicain, est choisie avec le goût très sûr de Tarantino et les suggestions latino de Rodriguez.
Les acteurs sont incroyablement bien castés et dirigés (Clooney est aussi à son sommet, Keitel est incroyable de conviction en pasteur perdant la foi, Lewis ne sera jamais aussi attirante que dans ce film, il y a Danny Trejo du "Machette" à venir et Tom Savini, l'homme au pistolet entre les jambes...).Enfin, Tarantino use et abuse de sa stature de fringant jeune homme pour composer un personnage inquiétant.
Son talent de dialoguiste s'exprime en plein dans ce film aux répliques ciselées à souhait.
La description serai incomplète sans parler des effets visuels, grandiloquents au possible, mais tellement jouissifs à découvrir (Vampire en latex traditionnels, mouvements de caméra et zoom rapides, travellings à la grue aux angles inhabituels...).
Le film a donc comme particularité de prendre une histoire de série Z et de la réaliser avec un soin et une recherche d'idées neuves apportées habituellement aux productions plus grosses. Mais aussi, "Une nuit en enfer" s'amuse à changer de genre (Polar, road-movie, horreur) tout en fixant, dans leur prime jeunesse une galerie d'acteurs, ce qui achève d'en faire un film attachant, qu'on revoit plusieurs fois, un peu comme une visite de famille
qui se continuerai dans le sang
...
Il faudra malgré les qualités du film, oublier la bien exploitée mais tout de même assez pitoyable performance d'acteur d'Ernest Liu (Scott Fuller, le fils japonais du pasteur dans le film) dont ça sera le premier et le dernier rôle. Il faudra aussi concéder que la première partie est peut-être mieux ficelée que la seconde, mais le film reste un beau plaisir coupable, régressif, adolescent et malgré tout accessible.
Aussi, à découvrir, le documentaire de Sarah Kelly "Full Tilt Boogie", qui montre que la réalisation du film est à la hauteur du délire du résultat final...