Train me faisait de l’œil depuis longtemps avec sa jaquette provocante, mais j’ai jamais pris le temps de le visionner finalement, jusqu’à ces derniers jours. J’avais rien perdu ! Train appartient à cette vague de torture-porn nés dans les années 2000 dans la veine des Saw et des Hostel. Pas la meilleure époque du cinéma d’horreur, j’ose le dire, car c’est un genre avec beaucoup de limite, même si en général le gore est bien présent. Train joue dans cette catégorie, même si niveau gore il est à mon sens plus soft que la concurrence. Oui il y a quelques scènes qui interdisent le film aux âmes sensibles, mais au bout ça reste limité (5 mn dans le film à tout cassé) et beaucoup moins trash qu’un Midnight Meat Train par exemple. Les effets sont bien faits, mais ils sont peu nombreux, la photographie très sombre les cache un peu, et surtout, ils ont moins d’impact car on se fiche un peu des protagonistes. Sincèrement, on a des acteurs qui jouent mal, même Thora Birch. Ils ont tous l’air de plus ou moins se foutre complètement de leurs personnages, hormis peut-être Gloria Votsis. La tête d’affiche, Thora Birch, se demande ce qu’elle fait là et on ne croit pas une seconde à sa prestation qui se limite à une moue assez pénible. Les méchants ont au moins pour eux un certain physique inquiétant, mais ça va pas plus loin, ils ont rien d’iconique. Forcément, comme des acteurs lambdas (aucun n’a vraiment percé depuis) jouent des personnages encore plus lambdas, leur sort nous intéresse peu, mais il nous intéresse d’autant moins qu’ils perdent toute crédibilité au fil du film ! Un des énormes soucis de Train, ce sont ses facilités et ses clichés à outrance. Tu as une équipe de lutteurs, tu te dis que ça va servir à créer une vraie confrontation, mais non, ils ont l’air de savoir lutter aussi bien que moi pour danser la polka.
De même, dès qu’ils assomment un méchant, ils le laissent pépouze reprendre ses esprits, voire abandonnent carrément deux des leurs à un méchant pourtant groggy plutôt que de s’armer et de finir le taf. C’est n’importe quoi !
Ca ça m’a rigoureusement énervé, car déjà, il faut adhérer au concept de ce train très particulier (perso j’ai trouvé ça tellement énorme que j’ai rigolé), mais en plus, comme c’est hyper mal goupillé, ben on finit par lever les yeux au ciel et se dire : « non, là c’est n’importe quoi ». C’est dommage, car le rythme est correct et il y a des idées plutôt méchantes assez sympathiques, mais je suis rodé au cinéma d’horreur, je ne peux pas accepter tout et n’importe quoi. Faut que ça se tienne.
Formellement, hormis les fx plutôt bons (il y a quand même quelques incrustations numériques douteuses), le métrage n’a pas grand-chose à proposer. On a du mal à se croire à bord d’un train, notamment car le réalisateur s’emmêle un peu les pinceaux dans la configuration des lieux. L’ambiance craspec ne se manifeste qu’épisodiquement, et comme on la quitte de façon régulière, on n’éprouve pas le sentiment de descente aux enfers que certains films du genre ont su créer. Je dirais que le film commet d’ailleurs l’erreur de sortir du train pour un passage sans intérêt.
Mon avis sur Train sera malheureusement assez négatif. Malgré quelques bonnes scènes violentes et des idées assez méchantes, le film souffre malheureusement d’un casting et de personnages sans intérêt qui nous rendent leur sort peu intéressant. C’est pourtant la base nécessaire pour concerner le spectateur. Ca peut se laisser voir, comme ça, mais faut rien attendre de particulier de ce petit film. Dans le genre train de l’horreur, je recommande plutôt Midnight Meat Train. 2.