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J. Le Sommier
17 critiques
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0,5
Publiée le 23 octobre 2024
On reste coi devant les sommets de misogynie et de vulgarité qu’atteint « Calmos » de Bertrand Blier sorti en 1976. On va nous dire qu’il faut replacer le film dans le contexte des années 1970, que c’est de la gaudriole, que ça montre des femmes libérées. Bien sûr… Après le succès des Valseuses (1974), Bertrand Blier creusait la veine provocatrice qui deviendra sa marque de fabrique avec des situations absurdes, des dialogues ciselés et des personnages antipathiques qui aboient plus qu’ils ne parlent. S’il y a dans « Calmos » des dialogues ciselés, la laideur, la nudité crue, les outrances les balaient sur leur passage. On est effondré que Jean Rochefort se soit aventuré dans ce film. A côté « Les Galettes de Pont-Aven » sorti un an plus tôt, avec déjà Jean-Pierre Marielle, passe pour prude. S’ils ne manquent pas de vulgarité, « Les Valseuses » et « Tenue de soirée » (1998) sont des films provocateurs réussis et dans son absurdité « Buffet froid » (1979) est le chef-d’œuvre de Bertrand Blier. Il faudrait le revoir pour s’assurer qu’il a résisté à l’épreuve du temps.
Il faut le voir pour le croire. Merci B.B. d'avoir avec brio donné vie à ses fantasmes, à contre courant des idées mais grâce à la liberté d'expression des années post 68. Ou quand le "mauvais goût" provocateur peut enchanter nos (trop) bonnes consciences d'aujourd'hui.
Provocateur, jubilatoire, génial, loufoque, déjanté et dérangeant. Ce film est un bijou qui se déguste l'esprit gourmand et libéré des plus de 30 années de formatage qui sont passées depuis son tournage. Parce que là Bertrand Blier a fait très très fort pour (oser) présenter sous la forme d'une sorte de road movie improbable et expiatoire un (son?) ras le bol pour la misérable condition masculine à l'heure d'un féminisme conquérant. Et encore présenté comme je le fais c'est très réducteur. D'ailleurs le film n'est peut-être pas si misogyne qu'il y paraît. En tous cas quand Blier s'y met on a toutes les chances de se trouver confronter à du lourd. C'est une nouvelle fois vrai même si le film au final reste inégal avec notamment ce dernier tiers qui se perd dans un délire désorientant et qui manque de souffle. On a un peu l'impression d'une fuite en avant éperdue et un peu pathétique. Comme si la motivation de réaliser ce film avait finalement perdue de sa substance. Alors pour finir B. Blier a semblé tenter le tout pour le tout quitte à à tomber dans un délire caricaturale et désespéré. Mais avant cette perte de rythme on tutoie les anges ! Décors superbes, cadre précis et efficace. Surtout dialogues ciselés, percutants, parfois poétiques, souvent fleuris, et d'une exquise irrévérence, que Jean Pierre Marielle, Jean Rochefort et une pléiade de second rôles fabuleux font vivre avec un talent époustouflant, si singulier et si rare. Le casting c'est d'ailleurs, avec les dialogues, l'autre grande force du film. Pas parce que les noms sont prestigieux, prometteurs ou font référence à des films d'anthologie (les tontons flingueurs ou le cave se rebiffe). Simplement parce que les acteurs dans leur grande majorité sont à tomber. Bernard Blier est irrésistible en curé rougeaud, Claude Piéplu dans un élan de grâce nous raconte le maquis comme personne. Brigitte Fossey est troublante et presque flippante. Et comment ne pas parler de Dora Doll et de sa gouaille de 'pitaine que
Excellent film le troisième de Bertrand Blier. Un quatuor d'acteurs succulents avec Bernard le papa qui distille des dialogues écrits au cordeau. Dommage que le son et l'image soient moyen. Il meriterait une restauration.
On est en 1976 et dans les années 70, le cinéma pouvait se permettre beaucoup de choses en terme de mœurs. De nos jours, ce film serait tout bonnement impossible. Paradoxe de la soi-disant évolution sociétale. Voilà 45 ans que "Calmos" est sorti, retraçant les pérégrinations de deux quarantenaires qui veulent juste être peinards, loin des femmes, des emmerdements, de la ville et des casse-couilles en tout genre. Un seul mot d'ordre ; la bonne chère. Ce long métrage n'est absolument pas misogyne (je repense à la scène des femmes militaires justement), ceux qui l'ont taxé de tel se trompent complètement. Il est question de deux compères qui veulent la paix et vivre comme bon leur semble, sans devoir quoi que ce soit à personne.
Au final, un film frais, tirant sur la ficelle de l'absurde, de l'humour noir et traitant surtout de la liberté de choisir ce qui nous rend bien.