Avis : Fargo - Page 5

Fargo est un bon film même si personnellement je le trouve un peu surestimé. Les deux grosses qualités du film sont le scénario et la performance des comédiens. Le scénario se situe entre surréalisme et réalisme comment souvent chez les frères Coen, c’est-à-dire une histoire qui semble plausible mais qui en même temps repoussent les limites de l’imagination, un paradoxe qui fait tout son charme. Les comédiens sont vraiment excellents, surtout Frances McDormand et William H. Macy, et les personnages variés et intéressants comme d’habitudes chez les frères. La musique de Carter Burwell est assez inattendue et originale mais elle n’est peut-être pas toujours utilisée à bonne escient. Bref, il y a de la qualité dans Fargo mais le tout manque énormément de vigueur, de force, dommage.

Je ne sais pourquoi mais à chaque fois que je vois un film des Coen, je suis déçu, sûrement car leurs films sont surestimés. J'ai été assez déçu par No country for old men (j'avais quand même mis 3,5/5 pour la prestation de Bardem). Au moins ici la fin est plus concrète mais j'ai été déçu par Fargo, on m'avait dit que c'était superbe, un grand chef-d'oeuvre. Mais non, c'est un bon, voir un très bon film, on se divertit bien mais c'est pas le film du siècle. Le casting soi-disant est superbe, non il est bien, il n'est pas formidable, McDormand joue bien mais elle est pas non plus excellente. Quant au scénario, il ressemble beaucoup à Red Rock West avec N. Cage, l'intrigue est bonne, très bien ficelée bien qu'un peu trop facile à la fin (sur ce point j'ai été déçu). La réalisation et la mise en scène sont corrects, on croit parfois voir un téléfilm, sinon ça passe. J'ai bien aimé les décors, le côté huis-clos à ciel ouvert dans la neige très intéressante. Quant au courage de rire oui on l'a et j'ai été conquis sur ce genre thriller un peu comique, beaucoup de scènes drôles et c'est ça le point intéressant du travail des Coen : Fargo comporte des scènes d'horreur mais le film n'est pas gore (bravo). On rigole assez souvent, il y a une bonne intrigue, un bon casting, c'est un bon film, un très bon divertissement MAIS surtout pas un chef-d'oeuvre, 4/5.

D'un côté, Carl Showalter, malfrat de petite envergure, bavard et pas vraiment méchant. De l'autre, Gaear Grimsrud, criminel du genre taiseux, cruel et froid comme la banquise. Tous 2 sont engagés par Jerry Lundegaar, vendeur de voitures à Minneapolis, noyé jusqu'au cou sous les problèmes d'argent, pour enlever sa femme, Jean, afin que son riche beau-père paie la rançon qu'il se partagerait avec les kidnappeurs. Sauf que le commanditaire n'est pas vraiment fufute et que tout va partir en quenouille... Marge Gunderson, enceinte de 7 mois, enquête sur l'affaire. Pour leur 6e film, les frères Coen ont planté le décor en plein hiver, dans les paysages enneigés des froides contrées américaines. La photographie est superbe. Nature sublime et hostile, réceptacle du sang venant teinter de rouge les étendues immaculées. La galerie de personnages improbables, hauts en couleur, est un pur régal. On reconnaît entre mille la patte des frangins surdoués du cinéma, leur art consommé du mélange détonant qui égare le spectateur entre humour absurde et violence glauquissime. "Fargo", ou quand la pire idée foireuse se transforme en une incontrôlable équipée sanglante. Une réalisation brillante, un très bon moment de cinéma.

Un drame poignant et divertissant. Tout est bon dans ce film, scénario, réalisation, musique, acteurs,... Une valeur sûre des frères Cohen.

« Fargo » est un thriller noir et tragi-comique se déroulant dans le Minnesota, suivant les conséquences désastreuses d'un plan criminel qui tourne mal. La réalisation de Joel Coen est remarquable, capturant l'essence du Midwest américain avec ses vastes paysages enneigés et sa population aux personnalités particulières. La photographie et la direction artistique contribuent à créer une atmosphère immersive unique. « Fargo » joue avec les conventions du genre, offrant un mélange original de crime, de suspense et d'humour noir. Son style distinctif et son approche subversive le démarquent. La distribution est excellente, avec des performances mémorables. Frances McDormand incarne Marge Gunderson, une policière enceinte au caractère simple et attachant, sa sagacité étant évidente et si naturelle. Steve Buscemi et Peter Stormare forment un duo de « méchants » stupide et consternant, proche de la psychopathie. William H. Macy, totalement dépassé par les événements, est presque touchant. « Fargo » est un film surprenant, qui nous prend continuellement à contre-pied, mais quel pied au final. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).

