Ne vous moquez pas de moi mais, je viens juste de regarder le film “Un été à la Goulette”.
Un film Tunisien, parmi les classiques que chaque Tunisien devrait connaître par cœur. J’aurais dû l’avoir vu des dizaines de fois mais je viens de le découvrir.
Comment vais-je décrire les sensations que j’ai ressenties après avoir vu ce chef-d’oeuvre?
Il n’y a ni les mots ni les métaphores qui pourront transmettre ce que j’ai subi pendant les dernières 89 minutes de ma vie avant d’entamer l’écriture de cet article.
Pour justifier le choix du titre de ce dernier, je vais essayer de décrire un peu le choc que j’ai eu:
Je pleure ma Tunisie parce que dans le film, Férid Boughdir a montré la Goulette (Le principal port de Tunis) dans les années 90. Les années où la vie était beaucoup plus simple, plus gaie et tout simplement plus belle, contrairement à la vie de nos jours qui est basée sur le stress, la routine ennuyante et la trahison.
Je pleure ma Tunisie parce que dans ce film, le réalisateur a bien montré les fesses dures et nues des jeunes filles fraîches et splendides, le baiser tendre et plein d’amour entre adolescents frivoles, les bières en sueur qui, elles aussi, souffraient la chaleur de l’été, l’homosexuel en pleine danse orientale, la virginité qui pourrait se perdre à tout moment même avant le mariage, les femmes éduquées qui ont leur mot à dire, et tout ce qui pourrait paraître “tabou” et “inacceptable” chez les extrémistes de nos jours avec leurs fantômes qui hantent tous les recoins de mon pays. Ceux qui ne ratent aucune occasion pour dire du mal de leur terre ou de la mentalité ouverte et moderne des Tunisiens.
Je pleure ma Tunisie parce que la relation entre les gens de différentes religions était essentiellement basée sur l’amour, l’entraide et la tolérance, autrefois. J’ai vu la Musulmane et la Juive qui partent avec la chrétienne à l’église pour faire des prières de jeunes filles, j’ai vu le Juif qui demande l’aide d’un Musulman pour lui allumer le feu et préparer ses “briks” à vendre le jour de Shabat, j’ai aussi vu la Musulmane qui cuisine pour ses voisines Juive et Chrétienne pour leur faire goûter le plat dont elle est très fière… que c’est beau, que c’est joli mais tout a fané avec le temps.
J’aurais bien aimé vivre ce bonheur-là, en Tunisie, durant les années de l’amour et de la confiance totale mais, je ne peux plus revenir en arrière alors, je pleure ma Tunisie.