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Yannickcinéphile
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2,0
Publiée le 10 octobre 2015
Avec Jean Rollin ce qui est embêtant c’est que souvent on sent du potentiel, mais qu’il n’a sans doute jamais vraiment eu les acteurs ou le talent de narrateur suffisant pour réellement emballé, même avec une bonne histoire, le spectateur. Ici très clairement le gros point noir c’est l’interprétation globalement réellement peu attrayante. C’est récurrent chez Rollin, mais là c’est encore plus frappant avec les deux fameuses orphelines qui ne jouent réellement pas bien, pas aidé semble-t-il par une direction d’acteurs assez mauvaise et par des dialogues pontifiants pénibles et très présents pour un Rollin. Les acteurs qui s’en sortent à peu près sont cantonnés à des seconds rôles (Tina Aumont s’en sort pas mal trouvant le juste équilibre entre le côté surréaliste et empesé visiblement voulu par le réalisateur et la prestation classique qui échappe au théâtral exagéré). Pour être franc l’ensemble du casting reste dans une moyenne faible, trop pour un métrage qui s’appuie beaucoup sur lui. Le scénario a la bonne idée de nous laisser finalement dans l’ambiguïté du fantastique ou de la réalité. La fin en cela est sympathique. Malheureusement Rollin c’est un réalisateur qui souvent propose des films au propos courageux, original, mais il n’a que très peu le sens de la narration. Au cinéma il y a les conteurs et les autres, et ces derniers ont forcément un petit souci. Les deux orphelines vampires a donc un fond intéressant, déconcertant et prenant si l’on aime le genre « métaphysique et expérimental » mais c’est mou ! C’est très mou, le déroulé est haché, et le film en plus est assez long pour un Rollin donc il faut s’accrocher. La quantité importante de dialogue n’aide évidemment pas à tenir en haleine. Visuellement c’est là où l’on retrouve avec le plus de plaisir le cinéma de Rollin. La photographie est clairement belle, il y a un sens des décors certain, en particulier lorsque le réalisateur évolue sur le terrain qu’il affectionne des lieux inquiétants (très belle ouverture qui rappelle La Rose de fer). La mise en scène propose toujours la sobriété du metteur en scène, qui reste tout de même bien plus à l’aise dans le contemplatif et le poétique que dans l’action ! Il y a quelques meurtres franchement pas bien emballés et peu soignés. La bande son reste un peu ténue à cause des nombreux dialogues. Je suis assez déçu pour le coup car l’introduction est prometteuse, mais la musique n’est pas assez présente, et j’en suis convaincu, le cinéma de Rollin très visuel et très sensible à l’atmosphère se doit de privilégier la musique aux dialogues souvent pompeux. En conclusion Les Deux orphelines vampires n’est pas un film qui se recommande aisément. Je crois qu’il saura quand même satisfaire les amateurs de films bizarres, mais il ne faut surement pas s’attendre à un film de vampire ou d’horreur à proprement parlé. Je ne peux pas dire que c’est vraiment mauvais, mais c’est très maladroit, et on reste loin de l’efficacité qu’avait pu déployer le réalisateur par exemple sur La Rose de fer. Je donne 2.
C'est LE jean Rollin à voir en premier pour comprendre son cinéma fantastique, à la fois distancié et surréalisant, mêlé d'humour et d'érotisme. Le scénario est assez élaboré, basé sur un roman qu'il a lui même écrit, il a eu visiblement suffisamment de moyens financiers et il ne cède pas trop aux facilités horrifiantes gores. Rollin y multiplie les allusions à ses sources : le roman populaire, le cirque, la prestidigitation à la Houdini, les personnages folkloriques fantastiques, le surréalisme à la Clovis Trouille...
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1,5
Publiée le 9 mai 2013
Avec cette dominante bleutèe où l'on se croirait presque dans un appareil « uv » solarium pour bronzer, "Les deux orphelines vampires" n'est pas un mauvais film de Jean Rollin, loin de là, qui, dans la variètè de son atmosphère trouve une manière d'originalitè! Manifestement et comme souvent, le budget du mètrage n'a pas permis des effets spèciaux top niveau mais l'insolite, le surrèalisme et la structure jour / nuit font bon mènage et forment un curieux cocktail aux abords du petit cimetière d'Epinay-Champlâtreux! Une belle photographie toutefois (c'est la moindre des choses ici), une histoire hilarante (dans un orphelinat, deux jeunes filles aveugles se transforment en nuit en vampire) et une musique hypnotique (tout le passage dans la crypte souterraine est particulièrement rèussi) constituent les atouts du film! Le reste est du pur Rollin avec carte blanche à tous les seconds plans pour surjouer leurs personnages! Quelques èpices ne font cependant pas passer la soupe froide notamment la figuration lamentable (pour ne pas dire inutile) de Brigitte Lahaie ou la sèquence grotesque sur le pont de Brooklyn! Quant aux deux actrices qui ressemblent aux deux soeurs du petit Jèsus (c'est une vieille dame qui nous l'apprend au milieu de l'histoire), toutes les portes leur sont dèsormais fermèes via le final (limite poignant) dans un ètang! Nul n'èchappe à son destin...
Avec Rollin on ne sait jamais si ses films seront potables ou non malheureusement Les Deux Orphelines vampires est une longue ballade ennuyeuse peinant à créer une ambiance mystérieuse de plus la musique (du mauvais synthé) accompagne très mal ce film. Un mauvais Rollin mais pas le pire par contre.
Le filmest tournée en 1997 et l'ambiance reste celle de 1980, il n'y a aucun évolution dans les films de Jean Rollin. En plus une musique de synthé complètement désastreuse et sans compter des dialogues complètement nuls.
