Avis sur Sentences de mort

Delirium, titre original de ce métrage réalisé par Lamberto Bava, est un film plutôt sympa, et qui à mon sens me confirme que le fils Bava est loin d’être le tâcheron qu’on présente souvent. Il signe ici un giallo peu exceptionnel, mais avec des qualités, et, comme souvent chez Bava, surtout esthétique.
Delirium est en effet un film visuellement peu critiquable. Très belle photographie (la scène de la piscine est sublime), couleurs saturées typiquement italiennes qui donnent des airs irréels et fantastiques à plus d’une scène, décors judicieusement choisis, érotisme soft bien mis en scène par Bava, ce dernier signe une réalisation sans doute trop calme et gentillette, mais traversée tout de même de beaux moments, notamment la séquence du premier meurtre qui reste énorme par son style décalé et presque « lovecraftien ». Très bon visuellement, Delirium est aussi porté par une belle bande sonore.
De ce côté-là rien à redire de spécial. Le film souffre plus niveau intrigue. Ok il y a des séquences tonitruantes (les visages monstrueux !), ok le rythme n’est pas trop mauvais, mais dans l’ensemble Delirium reste plutôt ennuyeux. Très gentil niveau horreur, le métrage distille un érotisme soft bien aidé par ses très belles actrices, mais pas franchement mémorable outre mesure. L’identité du tueur n’a rien d’exceptionnel, probablement car l’enquête reste faible, et que l’attachement aux personnages reste trop ténu.
En effet, même si les actrices sont très belles, malheureusement on n’a pas le temps de s’attacher à la majorité des victimes que l’on découvre au moment de leur mort pour ainsi dire ! C’est dommage, car quand on propose des meurtres somme toute très soft, le mieux pour compenser c’est de jouer sur la corde sensible en nous rendant les victimes attachantes, et parfois ça ne prend pas très longtemps à faire ! Ici le casting féminin est très relevé, même s’il s’agit plus de stars de l’époque où à leur début. On découvrira ainsi avec curiosité Sabrina Salerno, la future chanteuse, Daria Nicolodi qui joue encore un rôle de soutien important et que l’on a vu bien sûr dans le cinéma d’Argento, Capucine, Trine Michelsen, superbe actrice qui s’offre ici un petit rôle, et Serena Grandi qui prend le rôle principal. Du sérieux dans ce casting féminin, tandis qu’en face le casting masculin est lui aussi plein de petites vedettes du cinéma italien de l’époque comme George Eastman ou David Brandon. Les acteurs sont dans l’ensemble plutôt bons, mais comme annoncé le problème vient de personnages peu attractifs, dont l’écriture laisse majoritairement à désirer, et du coup on peine à s’attacher à eux. Il aurait été plus agréable de découvrir ensemble les victimes dès le début, pour avoir ensuite une certaine tristesse à les voir disparaître !
Delirium n’est donc pas aussi réussi que cela, cependant l’efficacité visuelle de Bava m’a convaincu, tout comme la belle bande son, et les acteurs sont suffisamment pros pour assurer. En réalité ce qui déçoit le plus ici c’est la modération du produit. Peu de sang, un érotisme plus gratuit que franchement exploité et souvent trop soft pour être autre chose qu’un « trompe-l’ennui », Delirium n’ayant pas une enquête en béton armé, on se laisse parfois aller à un peu de somnolence. Cela n’enlève rien aux qualités du film qui m’autorise à lui donner 3.

Notons un sacré casting de jolie nana, et notamment Selena Grandi, qui est juste superbe dans ce film. On aperçoit aussi la "bimbo" des années 80-90, Sabrina.... A noter que le film a du mal a décoller dans ce "giallo épouvante" ou l'enquete est mené de façon platonique. Regardable...