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gimliamideselfes
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2,5
Publiée le 5 juillet 2010
Si le film commence bien, je pense vraiment que la période 90's de Godard n'est pas la plus intéressante, loin de là. Ok le début est vraiment bien avec des vrais réflexions, mais ça retombe assez vite malheureusement. Je ne dirai pas que c'est bête, car ça ne l'est pas, aucunement, c'est juste pas follement intéressant, les acteurs surjouant trop volontairement, mais au final ça ne rend même pas service à la réflexion proposée par JLG.
Oeuvre sèche et hermétique. Dans un registre similaire Godard était parvenu à dénoncer les horreurs de la guerre avec plus d'efficacité dans Les Carabiniers de 1963. Cela dit, For Ever Mozart n'est pas un film totalement dépourvu de talents : quelques moments de poésie - notamment cette magnifique tirade du vieux cinéaste quant au devenir d'une nuit étoilée - l'usage du montage et de la bande-son méritent que l'on s'y attarde pour de bon. Encore une fois Godard repousse les limites du cinéma dans ses derniers retranchements, expérimentant sur le pire comme sur le meilleur, sur la guerre comme sur le cinéma ou la musique. Mozart n'est qu'un prétexte, une provocation balancée sur le spectateur comme une vulgaire boutade, guest star insignifiante occupant malgré tout le devant de la scène dans les dernières minutes. Le film est un ratage relatif, loin d'être inintéressant mais qui jongle malhabilement entre deux réalités : d'une part le conflit de Sarajevo, d'autre part la mise en abîme d'une création artistique. Le caractère hétéroclite dudit film n'est pourtant pas une nouveauté chez le réalisateur, celui-ci s'affirmant comme un atout la plupart du temps. Le problème est que ce For Ever Mozart s'apparente à du radotage théorique doublé d'un rythme qui fait du surplace. Bref une déception pour un Godard plus rébarbatif que jamais...
On passe son temps et toute son attention à décrypter les images, les voix, les citations que Godard entremèle dans un récit échevelé comme autant d'idées jetées en l'air, comme autant de pistes guidant notre réflexion derrière la sienne. La guerre en Bosnie et ses atrocités déterminent les considérations du cinéaste sur la société occidentale, coupable de laxisme et de capitalisme imperturbable. Plus, il alerte sur un possible syndrome "espagnol" en suggérant l'analogie entre les années 90,la guerre yougoslave, et les années 30 à partir de la guerre civile espagnol. Au milieu de l'indifférence, de jeunes comédiens français, incarnant une jeunesse peut-être plus concernée que ses ainées, partent en Bosnie jouer "On ne badine pas avec l'amour". A l'échelle du cinéma de Godard, la guerre et la barbarie ne sont pas réalistes mais on en ressent bien la férocité. Dans la seconde partie de son film, c'est l'incapacité du cinéma, précisément à raconter la Bosnie, que démontre Godard avec beaucoup d'ironie.
Cependant, si le plan général du film se dégage avec évidence, beaucoup d'idées se perdent dans la profusion et le désordre d'images et de textes souvent métaphoriques. Dérouté, et un peu étourdi, réduit à puiser parmi les idées les moins obscures, on se contraint, pour ne pas décrocher, aux efforts qu'impose le cinéma de Godard
Agréablement surpris, je m'attendais de nouveau à un trip expérimental prétentieux. Le genre de film à ranger aux côtés de "Je vous salue Marie" et "Sauve qui peut (la vie)". Mais finalement pas tellement... Godard restant Godard, For ever Mozart garde ce caractère quelque peu abscons. Mais malgré cela, ce métrage reste fort plaisant, la critique qu'il sous-tend - tant sur le cinéma et l'art en général que sur le tristement célèbre Siège de Sarajevo - est purement et simplement pertinente. Un film décadent pour une société en dégénérescence, le tout magnifiquement bercé par du Mozart. Un drôle de mélange pas toujours follement palpitant mais qui parvient tout de même à dire quelque chose de sensé. On a vu mieux mais on aura surtout vu bien pire...
Excellente satire du monde de cinéma, aussi du côté des acteurs que du public tout en abordant la guerre en Bosnie, Godard nous démontre une nouvelle fois toute l'étendue de son art