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Un visiteur
1,5
Publiée le 26 mars 2017
Ce film représente à mon avis ce que la promotion FEMIS de la fin des années 80 a fait de pire au cinéma français. L'avènement d'un pédantisme petit bourgeois qui a fini d'achever le travail entamé trente ans plus tôt par la nouvelle vague à travers l'élimination progressive du prolétariat représenté à l'image. Un film qui cultive l'entre-soi d'un petit milieu imperméable à tout ce qui ne lui ressemble pas, celui de la petite bourgeoisie estudiantine auto-satisfaite en orbite autour de ses problèmes existentiels, de ses relations amoureuses aussi troublantes que dans un sitcom bon marché, et nous inflige au passage ce que la philosophie universitaire peut avoir de conséquent sur leur toute petite existence, une existence que Desplechin s'emploi à faire passer pour un vaste monde. Evidemment la question économique est totalement évacuée du sujet, ce petit microcosme parisiano-mondain est autosuffisant dans tous les domaines. C'est aussi une manière de tuer définitivement le cinéma politique, comme Desplechin s'est employé à le faire pour chacun de ses films suivants. Cette complaisance pour l'anecdotique, le futile, cache sa réelle intention de dynamiter le réel. Desplechin c'est un peu la lance à incendie de Jean-Claude Brisseau, il marche volontiers main dans la main avec Christian Boltanski dans sa volonté d'en finir définitivement avec le social. Boltanski ou d'une autre manière, Luc besson. Desplechin aime la laideur, ses décors sont hideux, sans doute pour ne pas nous détourner de l'insipide diarrhée verbale de ses personnages. Comment peut-on exploiter les décors naturels de la capitale avec une volonté aussi délibérée de les banaliser, de les affadir, de les faire taire. Truffaut que Desplechin idolâtre savait au moins filmer la place des Abesses et les grands boulevards. Le Paris populaire, le Paris pittoresque est sans doute trop ingrat pour la prétentieuse caméra de Desplechin. D'une certaine manière Desplechin est un homme politique, de cette nouvelle espèce qui fait de la politique en tuant le politique. Son cinéma est voulu, subventionné, encouragé, promu (comme le cinéma de Besson qui s'oppose au sien dans la forme, mais qui nourrit les mêmes ambitions ) un cinéma qui induit dans la conscience du public que le peuple n'existe pas. "Comment je me suis disputé ou ma vie sexuelle", délibérément provocateur par son ingratitude sémantique et stylistique, est un manifeste direct de la bourgeoisie contre les classes populaires, au sens figuratif comme au sens exclusif dans son expression "à ne pas vouloir s'adresser au peuple."
Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (1996) réunit la fine fleur du cinéma d’auteur avec Esther (Emmanuelle Devos), Jeanne (Jeanne Balibar), Bob (Thibault de Montalembert), Jean-Jacques (Denis Podalydès), une étudiante (Marion Cotillard) et Paul Dedalus (Mathieu Amalric), maître-assistant dans une faculté de la périphérie parisienne et son meilleur ami, Nathan (Emmanuel Salinger), tous les deux ayant été à l’Ecole normale supérieure. Le cinéaste accentue son côté cérébral dans un long film bavard de trois heures qui n’a rien de cinématographique. Nous sommes dans un milieu d’intellectuels, option littérature et philosophie et des rapports qu’ils entretiennent. Doublé parfois d’une voix off qui nous explique tout, on cite Kierkegaard, Kundera, Hegel.... Arnaud Desplechin veut montrer qu’il est intelligent, non pas d’une façon discrète, mais d’une manière explicite. Au lieu de filmer cinématographiquement avec des ambiances et des dialogues pertinents, le cinéaste fait théâtre dans des plans fragmentés, gros plans où l'on parle sans arrêt. C'est ce que l'on peut reprocher le plus dans ce portrait de ce petit monde narcissique parisien.
Sorte de "Hélène et les Garçons" version fac de Nanterre, ce film dépeint des adolescents attardés qui s'occupent en discours remplis de vacuité, tous persuadés d'être le centre du monde et sans le moindre engagement social. En plus, c'est interminable. Une véritable torture.
