Olàlà, mais je vais de déchéance en déchéance avec Blier. Même si c’est dans les années 70 qu’il a fait ses meilleurs films, force est de constater qu’il y avait aussi en germe la calamité de sa fin de carrière dans certains métrages comme ce Calmos ! Une vraie plaie, dans lequel je me demande comment des acteurs a priori confirmés et talentueux ont pu venir se compromettre ! Bon, Bernard Blier c’est l’esprit familial, mais les autres ?
Franchement j’aime les films loufoques, et volontiers incorrects, mais ça ne peut pas suffire à faire un film ! Ici Blier fait n’importe quoi, filmant tout ce qui lui passe par la tête dans une sorte de pot-pourri que j’ai rarement vu plus indigeste ! On est dans les tréfonds de la comédie française, là où demeurent quelques réalisateurs aussi géniaux que Pécas, Clair ou Pallardy ! Humour pipi-caca-bi** à outrance, narration explosée, redondance crasse, Blier noit tellement son film dans le n’importe quoi le plus total que son film finit par perdre toute puissance ! C’est presque un comble car il semble vouloir forcer le trait pour se montrer plus insistant, mais il ressort de ce métrage une lassitude immense devant beaucoup de bruit, de vulgarité, de nudité facile, si bien qu’on finit par se désintéresser du message assener avec une lourdeur spectaculaire, qui n’est pas loin du Fuhrer en folie niveau subtilité !
En plus ce film est terriblement antipathique. Il n’y a pas un personnage qui ne l’est pas d’ailleurs, les acteurs héritant de rôles totalement incongrus, écrits avec les pieds, ou, au mieux, caricaturaux à souhait. Rochefort est totalement étouffé dans ce film, il ne fait pas grand-chose, face à un Marielle constant et fidèle à lui-même, semblant s’amuser un minimum en gouailleur et fêtard invétéré entouré de charmantes créatures nues, mais son rôle est indigeste au possible ! Bernard Blier sauve l’honneur avec le personnage le moins radical du film, tandis que le casting féminin c’est du lourd ! Là encore, comment des actrices comme Fossey, Lavanant, Mairesse… ont pu accepter de se compromettre dans ce film avec des rôles aussi niais, même si c’était pour tourner avec Blier ? Je ne m’attarderai pas plus longtemps sur les actrices, il y en a beaucoup, mais généralement pour deux répliques graveleuses et un déshabillé total, ce qui est assez cocasse pour certaines interprètes !
Formellement Blier fait n’importe quoi là aussi. Nudité à profusion, mais dès la scène d’ouverture, avec la très mignonne Claudine Beccarie, on sent que la mise en scène va avoir la finesse d’un porno hard foireux, et les décors décrépis, la photographie baveuse, tout cela donne le ton ! Calmos est un film moche, c’est un fait, je ne sais pas même si ce n’est pas le plus moche de Blier, car son film se veut en plus grandiloquent, inconscient de ses faiblesses, et l’épilogue est un grand moment de kitsch ringard !
En somme Calmos est un énorme nanar ! C’est déjà ça, car la fin de carrière de Blier c’est plutôt des navets, là c’est un nanar, mais c’est tout autant pathétique ! 0.5