Ah ! Ce bon vieux Franco ! Bon, Les Avaleuses n’est pas un bon film.
Franchement c’est dommage, on retrouve un travail assez esthétique dans ce film. Belle photographie, jolis décors, ambiance surprenante, Les Avaleuses a, à priori, des arguments intéressants à faire valoir sur la forme. En plus Franco ne se mouille certes pas trop niveau mise en scène, se contentant d’une placidité assez pénible parfois mais pas trop gênante non plus. Franchement, sur la forme Les Avaleuses tient à peu près la route. Le souci c’est le reste !
Musicalement c’est agréable, mais le ton berceuse pour un film soporifique, ce n’était peut-être pas le choix le plus judicieux ! La musique est belle, mais elle aurait dû accompagner autre chose qu’un somnifère, car oui, cher allocinéen, ce film est un somnifère !
Il ne se passe pratiquement rien ! Le film alterne scènes érotiques, et quelques répliques, puis en général un plan décor, puis à nouveau scènes érotiques… L’histoire est réduite à une portion plus que congrue, on s’embête royalement, malgré le charme des actrices. En fait il n’y a pas d’intrigue, pas d’horreur, le sexe c’est bien mais seul ça n’a jamais fait un film, et le rythme est d’une lenteur à peine croyable. Le métrage se termine qu’on a le sentiment d’avoir strictement rien vu, si ce n’est des femmes nues, se fouettant parfois ! Je sais que Franco aime l’expérimental, mais ici c’est sans intérêt spécifique.
Le casting est peut-être ce qu’il y a de mieux dans le film. Lina Romay ne se débrouille pas si mal, bien qu’elle fût beaucoup plus pertinente dans Célestine qu’ici ! Elle apporte son charme, elle s’investit dans son rôle qu’elle approche avec sérieux, mais son jeu n’est pas toujours au top. Elle est épaulé de seconds rôles pas forcément convaincants, mais Jack Taylor fait lui aussi quelques efforts, et finalement le casting reste un élément assez plaisant. A noter la présence de Jésus Franco lui-même dans le rôle d’un docteur, qui ne sert, au demeurant, pas à grand-chose !
Les Avaleuses est avant tout un film érotique, voire pornographique pour certaines scènes. Sous des dehors de film d’épouvante ou de film expérimental, Franco nous sert un métrage en réalité très « sexe », avec les inconvénients généralement entraperçu dans le cinéma porno. Pas d’histoire, ou fort peu, et malgré des efforts esthétiques, le film est surtout idéal pour faire une sieste ! 1.5