Horrible! 3h00 d'un genre sur-représenté en France depuis trop longtemps maintenant : le narcissisme « artistique », en l'occurrence « cinématographique » (ou plutôt appliqué au cinéma, car le présent long métrage n'a pas grand chose de réellement cinématographique). 3h00 de verbiage incessant et abrutissant de vacuité, 3h00 de voyeurisme où Desplechin s'allonge sur un divan et vomit son mal être, et nous public qui payons pour le regarder et l'écouter, et même qui l'applaudissons! Desplechin voudrait parler du couple, de Dieu, de l'« autre », de l'humanité… mais ce ne sont que des intentions ostensiblement mises en évidence, il n'arrive à rien du tout, il ne reste qu'à un stade conceptuel (ah le concept!). On assiste au spectacle de l'angoisse existentielle ou plutôt sexuelle de Desplechin, il s'auto-dissèque sous nos yeux, nous dit tout, avec précision et surtout avec des mots, à grands renforts de gros plans qui soulignent et de signes qui clignotent (on parle de la mort alors on porte des manteaux noirs, tiens tiens). Le cinéma français est-il si pauvre pour que l'on ait besoin, ou que l'on se satisfasse de considérer un Arnaud Desplechin comme un génie? Un beau ramassis de clichés oui, des pensées certes nombreuses mais qui restent au niveau primaire de la réflexion. Des pseudo-démonstrations par essence tout sauf artistiques, et puis ces explications pseudo-cyniques, pseudo-brechtiennes, cette voix-off infantile - comme l'est d'ailleurs tout ce long métrage - qui joue la carte de la psychologie de base tout en se voulant délivrer des vérités de chaque instant avec hauteur... Et Amalric, ce faux acteur « de génie » porté lui aussi on ne sait pourquoi aux nues... Et Emmanuelle Devos, la pauvre, qui doit pleurer une fois de plus toutes les larmes de son corps tandis qu'on la filme en gros plan (et à poil de préférence)! Et toute cette hystérie, cette suite de numéros d'acteur, ce grand déballage alternant entre l'outrance pure et les bons sentiments (toutes ces voix mielleuses...)! Dans quelques années on regardera ce genre de films le dimanche soir en famille, tout en se délectant de ce cinéma de papa qui a les atours pour le spectateur naïf de film d'« ART », mais qui n'est même pas digne d'être qualifié de film d'« essai »! Un « joli » emballage plein de procédés cinématographiques bien mis en évidence, pour un condensé de nombrilisme aigu. [0/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
3 heures de bla bla entres amoureux existentiels, c'est un peu trop. Desplechin aurait du faire plus court car il y a des moments réussis et ses comédiens fétiches sont très bien. Mais on est en droit de préférer les films à venir "Rois et reines" ou "Un conte de noel", bien plus maitrisés et beaucoup moins nombrilistes.
Ce film m'a été insupportable tant l'ambiance y est poisseuse, tant les personnages représentent tout ce qui me répugne chez les gens : l'instabilité, la cigarette, le manque de clarté. Comment peut-on arriver à faire un film sur des histoires aussi peu intéressantes, déprimantes, glauques ? On a là tout ce que je ne voudrais surtout jamais vivre : une histoire complètement nulle qui n'est que le brassage répugnant de petits intellectuels désœuvrés fabriqués par la génération 68.
Le film franco-français chiant par excellence, centré sur 4 couples de trentenaires : des personnages falots, égocentriques, même pas bobos mais plus bohèmes, velléitaires et se posant des questions métaphysiques sur leurs problèmes du quotidien : Paul Dédalus (Mathieu AMALRIC qui a obtenu le César du meilleur jeune espoir masculin en 1997 pour ce rôle), 29 ans, maitre-assistant à l’université de Nanterre, tardant à terminer sa thèse, souhaite rompre avec Esther (Emmanuelle DEVOS), sa compagne depuis 10 ans et qui prépare le concours à une école d’interprètes. spoiler: Il a une liaison avec Sylvia (Marianne DENICOURT), la compagne de son meilleur ami Nathan (Emmanuel SALINGER) puis avec Valérie (Jeanne BALIBAR), étudiante en D.E.A., fantasque et perverse. Sans oublier une fâcherie avec un ancien camarade de Normale Sup, Frédéric Rabier (Michel VUILLERMOZ), nommé professeur dans la même université et propriétaire d’un singe (qui finira mort, coincé derrière un radiateur !) et un frère qui veut entrer au séminaire, en pleine crise métaphysique. Un sujet « passionnant » avec une voix off pour faire plus littéraire et une musique un peu dissonante pour renforcer une dramaturgie, inconsistante et dont on se contrefiche. Bref, un film trop long [2h50, qui n’arrive pas à la cheville de « Mort à Venise » (1970), 2h11, de Luchino Visconti, « Le pont de la rivière Kwai » (1957), 2h41, de David Lean, « Le guépard » (1963), 3h05, de Luchino Visconti, « Ben-Hur » (1959), 3h32, de William Wyler ou « Il était une fois en Amérique » (1984), 3h40, de Sergio Leone], trop bavard avec des personnages sans intérêt et un scénario confus. Ce n’est, ni un mélodrame à la façon de Douglas Sirk ou Pedro Almodóvar, ni un marivaudage à la façon des « Liaisons dangereuses » (1988) de Stephen Frears, ni une comédie sur le sentiment amoureux comme « L’art d’aimer » (2011) d’Emmanuel Mouret.