Un vendeur de voitures minable fait appel à deux truands minables pour kidnapper sa femme afin de soutirer de l'argent à son beau-père, lui aussi minable. Tout cela dans les décors enneigés d'un hiver rigoureux du fin fond des Etats-Unis. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu... Les frères Coen nous embarquent dans un film policier dramatiquement drôle, dans lequel les personnages sont plus fous les uns que les autres, et où l'enchaînement de meurtres absurdes devient magnifiquement grotesque. Les acteurs sont si époustouflants qu'il est impossible de ne pas citer au moins Frances McDormand, William H. Macy, Steve Buscemi, Peter Stormare et John Carroll Lynch. L'invention du thriller comique par les frères Coen.

Très bon thriller psychologique porté par un casting prestigieux. Forcement, les acteurs fournissent d'excellentes prestations. Un bémol quand même pour Frances McDormand, qui a reçu un oscar pour ce rôle: je ne l'ai pas trouvé si bonne que ça... Le scénario est novateur et intelligent, mis en valeur par une brillante mise en scène et une bonne musique. J'ai bien apprécié !

Avec Fargo, les frères Coen livrent une œuvre captivante, où la banalité glacée du Midwest américain devient le théâtre d’une série d’événements aussi absurdes que tragiques. Ce film, tout en subtilité, mélange crime, ironie et humanité, offrant une plongée unique dans un univers où les destins se croisent et s’effondrent sous le poids de la cupidité et de la maladresse humaine.

Le Minnesota enneigé et le Dakota du Nord se dressent comme des personnages silencieux mais omniprésents. Ces paysages blancs et sans fin, filmés avec une précision presque picturale par Roger Deakins, deviennent un reflet saisissant de l'isolement et de la froideur des actes humains. Chaque plan, qu'il s'agisse d'une route déserte ou d'une cabane perdue dans les bois, renforce l’impression d’un vide à la fois physique et moral.

Les frères Coen utilisent habilement cet environnement pour amplifier les contrastes entre la violence brutale des actes commis et l’apparente tranquillité de ces petites communautés où l’ordre et la bienséance règnent en maître.

Au cœur de cette fable criminelle se trouve Marge Gunderson, une policière enceinte incarnée avec brio par Frances McDormand. Marge est un pilier de pragmatisme et de bonté dans un monde chaotique. Sa perspicacité tranquille et son humour subtil en font un personnage inoubliable, un phare d’humanité au milieu d’un océan de noirceur.

Face à elle, William H. Macy interprète Jerry Lundegaard, un homme dont la médiocrité le pousse à des extrémités absurdes. Son mélange de nervosité et d’incompétence, mêlé à un désespoir palpable, est à la fois tragique et fascinant. Steve Buscemi et Peter Stormare, en duo de kidnappeurs improbables, apportent une tension et un humour décalé qui rythment le récit de façon magistrale.

L’histoire de Fargo repose sur un plan criminel qui, dès le départ, semble condamné à l’échec. La simplicité du récit — un enlèvement, une enquête et des destins qui se croisent — cache une complexité émotionnelle et thématique qui en fait toute la richesse. Les Coen explorent ici la petitesse des ambitions humaines et l'effet boule de neige des mauvaises décisions.

Chaque personnage, qu’il soit central ou secondaire, apporte une dimension supplémentaire à cette fresque. Les dialogues précis et empreints de l’humour noir caractéristique des Coen renforcent l’authenticité des interactions et l’impact des moments les plus marquants.

L'une des forces de Fargo réside dans son équilibre entre l'humour et la tragédie. Les situations absurdes, telles que les tentatives maladroites de Jerry pour gérer son plan, sont à la fois comiques et profondément pathétiques. Les Coen excellent à jouer sur ce double registre, rendant chaque moment à la fois dérangeant et hilarant.

La scène du broyeur à bois, par exemple, illustre parfaitement cette dualité : un moment d’horreur pure, adouci par une mise en scène si maîtrisée qu’elle en devient presque surréaliste.

