Dans son genre populaire qui rend les gens heureux, voire amoureux, notre Arnacoeur a tout du champion toute catégorie.
La comédie se nourrit évidemment de situations cocasses, puisque Duris est payé pour briser les mariages et met en scène des plans de drague insensés, avec l’aide de sa sœur (Julie Ferrier, toujours dans le transformisme loufoque) et de son beauf, vraiment beauf (forcément l’intenable François Damiens, qui ici a quelques moments de gloire !!). A cela, il faut rajouter un humour souvent inattendu, qui assène aux protagonistes pas mal de gnons surprenants (un coup de fourchette par-ci, un grand coup dans la nuque pour endormir Noguerra nymphomane par là), et quelques références eighties irrésistibles de ringardise. Le personnage de Paradis adore les chansons de George Michael et ... « Dirty dancing », ce qui donnera lieu à quelques savoureux moments.
Prêt à tout pour dévoyer l’angélique fille de millionnaire dans un Monte Carlo de rêve, et rembourser par la même occasion ses lourdes dettes, Duris, dans un costume italien qui lui va à ravir, en fait des tonnes, jouant comme toujours au casse-cou, au Bébel junior, et puis finalement, tout simplement au Duris qu’on aime. Mais sans tomber dans l’autoparodie. Sa confrontation avec Paradis y est sûrement pour quelque-chose. Le couple qui se forme sous nos yeux est de toute beauté, physique, évidemment, la comédienne n’a jamais été aussi délicieuse. Mais surtout ils dégagent une passion fusionnelle palpable à chaque scène. Certes, ils endossent des figures qu’on a déjà vues des dizaines de fois, mais sublimés par une vraie réalisation de grand écran et une photographie qui les met en valeur, ils élèvent le petit spectacle comique en une somptueuse romance qui parvient même à toucher. Bref, promis juré, pas d’arnaque au programme, « L’Arnacœur » est un spectacle populaire intégral dont la générosité saura ravir les foules.