Avis sur L'Aubergine est bien farcie

L’aubergine est bien farcie est ce que l’on peut appeler un film bordélique, mais bon, avec Caputo aux commandes à quoi pouvait-on croire ?
Le film ne dispose curieusement pas de vraies têtes d’affiches féminines comme c’est plutôt de coutumes, mais d’une tête d’affiche masculine, Dominique Aveline, plutôt connu à l’époque. Il n’a cependant qu’un rôle secondaire, laissant ses partenaires gérer la majorité des scènes, parfois entre elles d’ailleurs. Le film n’offre pas grand-chose d’autre à faire à ses interprètes, puisqu’il n’y a qu’un semblant de scénario (derrière un titre pareil en même temps), mais à mon avis c’est plutôt un bon choix de ne pas les avoir utilisés à autre chose, car ils ne m’ont pas l’air bien doué. Même la discussion sur la nouvelle R5 (ah, quelle époque !) n’est pas naturelle.
Le scénario est donc très limité, puisqu’en gros on ne suivra pas grand-chose de la vie des pervenches, sauf leur vie sexuelle. Ça copule à tout va, avec tout le monde, n’importe où, bref, ce film est une grande orgie de sexe qui à ce niveau-là ne trompe pas sur la marchandise. Mais bon, au bout de deux ou trois scènes on est repu, et cet étalage de chair finit par devenir très lassant et presque écœurant, d’autant que Caputo c’est le laborieux du X. Aucune imagination, aucune recherche, il filme toujours pareil toujours les mêmes choses, et ça finit par devenir outre mesure barbant. A noter que comme dans tout bon Caputo qui se respecte il y a un humour salace très bas de gamme, qui se révèle notamment ici lors de l’intro avec la radio.
Le réalisateur en effet est connu pour ses films X aux titres bien pouraves et au porno souvent assez crades. C’est du hardcore quoi. Le souci c’est que là où Bénazéraf par exemple, fait tout de même preuve d’un certain talent de réalisateur, Caputo lui il ne se casse pas la tête. Il faut du sexe, il filme du sexe, le fait sans aucun génie, un peu à la manière de beaucoup de tacherons actuels qui croient que le porno c’est prendre sa caméra et puis zoomer-dézoomer. Caputo n’en est pas tout à fait là, mais tout de même, hormis une séquence que j’ai trouvé assez pertinente en ouverture, qui pose pour ainsi dire bien les choses et s’avère convaincante dans sa simplicité hardcore brute de décoffrage, ensuite c’est très lassant. Le film souffrant de surcroit d’une esthétique pas du tout soignée. C’est visuellement moche, avec des décors rétro assez moisis, et une ambiance assez déprimante. Il n’y a aucune chaleur, aucune sympathie qui se dégage de ce film, et entendre parler bagnoles (Renault notamment) autour d’une table, dans un décor début années 80 avec une photographie bien grisâtre, avant de voir la jeune femme sortir avec un pantalon immonde dans une rue déprimantes suivit par deux mecs au look à vomir, ça laisse froid pour un bon bout de temps ! La musique n’est d’ailleurs pas meilleure. Elle est totalement décalée par rapport au style hardcore des scènes de sexe, elle est atrocement omniprésente et lancinante comme pas possible. C’est affreux.
Ainsi L’aubergine est bien farcie vaut juste pour son titre surprenant, qui est bien la seule once d’imagination dans ce produit sans âme. Caputo c’est un peu le Max Pécas du porno, et là il ne déroge pas à la règle, avec un produit tout de même très peu digeste de nos jours, même pour les amateurs de porno hard. Il y a tout de même mieux ailleurs, peut-être même dans la filmographie du bonhomme. 1.