Carter Burwell signe une bande originale qui enveloppe le film d’une mélancolie glacée. Le thème principal, inspiré d’une mélodie folklorique nordique, accompagne les scènes avec une élégance discrète, renforçant l’atmosphère pesante et inéluctable de l’histoire.

Visuellement, le film est une leçon de maîtrise. Roger Deakins capte l’essence du Midwest avec des cadrages larges et minimalistes qui reflètent à la fois l’immensité des paysages et l’étroitesse des esprits. Les scènes d’intérieur, souvent plongées dans une lumière tamisée, contrastent avec l'éclat aveuglant de la neige, créant une tension visuelle omniprésente.

Fargo transcende son intrigue criminelle pour devenir une méditation sur les choix humains, les erreurs et leurs conséquences. Les frères Coen scrutent la nature humaine avec une ironie mordante, exposant les failles de leurs personnages sans jamais tomber dans le cynisme pur.

Le film pose une question essentielle : que reste-t-il de la dignité humaine lorsque l’ambition et la cupidité prennent le dessus ? Pourtant, à travers Marge Gunderson, il offre aussi une lueur d’espoir : celle que la bonté et la résilience peuvent survivre, même au cœur du chaos.

Avec Fargo, les frères Coen livrent une œuvre qui allie un récit captivant, des performances mémorables et une mise en scène impeccable. Si le film n’atteint pas toujours l’intensité dramatique des grandes tragédies ou l’ampleur des épopées classiques, il brille par sa capacité à capturer la vie dans toute sa complexité, son absurdité et son imprévisibilité.

Cette fable enneigée reste l’un des exemples les plus éloquents de l’art unique des Coen : transformer des petites histoires en réflexions universelles, et rappeler que même dans les situations les plus sombres, il existe des moments d’humanité et de grâce.

Fargo ou la dégénérescence humaine. Une magnifique introduction dans le polar pour les frères Coen, un vrai retour aux sources depuis Sang pour Sang ou il n'est plus question de vengeance mais d'une délirante aventure macabre. La mise en scène toujours aussi plaisante vous glace du début à la fin. Cet excellent film se retrouve adapté en série télé ? Pas étonnant c'est sûrement le film des frères Coen. Celui qui a véritablement lancé la carrière qu'on ne juge plus ici en Europe , c'est inutile puisque se sont des génies. Ils nous le démontre à chaque fois. Fargo ou la renaissance de l'humain.

Les frères Coen livrent un film noir, un thriller macabre qui nous transporte dans un univers atypique pour ce genre de film. On se surprend bien malgré nous, à rire à de nombreux moments, voyant les situations cocasses dans lesquels les personnages se trouvent, voyant leur bêtise et leur méchanceté, leur naïveté et leur égoïsme poussé à l'excès, et tout cela en finesse, tout en douceur et en suspense comme les deux frères savent si bien le faire. Le scénario est jubilatoire et la performance des acteurs n'est pas en reste.

Bonjour tout le monde,

A voir et revoir évidemment avec attention et analyse .

Amicalement.

Gérard Michel

Si les frères Cohen sont devenus des incontournables du cinéma américain, au moment de la sortie de Fargo en 1996, Joel et Ethan avaient déjà acquis une petite notoriété, mais rien de comparable avec aujourd'hui. Ce long métrage marquait déjà leur 6ème réalisation. Personnellement, je trouve que Fargo constitue un moment clé dans la carrière de ces deux hommes. En effet, la patte, l'intelligence, le style des frères Cohen se font pleinement ressentir, l'humour décalé est pleinement assumé même s'il s'agit d'un film dramatique.

Fargo se déroule en grande partie dans le Minnesota et un petit peu dans le Dakota du Nord. Ce film nous raconte l'histoire de Jerry Lundegaard. Un homme qui travaille dans une concession automobile appartenant à son beau-père, un richissime homme d'affaire. Si ce dernier est un homme respecté qui a bien réussi dans les affaires, notre héro lui est l'exact opposer. Alors qu'il veut se lancer dans un projet qui lui permettrait de faire fortune et face au refus de son beau-père de l'aider Jerry Lundegaard décide de faire kidnapper sa femme et de demander une rançon à son beau-père pour financer son projet. Pour mettre à bien son projet, il embauche des malfrats chargés de kidnapper sa femme. Mais rien ne se passe comme prévu et lorsque plusieurs meurtres sont commis, la chef de la police locale, une femme naïve au premier abord, mais qui possède un incroyable pouvoir de déduction va mettre son grain de sel dans l'histoire.

