Bon, je crois que la seule chose de vraiment sympa dans Blue Demon c’est son titre, celui qui m’a attiré pour visionner ce métrage au demeurant descendu par la critique. Il le mérite très honnêtement.
Coté casting une valeur sûre pour savoir si vous avez affaire à un métrage médiocre : Dedee Pfeiffer. Impressionnant de voir les divergences de carrière entre les deux sœurs. Bon elle joue de manière assez sympathique, et si elle n’a pas un grand talent elle est toujours là avec conviction et envie dans ses films. Elle ne manque par ailleurs pas d’un certain charme qui fait d’elle en général un attrait plutôt solide de films franchement à la ramasse. On notera parmi les acteurs qui s’en sortent bien un emploie intéressant de Danny Woodburn, acteur nain qui offre une honorable prestation, bien qu’un peu caricaturale, et surtout Jeff Fahey. Il est excellent dans le rôle du général, se la jouant totalement second degré, et grossissant le trait au possible. Il faut le voir se balader avec son cigare énorme durant tout le film ! C’est le seul qui a à priori compris que Blue Demon est une grosse farce, et il y va à fond, arrivant parfois à faire croire qu’il s’agissait réellement d’une comédie.
Le scénario est misérable. L’histoire est archi-connue, elle n’a aucun rythme, une fluidité très discutable, et elle ne parvient que trop rarement à choisir le salutaire chemin du second degré (à l’occasion notamment d’une scène avec une bouée digne d’un dessin animé). C’est un peu dommage de n’être pas allé à fond dans le comique à l’image d’un excellent Jersey Shore Shark Attack, car du coup ici, le rire n’intervient que trop rarement, et il est difficile de prendre honnêtement cette intrigue avec un minimum de sérieux.
Visuellement le résultat est catastrophique. La mise en scène est infâme, je le dis sans détour. Les attaques sont mal filmées, la caméra n’a aucun dynamisme, elle ne parvient jamais à valoriser le moindre plan en se contentant toujours d’aller à la simplicité, et par là même au lieu commun. La photographie est sans aucun intérêt, proposant notamment des plans sous-marins à la ramasse, malgré un générique de début un poil attrayant. Quant aux décors on n’a même pas le droit au minimum syndical dans ce genre de film : c'est-à-dire une belle plage avec des cocotiers, un soleil d’été et une mer turquoise. Le pire résidant néanmoins dans des effets spéciaux indigents, terrassant la très grosse majorité des films de requins que j’ai pu voir. Un ou deux plans surnagent au milieu d’un fatras numériques monstrueux, le pire culminant lors d’un plan terrible d’un pont rouge au dessus d’une mer qui fait penser à une nappe de plastique liquide ! Enfin aucun effet horrifique pour ne pas effrayer de la sorte les enfants de deux ans, et même pas une bonne bande son pour rattraper l’horreur.
En somme que retenir de Blue Demon ? Un Jeff Fahey très solide dans le rôle d’un général mégalomane, et le charme toujours opérant d’une Dedee Pfeiffer qui essaye constamment dans sa carrière de sauver ce qu’elle peut dans des séries B fauchées sans saveur. C’est très peu, mais ca me permet de pousser jusqu’à 1, en tenant compte du très faible budget de la chose, et en relevant les quelques pointes de second degré salutaires dispersées de ci de là. Pour autant je le dis, Blue Demon est hautement dispensable.