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Mélany T
31 abonnés
563 critiques
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2,5
Publiée le 11 septembre 2021
La mise en scène est comme toujours belle et inventive et le traitement simple de faits complexes intéressant. A première vue, c'est un film très problématique : le récit d'un homme patriarcal, égoïste, qui ne s'intéresse qu'à lui et à son bonheur personnel. Mais la dernière partie où le héros remplace si facilement sa défunte femme dont il a provoqué la mort peut aussi montrer la cruauté infinie de cet homme d'un égocentrisme banal, typique de son genre (Pas sûre cependant que ce soit le propos d'Agnès Varda..).
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4,0
Publiée le 16 novembre 2023
« Le bonheur » selon Agnès Varda qui signait là une oeuvre singulière et absolument glaçante sur la sexualitè du couple! Très dècriè à sa sortie, le film est pourtant l'un des plus aboutis de la cinèaste! On suit cette famille heureuse où Varda suggère l'idèe du bonheur parfait avant l'apparition de cette employèe des PTT très libre qui vient tout chambouler! C'est jouè remarquablement par Jean-Claude Drouot et sa propre èpouse (Claire Drouot) dont c'est ici l'unique incursion au cinèma pour ce rôle! De plus la nature offre ici un cadre idyllique et incroyablement beau à l'èclat du « bonheur » qui, au fond, n'est qu'une façade! Prix Louis Delluc 1964 et Ours d'Argent l'annèe suivante, ce qui n'est que justice tant Varda s'appuie sur quelque chose de très rèel, que ça soit dans les regards, les fondus, le cadre ou le montage! Un classique qui n'a pas pris une ride avec une musique au diapason...
François vit avec Thérèse et leurs enfants. Ils sont heureux. Un jour, François rencontre une autre femme Emilie, dont il tombe également amoureux sans pour autant délaisser sa femme. Agnès Varda s'intéresse à la notion de bonheur à la fois comme concept individuel et collectif et de sa fragilité. Son film tel la nature "rousseauiste" où il prend place est d'une fluidité sans pareil. Elle dépeint avec honnêteté les relations de François et de "ses femmes", leur bonheur mais aussi leurs désillusions. Le Bonheur constitue un film d'une étonnante modernité aussi bien par sa quête de celui-ci mais aussi par sa vision de la famille. Un très grand film!
Un film magnifique qui n'a pris une ride. Un sujet intemporel, l'amour qui va qui vient , qui disparait, mais traité d'un point de vue moderne, actuel. Peut -on aimer deux femmes à la fois ,? Jusqu'ou la liberté sexuelle . Peut on casser les codes du couple traditionnel. ?Tout cela traité dans un style très frais , très décalé . Encore aujourd'hui en 2019, le film est plein de fraicheur et d'originalité dans sa mise en scène . Des couleurs qui varient selon l'humeur de l'interprète . La famille Drouot est formidable , avec J.C. Drouot , le héros de toute une génération avec Thierry la Fronde. Il joue tellement bien ce bel ingénu à la recherche du plaisir et de la liberté. L'actrice Marie France Boyer est aussi formidable . Malheureusement trop peu vu par la suite.. Le final est absolument étonnant , bousculant tous les codes : le bonheur après le drame , mais illégitime. Incroyablement moderne.. Un film magnifique , pas assez reconnu, film phare de la nouvelle vague.
Le meilleur film peut-être d’Agnès Varda, bien plus inspiré en tout cas que La Pointe courte, académique à souhait où Noiret et Sylvia Montfort traînaient leur errance. Réflexion sur la vie, sur l’amour, sur le couple, sur la famille, sur la sexualité, véritable brûlot contre les canons en vigueur, Le Bonheur est un film unique dans l’histoire du cinéma. Au sortir de Thierry la fronde, (comme Marie-France Boyer sortait de Comment ne pas épouser un milliardaire) Jean-Claude Drouot (qui joue ici avec sa femme et ses enfants) a commencé là une carrière exemplaire de comédien. Film qui dérange tout en étant une ode puissante à la nature, à la sensualité et à l’amour, Le Bonheur est surtout un chef-d’œuvre intemporel, magnifiquement tourné par Agnès Varda - dont le travail sur les images et les sons est prodigieux - qui n’a pas pris une ride et qui a toujours autant de force créatrice.