Je ne m'étais jamais attardé sur toutes ces Rollineries qui passe sur FX. Et puis, une nuit d'insomnie, alors que je me trouvais bloqué sur cette chaine par un caprice de mon transmetteur d'image, je me suis tapé les deux orphelines vampires. L'expérience ne fut pas si désagréable.L'ambiance gothique, la liberté totale des pallabres comicosurréalisticopoétiques. C'est finalement dans la meme veine que Manhattan de hallen ou 2001 de Kubrick. Pas plus idiot ni moins intéressant. Tous ces films donnent l'impression d'un grand amateurisme dans l'esprit, et on est amené à considérer qu'en prenant une camescope on pourrait devenir cinéaste soi meme.
Deux jeunes orphelines aveugles sont recueillies par un vieux médecin même pas pervers : en réalité, leur handicap n’a cours que le jour car elles sont des vampires. Chaque nuit, elles quittent leur domicile d’adoption, traquent leurs proies animales et humaines, font des rencontres bizarres comme une louve-garou dans une gare de triage ou une succube aux larges ailes membraneuses dans un caveau du Père-Lachaise, et se dévergondent avec candeur en se déshabillant devant la fenêtre du bon docteur ou en se pochtronant au calva. Ca, c’est la base du film, mais aussi son contenu et sa conclusion, parce qu’il ne se passe pas grand chose d’autre durant les presque deux heures qu’il dure.. D’ailleurs, les deux orphelines vampires’ n’est même pas un film de vampires au sens strict, tout d’abord parce qu’un tel film réclame un minimum de moyens pour élaborer le décor et l’atmosphère adéquates mais surtout parce qu’il bat en brèche la totalité des codes relatifs au mythe jusqu’à semer le doute sur l’authenticité vampirique des deux jeunes femmes. Aucune trahison vis-à-vis d’une oeuvre quelconque toutefois, car Jean Rollin adapte ici un de ses propres romans, clin d’oeil à un célèbre mélodrame du 19ème siècle, et à ce qu’il paraît, il vaut encore mieux voir les films de Rollin que lire ses livres, dont acte. A mes yeux, ce cinéaste demeure toutefois un mystère à percer, une exception culturelle à lui tout seul, un peu comme Jean-Pierre Mocky, et c’est la raison pour laquelle je persiste dans mes escapades à travers une filmographie pléthorique qui me réserve heureusement encore de longues heures de stupéfaction navrée avant que j’en ai fait le tour : : je regarde les films de Jean Rollin non pas parce qu’ils sont bons - ils sont uniformément mauvais, personne ne peut prétendre le contraire - mais parce qu’ils reposent sur une alchimie spécifique et unique, qui implique qu’on ne puisse pas mettre l’intéressé sur le même plan que des Bernard Launois, Philippe Clair et autres bricoleurs de purges spécialistes du retour sur investissement. Rollin est quelqu’un qui possède une vision artistique affirmée et des références culturelles perceptibles, et toute sa filmographie témoigne d’une continuité logique : c’est un cinéaste pour qui le recours systématique à l’érotisme et au surnaturel ne sont sans doute que des véhicules commodes pour illustrer ses divagations poétiques et permettre le déploiement d’une logique narrative onirique qui s’abreuve au surréalisme, un peu comme s’il se prenait pour une sorte de Cocteau du pauvre (ce qu’il est peut-être, dans une certaine mesure ! ). Evidemment, on peut estimer qu’en pratique, cette vision artistique propre à Rollin n’aboutit qu’à un résultat atrocement ringard et disfonctionnel et que l’influence de sa culture littéraire n’a comme unique impact concret à l’écran que des dialogues pompeux et artificiels qui n’ont vraiment pas leur place dans un film. Il n’empêche que cette vision existe, qu’on le veuille ou non, et, partant de là, les films de Jean Rollin seraient à ranger dans une catégorie qu’ils occupent peut-être à eux seuls, celle des “Nanards d’auteur�, c’est à dire les films qui ne souffrent pas d’une absence de regard ou de point de vue sur le cinéma, mais bien d’une absence absolue et dommageable de ressources financières. Les oeuvres comme ces Deux orphelines vampires sont les versions désargentées et laborieuses du fantastique expérimental libertaire avec lequel il avait débuté sa carrière...car une autre des faiblesses de Rollin est sans doute, à l’instar de Dario Argento dans la seconde moitié de son parcours, de s’être montré incapable d’anticiper les évolutions du cinéma, celles à l’oeuvre au sein de leurs genres de prédilection mais aussi celles qui concernaient les préférences du public, les habitudes de mise en scène ou les améliorations technologiques...
Jean Rollin a le mérite d'avoir tenté de créer une oeuvre riche dans le cinéma fantastique, genre relativement peu courant en France, même s'il prend plus d'ampleur depuis quelques années. Le souci c'est que malgré une ambition certaine, il n'a peut-être pas su (ou pu ?) concrétiser cette ambition.
Ici il s'aventure dans le film de vampires. C'est sympathique, distrayant, mais ça ne décolle jamais vraiment. On retrouve la "patte" du cinéaste, l'ambiance si particulière qui lui est propre, entre fantastique et réalisme, avec des touches oniriques. Le problème, c'est que c'est furieusement (volontairement ?) kitsch. Les acteurs ne jouent pas très bien, les effets spéciaux font horriblement fauchés et comme souvent chez ce cinéaste, on ne voit personne d'autre à l'écran que les quelques personnages principaux, ce qui fait peu crédible. Une partie de l'intrigue se déroule à Paris, mais ça se passerait au fin fond de la Creuse, ce serait pareil. De plus on peine à croire que ça date de 1997, tout fait très 70s (photo, musique).
Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est nul, mais on l'oublie aussitôt après l'avoir vu même si certaines scènes sont belles, un peu poétiques et que la fin est poignante.