Avis sur Le Portrait de son père

Une merveille de pépite, que ce film oublié et réédité aujourd'hui !!! En tant que fan de jean richard-maigret et par curiosité pour ce "premier film de miss bardot", j'étais un peu circonspect avant visionnage... Quelle ne fut pas ma surprise. Malgré quelques lourdeurs liées au temps qui a quand même bien passé (monsieur paul n'aime pas les filles en pantalon, qui boivent et qui dansent le jazz...), ce film possède un véritable charme. Les dialogues, le jeu des acteurs, les situations sont charmantes du début à la fin. La scène pendant la quelle le "paysan" jean richard vire le soi-disant "philanthrope" est à mourir de rire... Et son duo avec la délicieuse marie-louise est tout simplement à croquer... un film qui vaut son pesant de cacahuète, et surtout : "tout feu tout flamme" !

L'argent ne fait pas toujours le bonheur [...] spoiler: Paul Louis Durand Dupond avait un fils et ce nouveau-venu pas vraiment reconnu par son paternel pris de remords va prendre la moitiè de sa fortune aux Galeries Parisiennes, l'un des quartiers les plus riches de la capitale! En voilà une affaire! De l'hèritier en ligne direct en somme! L'existence d'un frère de trente ans tout feu tout flamme, l'ahuri Jean Richard, et de la jeune et fraiche Brigitte Bardot alias Domino qui joue sa soeur ne va pas être triste!
De la comèdie populaire et sympa, tombè dans l'oubli mais ressuscitè par Renè Chateau, avec un Jean Richard parfait en pèquenot! il s'agit d'opposer le candide et gentil cultivateur avec la vie parisienne! Ça fonctionne plutôt bien et on n'en demande pas plus à ce genre de produit des 50's! Au rayon articles mènagers, on peut retenir l'amusante dèmonstration de Rollis avec une machine à laver...

Paul, provincial simplet comme Jean Richard en a interprété à foison, hérite d'un père qu'il n'a pas connu des Galleries Parisiennes. A Paris, il passe, comme il est dit, pour un péquenot, et fait la connaissance de sa demi-soeur Domino (Brigitte Bardot, dans un rôle charmant et secondaire). Ils ont en commun, contrairement à la nouvelle "famille" de Paul de mépriser l'argent.
Mais Paul -c'est l'argument de la comédie de Berthomieu- n'est pas aussi benêt qu'il y parait et, tel l'Octave Mouret de Zola dans "Au bonheur des dames", révolutionne et dévoloppe son grand grand magasin. Le personnage n'est pas réaliste, passant bien vite de béotien pas futé à commerçant habile et visionnaire, jusqu'à perdre son accent provincial. Il prend même une intonation réac lorsqu'il prive sa demi-soeur des ses fréquentations "rive gauche", l'oblige à travailler et la gifle même (gilfle à laquelle Brigitte Bardot répond par un "ça c'est un vrai homme!"...). Le scénario est faible, propose quelques scènes pas vraiment cocasses dans les rayons du grand magasin. Je ne ferai pas du film un nanar, bien que le réalisateur Berthomieu en soit un bon et régulier pourvoyeur, mais ce sujet qui aurait pu faire une satire d'un certain milieu bourgeois ou une fable à la "Topaze" n'en a pas l'ambition ni l'habileté.

Un péquenot à Paris. Rustre intelligent vs snobs naïfs. Vaudeville prévisible et cucul, moralisateur voire réac. à la direction d’acteurs caricaturale. Bof.