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chrischambers86
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4,0
Publiée le 30 octobre 2009
Moins complaisant et plus en rapport avec les traditions romanesques et dramatiques du Japon, "Onibaba", de Kaneto Shindo, ètonnante symphonie des marais et des roseaux, nous montre deux meurtrières qui attirent dans des guet-apens des guerriers ègarès afin de les assassiner et de se nourrir de leurs cadavres! L'action se passe au Moyen Age! Une atmosphère de frustration règne sur cette oeuvre forte, dans un montage saccadè, faits de gros plans et de ralentis, dans laquelle on voit des femmes meurtrières se frotter contre un tronc d'arbre, dans une pantomime masturbatoire! Ce genre de film, qui mêle l'èvocation d'un passè lègendaire à la violence et l'èrotisme, est une constante du cinèma nippon! Fantastique et sensuel...
J'ai beaucoup aimé ce film qui donne des frissons et nous retient en haleine jusqu'à la fin. Les roseaux qui ondulent, la brue qui court la nuit et le démon m'ont bien fichu la frousse. Magnifiquement filmé, tout distille l'angoisse. Surtout les regards...
Alors que la famine fait rage, deux femmes vivent et se nourrissent en attirant et achevant des samouraïs blessés qu'elles jettent dans un trou profond et noir, puis en revendant ce qu'ils portent au marché noir.
Dès les premières secondes Kaneto Shindo nous emmène dans les hautes herbes où sévissent les deux femmes, l'une vieille et l'autre plus jeune, sa belle-fille. Des hautes herbes constamment en mouvement, sauvage et entourant des humains essayant de survivre, que ce soit les deux femmes ou les samouraïs qu'elles tentent de piéger. Des hautes-herbes abritant un trou absorbant la vie des samouraïs.
C'est avec simplicité et sans lourdeur que Kaneto Shindo met en place son récit, d'abord les deux protagonistes féminins avec une relation faite à base de survie et de violence avant qu'un homme intervienne, que la violence s'intensifie et que la peur, le plaisir de la chair ou encore la frustration prennent place. Des éléments bien maîtrisés par le réalisateur, qu'il introduit au récit sans lourdeur et en nous y intéressant et avec toujours le spectre des hautes herbes et du trou, personnage à part entière du film.
Il met en place une atmosphère étouffante, effrayante, envoûtante et sensuelle, qu'il sublime avec une excellente utilisation de la musique et de divers bruits (vent, cris...) . Sa maîtrise derrière la caméra est brillante et plusieurs scènes restent gravées dans les mémoires à l'image des longs travellings dans les champs, les visages derrière les masques ou les apparitions des "démons", souvent sous une pluie battante. Il joue aussi avec le contraste de la photographie en noir et blanc, participant à la noirceur et l'atmosphère du film, créant des tableaux puissants et symboliques.
Un conte où la morale n'existe plus dans des terres dévastées par la guerre et où règnent la violence et les pulsions primaires comme seuls moyens de survie. De bout en bout maîtrisé par Kaneto Shindo, ce dernier met en place un récit angoissant, étouffant et inoubliable.
Que devient l'homme lorsque la guerre détruit la civilisation, il revient à ses besoins primaires. Une absence totale de morale, de loi parcourt ce film possédant des plans d'une grande puissance esthétique ainsi qu'une symbolique hautement sexuelle.
Encore un tres beau film japonais, l'image en noir et blanc est magnifique. Niveau ambiance, que ce soit le decor, les personnages ou le contexte, aucun moment de detente n'est permis, on sent toujours que quelque chose de lourd peut se produire.
Quand érotisme et fantastique louchant vers lhorreur se marient avec humanisme et lyrisme, cest à une uvre magnifiquement singulière que lon a la chance dassister. Et quand on a qui plus est une photo sublime et une mise en scène sensible lElysée nest plus très loin. Ici les personnages de chair et dos se partagent la vedette avec les hautes herbes où se situe leur histoire. Tour à tour sensuelle, envoûtante, inquiétante puis menaçante, ces herbes maintes fois filmées semblent doués de vie et se fondre dans les émotions des personnages, ici au nombre de trois, et tentant de survivre dans un contexte de guerre civile assassine, nhésitant pas pour cela à achever les soldats blessés afin de vendre leurs armes et armures. A la sexualité animale des deux plus jeunes, soppose le matérialisme égoïste de la plus vieille qui lentraînera dans les tréfonds de lenfer, ici symbolisé par un trou profond caché au beau milieu des hautes herbes. Ici le message de Shindô est clair. Que lon soit soldat ou simple civil, la guerre pousse les gens à se transformer en démons et lamour ny a pas sa place. Seule la nature, que Shindô sait si bien mettre en valeur et quil avait sublimé dans Lîle nue, conserve sa pureté originelle, et se montre finalement comme lentité la plus sensible du film.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
Vu à la cinémathèque de Nice. Excellent, pour ceux qui aiment le cinéma japonais d'après guerre évidemment. Histoire très intéressante, bien filmé, acteurs qui en font plus que ce qu'il faut mais c'est dans la culture asiatique. Et c'est bien comme ça. Magnifiques gros plans pleins de sueurs. Et puis Jitsuko Yoshimura ! Ah là là ! Qu'elle beauté.
Une atmosphère moite à la limite du fantastique, des personnages cruels, egoïstes et sans scrupules, tous détruits psychologiquement (ravages des guerres claniques). Explorés jusqu'aux tréfonds de leur âme, ils se révèlent tels qu'en eux-même au plus fort des tensions créées par leur cohabitation. A voir impérativement.
Oui je l'ai vu...il y a environ 45 ans...mes études supérieures ont avorté mais ma culture cinématographique s'est fortement enrichie. Onibaba, quel choc, je regardais sur Allociné ce qu'on disait sur "Le soldat dieu" que je vais aller voir, et j'ai repensé à Onibaba...et "La femme des sables", et tant d'autres merveilles. Onibaba histoire captivante, images superbes. Pas besoin de 3 D ni même de couleurs, ah, les roseaux agités par le vent...ou l'arbre succédané d'homme...La fameuse recette en 3 points, une bonne histoire, une bonne histoire et enfin une bonne histoire, si en plus on a des images exceptionnelles, alors, c'est le nirvana !