Le cinéma version Desplechin, c'est prétentieux. Long, mais pas ennuyeux ici. Paul Dédalus dessine les contours de ce qu'est Mathieu Amalric en 2015. Un monstre sacrée qui ne se l'avoue pas, ou peut-être devant sa glace. Toujours avec un air de je m'en foutisme complet, il régie la passion de la gente féminine, toutes aux aguets de son sourire irritant. Pour revenir au film, il est de ceux qui sape le moral tout en gardant une fantaisie cachée. C'est certain, ce metteur en scène est original dans son genre.
regard misogyne sur les femmes le personnage de Valérie est terriblement antipathique et trahit la haine de la femme qui pense en revanche Esther est charmante, forcément elle est conne ! la préférence du cinéaste va à ce qui est méprisable
C'est émouvant de découvrir ce film quasiment vingt ans après sa sortie. La jeunesse des acteurs est, elle aussi, troublante. Je vois ce film au lendemain d'avoir vu "Cinéastes", le documentaire de Julie Gayet et finalement, Desplechin pourrait également être questionné sur la féminité de son cinéma : y-a-t-il un cinéma de femme tourné par des hommes? La manière, dont il fait dialoguer les hommes entre eux, me semble incarner la part féminine des hommes. Je suis allé voir ce film après avoir vu il y a peu "Trois souvenirs de ma jeunesse". Oui, c'est un cinéma imprégné de psychanalyse, dans lequel la parole, la culture, l'art, la transmission ont la part belle. Les emportements de ces intellectuels sont impressionnants, mais ce n'est pas tant la culture, qui est déterminante. La recherche de vérité est là et chacun bute sur elle, dans le lien amoureux, dans la rencontre, dans la séduction, dans l'amitié, dans la sexualité.Et puis, bien sûr, il y a la mort, la croyance... Un parent meurt, comment s'en sortent les enfants? Comment réhgler ses comptes avec un parent disparu? Comment ce que nos parents nous lèguent de leurs "casseroles" non dégnées, non délimitées, imprègne-t-il le devenir conjugal et le cours de notre existence? Il faut dire et redire encore jusqu'à en épuiser la charge mortifère.
2h58 de film que je n’ai pas vraiment vues passer. Un Desplechin reste un Desplechin et on le reconnaît bien. Des personnages à l’esprit torturé dans un monde torturé. J’aime énormément le jeu de Mathieu Amalric. Certains acteurs ont besoin d’être bien dirigés pour être bons, mais je pense qu’Amalric est au-dessus de tout et qu’à partir du moment où il est dans son élément il est excellent. Le film est étrange mais très bon. J’en reste profondément admirative.
Prétentieux pour certains ( à la base on s'en fout ), ce film - presque caricatural pour sa représentation d'un certain milieu narcissique français montrant des individus tout à fait inclus dans le système passant leur temps à cracher dans la soupe - jouit toutefois d'une plutôt bonne interprétation: question de goût.
Arnaud Desplechin est le maître du cinéma d'auteur français."Un conte de Noël" et surtout "Rois et reine" sont des objets vibrants et riches.Déja en 1996,il avait donné un bel aperçu de son talent intellectuel,à travers ce film-fleuve de 3 heures sur les errances amoureuses et existentielles d'un groupe de jeunes universitaires de la Sorbonne et du Quartier Latin.Un milieu élitiste,qui passe son temps à disserter de tout et de rien,à étaler sa science intellectuelle et son verbe soutenu.Présenté comme ça,ça peut sembler extrêmement rébarbatif,pour ne pas dire plus.Mais en fait,le portrait s'attache au mal-être de personnes tétanisées par l'avenir,bloquées par la peur de tomber le masque,perdues dans des questionnements incessants au lieu de vivre simplement.Desplechin arrive à provoquer cette même sensation chez le spectateur,sur des thèmes aussi divers que la religion,les apparences,la réussite sociale,l'amitié,les responsabilités et la générosité.En parfait alter ego du réalisateur,Mathieu Amalric dévoile toute sa vulnérabilité nerveuse.Il est royal,tant dans ses doutes que dans ses envolées littéraires.Emmanuelle Devos livre une prestation étincelante en fille moins érudite,mais au grand coeur.Michel Vuillermoz est glaçant en enseignant dédaigneux,méprisable et impassible.Une capacité de réflexion étonnante est engendrée par ces quelques personnages en quête de sens,derrière leurs abords vaniteux.Un je ne sais quoi de profondément saisissant.
nul. le film a roman, ce n'est pas intéressant, c'est affreusement long, souvent des histoire donc ont s'en fiche même pour un film et tu décroche très vite.