Une oeuvre incroyable, visuelle tout d'abord, avec une esthétique inspirée des peintres impressionnistes, mais aussi morale.. L'histoire est terriblement dérangeante. C'est pour ces raisons que tout est réussi, tout est impeccable. Probablement le long métrage de Varda le plus éblouissant de sa carrière.
Quand on a la jeunesse, la beauté, la santé, un métier, une femme et des enfants qu'on aime, n'est-ce pas le bonheur ? Seulement la vie vous fait rencontrer d'autres personnes séduisantes et c'est ce qui arrive à François, alias J -C Drouot, bien connu pour son personnage de Thierry La Fronde. L'histoire n'a rien d'extraordinaire mais comme dans tous les films d'Agnès Varda, les dialogues sonnent justes, l'histoire paraît tout à fait plausible. C'est pourquoi j'aime ce que fait cette réalisatrice. Un homme qui tombe amoureux d'une autre femme, cela ne veut pas dire, pour autant, qu'il oublie celle qu'il a épousée car comme il dit : « le bonheur, ça s'additionne ! » et c'est bien cela le centre de ce film. Est-ce possible d'aimer deux femmes, de ne vouloir renoncer à aucun de ses amours alors que la société occidentale considère que cela ne se doit pas ? Qu'en pense son épouse ? Il faut regarder le film pour le savoir, un beau film, très humain et très vrai, à l'exception de la fin qui me semble mal préparée. Un autre bémol, le jeu de Claire. Drouot bien loin de celui de son mari (dans la vie), en particulier quand François lui révèle sa liaison.
Ce n'est pas un hasard si, dans une des premières scènes du "Bonheur", la télé du petit appartement du couple Drouot diffuse "Le déjeuner sur l'herbe". Il règne, en effet, une sérénité, une paix dans la vie du menuisier qui renvoient à l’œuvre de Renoir, un certain éloge de l'hédonisme que spoiler: même la tragédie finale ne saurait remettre en cause. C'est à la fois troublant et magnifique, car, en fin de compte, les relations humaines relèvent ici d'une évidence absolue, ne laissant place ni au doute, ni à la défiance. On est sûrement plus proche de Pialat que de Demy, le naturalisme ambiant rappelant beaucoup l'univers de l'auteur de "Loulou".
J'ai eu envie de rire au début , tout ce sucre , ce cul-cul-la praline , et j'ai été embarqué par tout ce qu'elle a voulu dire , montrer , faire passer . Et les qualités esthétiques de couleurs , cadrages en font un petit frere des demoiselles de Rochefort . Film audacieux , rare, et bien fait. Merci , thème classique, mais vision très personnelle .On voyage en plus dans une époque . Quelle artiste ! Tellement à contre-courant de tout ce qu'on peut voir .
Tourné en 1965 ce film a perdu en 2010 tout son coté novateur et provocateur...Au temps des relations éclairs conclues sur le net,il me paraît extravagant d'autant que son ton « nouvelle vague 1960 » est complètement obsolète. Pour moi ,aujourd'hui vieux soixantehuitard, il demeure ce qu'il était: terriblement douloureux au point que je ne peux le regarder seul. Je passe sur son coté esthétisant,coloré et bucolique que madame Jacques Demy ,en parfaite symbiose avec son mari, à su rendre de parfaite façon sans oublier les teintes vives des vêtements et des décors intérieurs comme extérieurs,je passe aussi sur les acteurs dont le jeu paraît un peu décalé bien que très présent,je passe aussi sur quelques gros plans et quelques ralentis à répétition qui me déplaisent ainsi que la bande son vraiment ringarde de Mozart dans ce contexte. Car,sur ce film le contenu passe avant le cinéma tant le sujet traité est grave:le bonheur,le vrai,le plus dur à atteindre ;celui entre deux êtres destinés à vivre ensemble et à fonder l'avenir familial. Agnes Varda fait un choix courageux,elle se fait l'avocat de l'homme dont les arguments sont parfaits, nonobstant son égoïsme absolu et puis elle passe de l'autre coté ,celui de l'épouse, pour nous montrer sans une seule parole inutile quelle est sa réponse. Enfin,elle termine sur la maîtresse de « jour » pour conclure son propos et sa logique absolue.45 ans après,il me glace toujours autant.