A de nombreux égards Fargo ne ressemble à aucun autre film. Tout d'abord, le choix des décors est particulièrement frappant en tournant au fin fond du Minnesota où l'on ne voit rien d'autre que des espaces blancs à perte de vue, ce film nous donne l'impression qu'il s'agit d'un endroit où l'hiver est éternel. Cela donne aussi un effet quel que peu morbide, cette absence de couleur et ce désert blanc à perte de vue. D'autre part, ce film est aux antipodes de ce que recherche les réalisateurs d'aujourd'hui. En effet, oubliez les femmes et les hommes beaux, sexy et intelligent, l’héroïne du film est une femme enceinte qui passe son temps à manger. Les héros ressemblent à tout sauf à des dieux grecs. Brefs, ici les frères Cohen sont très loin de faire l'éloge de la beauté. Il s'agit plutôt de mettre en avant la médiocrité, d'hommes et de femmes vivant simplement et n'aspirant qu'à peu de choses. Au final le seul personnage ambitieux et le méchant. Enfin, ce qui rend ce film si singulier, c'est l'humour sous jacent qui ne nous quitte pas tout au long du film. Il ne s'agit pas d'une comédie loin de là mais les répliques, le jeu des acteurs tout prête à sourire. Pourtant, on ne rit pas car la réalisation est tellement subtile et les dialogues tellement fins que tout cela reste enfoui.

Pour finir, il est important de parler des acteurs, et notamment du seul personnage féminin fort du film Frances McDormand (madame Joel Cohen) qui a reçu l'oscar de la meilleure actrice pour Fargo et qui est tout simplement d'une justesse incroyable. Face à elle William H. Macy (le chouchou des fans de Shameless) nous livre lui aussi une performance géniale. Enfin, l'inimitable Steve Buschemi (un acteur clé dans plusieurs films des films des frères Cohen) dont vous vous souviendrez. Enfin Peter Stormare que beaucoup connaissent grâce son rôle de John Abruzzi dans la série Prison Break fait froid dans le dos dans ce film.

GENIAL , hillarant , pas un seul temps mort .....

On est vraiment dans un super film ! Les frères Coen signent une de leurs plus belles oeuvres avec cette réalisation très particulière qui mélange comme nulle autre atmosphère hypnotique et personnages subtilement travaillés. Notre découverte de la policière constitue même un véritable choc. Mais comment les réalisateurs sont-ils arrivés à la diriger de cette manière? Elle est d'une complexité folle, à la fois "américaine moyenne", épouse adorée par son mari, policière prévenante inspirant la complicité et l'intimité, et enquêtrice à la détermination d'acier. Elle est en fait l'incarnation parfaite d'une main de fer dans un gant de velours. William H. Macy n'est pas mal non plus. Il est avant tout jouissivement drôle dans son entêtement à accomplir un acte monstrueux tout en nous attendrissant à chaque instant par ses regards enfantins pleins de désespoir. On a immédiatement envie de le protéger, et de lui expliquer gentiment que non, il ne faut pas faire ça, qu'on sent que ca va mal tourner...Et pour tourner mal, ils n'y vont pas de main morte !! Steve Buscemi est quasiment le pendant gangster de William Macy, avec qui il partage sa profonde gentillesse et une absence totale de crédibilité. Mais ce film est avant tout exceptionnel de par l'ambiance magique qui y a été installée. C'est simple, on ne s'ennuit jamais. Chaque plan, chaque dialogue est marqué par la douce intimité que les personnages nous inspirent, eux qui pensent à voix haute et nous font partager leurs angoisses avec le plus grand naturel. Seule la réalisation distante empêche le spectateur de profondément s'identifier à eux. Mais la maîtrise de la mise en scène est totale, jusqu'au souffle de vent près, et le formidable scénario permet au spectateur de s'allonger sur son canapé en devinant qu'il va en prendre plein la vue. Ce film a pris quelques rides depuis les 90's, mais celles-ci ne font qu'ajouter à son charme !...

Un film où on reconnait vraiment la patte des frères Coen . Le scénario est totalement décalé, les personnages sont comme toujours déjantés et les acteurs sont irrésistibles . Le rythme peu paraître parfois lent mais l'humour et le style des deux frangins compensent le tout . A voir pour les fans du duo .