Spookies semble partager largement ses spectateurs. En fait je crois qu’il est entre les deux, c'est-à-dire ni vraiment mauvais, ni réussi, il est malheureusement très maladroit.
Les acteurs globalement sont faibles. Déjà les personnages ne valent pas grand-chose, avec une galerie de héros aux allures assez pathétiques dans l’ensemble, qui ont du être casté à l’arrache et ne se montre pas vraiment des plus attrayants. Au milieu du lot émerge Maria Pechukas, qui parvient finalement à prendre assez bien la peau de l’héroïne après des débuts moyens. A noter un grand sorcier qui sous son maquillage nous livre une prestation bien caricatural, et malheureusement aux limites du comique.
Et c’est là un souci qu’à Spookies dans son ensemble. Il ne sait pas sur quel pied danser. Tantôt assez violent (il y a tout de même une séquence hard quant on y pense), sérieux (le final), il y a des passages totalement burlesques, avec par exemple des monstres pétomanes tout droit sortis d’un Austin Powers ou d’un truc du genre. C’est d’ailleurs une séquence assez incroyable. Là ca pose quand même un sérieux problème dès que le métrage essaye de proposer une ambiance, et les acteurs visiblement, dont le fameux sorcier, n’ont pas toujours su sur quel pied danser. Je note aussi que Spookies est tout de même bien vide, et essaye de subsister avec une débauche de créatures. C’est imaginatif de ce coté là, mais cela peine à masquer que ce métrage, malgré sa durée très courte (1 heure 15 hors générique), propose une histoire des plus conventionnelles et sans réel rebondissement. Au milieu du film on a vraiment fait le tour, et on ne s’amuse guère plus alors que des créatures. C’est tout de même léger. Je note tout de même un bon final, qui relève le tout au dernier moment pour laisser une impression un peu meilleure, mais clairement Spookies se disperse beaucoup, au détriment d’une réelle orientation et d’une réelle consistance scénaristique.
Visuellement on est dans une série B très fauchée des années 80, donc inutile de chercher du très lourd de ce coté là. La mise en scène est assez fade et il y a des passages assez laborieux. Même lorsque les choses commencent à s’améliorer (le final notamment), le réalisateur (ou les puisqu’ils sont a priori plusieurs) ont tendance à gâcher. Le final en est un bon exemple, avec une course poursuite des plus sympathiques, mais qui tend terriblement en longueur, devient redondantes, et vire même au n’importe quoi à un moment (je ne dis rien, mais je pense quand même qu’il y a une séquence qui fera réagir). Les décors sont peu convaincants, avec une maison pas à la hauteur, et tranche avec des maquillages et des effets artisanaux globalement plutôt bien foutus. Spookies a aussi une ambiance assez travaillé, avec beaucoup de bleu, et un style « train fantôme » souvent souligné mais qui le défini bien. La photographie est donc assez réussie, et rattrape plus d’une fois par ses effets les décors insuffisants. Alors Spookies a beaucoup de créatures mais n’est pas sanglants. Il y a quand même quelques scènes qui sont violentes, et déconseillent le film aux plus jeunes. Un ou deux effets spéciaux sont assez surprenants. La bande son est réussie, et pourtant elle est très peu utilisée. Quel dommage ! Le générique met bien dans l’ambiance, avec un travail minimaliste typique eighties, et il y a un bon morceau entrainant pour conclure, mais au milieu presque rien. Cela aurait pu servir par exemple à éviter certains moments de lassitude.
En clair Spookies mérite 2. Certes sympathique coté créatures, c’est tout de même le souk dans ce film, qui apparait le *** entre deux chaises. Ni comédie ni film d’horreur, il peinera à vraiment ravir un public de par ses hésitations multiples. Souvent longuet, masquant le vide de son histoire sous une pléthore de monstres, ses atouts, qui sont donc avant tout ses créatures et son ambiance, donnent à l’ensemble un certain attrait, mais ne le tire pas suffisamment haut pour la moyenne. Disons que des amateurs du genre, sans grandes attentes, pourront s’amuser, mais il y a tout de même beaucoup mieux dans le registre à l’époque, à la fois dans le style comédie noire et dans l’horreur pure et dure.