Une longue heure sans intrigue, tout va bien dans le meilleur des mondes. Je n'ai pas compris le message du film, ou alors c'est un éloge de la tromperie. Les 2 étoiles vont à la réalisation qui est pas mal pour l'époque !
Un conte amoureux cruel qui traite de l’adultère, filmé avec douceur par Agnès Varda, accompagné par la sublime musique de Mozart. Mais que les dialogues sont naïfs et ennuyeux...
Quel était le but de Varda dans ce film ? Dénoncer l'égocentrisme masculin, ou au contraire célébrer le polyamour sans même s'apercevoir qu'elle ne donnait cette liberté qu'à son héros, donc aux hommes exclusivement ? Et si une épouse se remplace aussi aisément, il aurait fallu montrer François, à la fin, croiser une nouvelle femme désirable... qui à son tour aurait fini par prendre la place d'Emilie ! Et si, en fin de compte, son voeu secret n'avait-il pas été de voir sa première femme mourir pour être débarrassé d'elle et vivre pleinement son nouvel amour ? Etait-ce là le but inconscient de sa confession à Thérèse, à qui il n'était pas tenu de tout dire ?... Tant de "si", mais que l'inquiétante musique de fin, tout comme les couleurs jaune et rouge fortement symboliques qui l'illustrent, tendent à valider. Auquel cas le héros ne serait innocent qu'en apparence, ruinant l'image idéale qu'il conçoit de lui-même.
C’est le troisième long-métrage d’Agnès Varda après La Pointe courte et Cléo de 5 à 7. Et son premier film en couleurs. Un film très intéressant dans son approche de l’adultère, sujet habituellement traité dans le cadre d’une réflexion morale dramatique ou bien sous un angle comique. Ici, la réalisatrice va au-delà des a priori et des clichés, refuse toute considération éthique ou analyse psychologisante. Elle brosse le portrait d’un homme simple, instinctivement enclin au bonheur et rayonnant comme une des fleurs de tournesol que l’on voit au début du film. Un homme tourné en permanence vers le soleil. Cet homme laisse fleurir ses désirs et ses sentiments d’une manière qui fait écho à une phrase prononcée par Paul Meurisse dans Le Déjeuner sur l’herbe, de Jean Renoir (extrait du film dans le film), qui présente le bonheur comme une “soumission à l’ordre naturel”. Cet homme vit donc “naturellement” un second amour : un amour adultère qui n’est que de l’amour en plus, qui n’enlève rien au premier (conjugal). Un nouvel amour perçu également comme une augmentation heureuse de soi-même. Et vécu sans culpabilité. Varda montre un bonheur innocemment égocentrique, d’une naïveté aux conséquences potentiellement cruelles et destructrices. Mais sans jugement. Elle évoque un bonheur qui suit le rythme des saisons, inaltérable, quels que soient les événements de la vie. Elle avance enfin l’idée d’une interchangeabilité dans les relations. Cette approche thématique a valu au film d’être interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en salles. Aujourd’hui encore, le propos reste audacieux, la tonalité troublante. Le film laisse une impression de sérénité assez terrible. La musique allègre de Mozart et la beauté de l’image annulent le pathos. On note l’inspiration impressionniste dans les scènes bucoliques, en appréciant le soin apporté à la composition des plans et aux couleurs. Autres qualités du film : le regard “photographique” de la réalisatrice, attentive aux détails et aux symboles, attentive aussi au regard des personnages ; l’esprit des dialogues (très justes) ; et enfin le montage, rythmé et d’une belle inventivité.
Une belle petite pépite d'Anges Varda ! Un moment bucolique, mélancolique, et atypique que nous propose Varda avec une mise en scène édulcoré mais très agréable.