Bananes mécaniques n’est en fait pas vraiment un film érotique, c’est plus une comédie avec un peu de sexe, mais c’est surtout un document seventies des plus typé.
Coté acteur on a une belle galerie de jeunes femmes, à vrai dire pas des plus talentueuses, mais indéniablement charmantes (quoique casse-pieds) et pleine de naturel. Elle dégage une agréable fraicheur, et elles font plaisir à voir dans cette décontraction, cette joie de vivre, même si, et je le reprécise, on n’a pas à faire à des talents mirobolants. Le casting masculin n’a d’ailleurs guère plus d’intérêt, avec des acteurs plus là pour agrémenter l’histoire que pour avoir une réelle place. Des interprètes moyens, voir juste passables, mais cela n’est pas un souci que se fait trop ressentir.
Le scénario n’a pas grand sens. En fait on assiste aux tribulations d’une bande de filles dans les années 70. On est aujourd’hui quasiment dans le documentaire, car si l’humour ne vole pas haut et laissera souvent pantois, si l’érotisme est somme toute très limité, en revanche l’atmosphère seventies est terrible. Souffle libertaire, love and peace à outrance, on cite Mao Zedong sans problème, bref, le film est devenu assez fascinant aujourd’hui par cet aspect là. Si l’interet global reste limité, avec une comédie qui n’est par ailleurs pas très bien écrite mais bien rythmée, en revanche ceux qui veulent se replonger dans leurs jeunes années trouveront à n’en pas douter ici un métrage des plus plaisants, qui souvent ressemble à ces vieux films de famille tournés l’été en vacance.
Visuellement l’ambiance est là aussi très seventies. La photographie est haute en couleur, les costumes les accessoires sont d’un rétro réjouissant, quant aux décors ils restent tout de même un peu faible. On sent que Bananes mécaniques n’avait pas un gros budget, et les lieux sont peu nombreux, et souvent des plus modestement aménagés. Quant à la mise en scène elle est assez dégingandée. A l’image du film d’ailleurs qui part dans tout les sens, Davy livre un travail éclectique, avec même parfois des effets de style aujourd’hui très ringards comme des accélérations impromptues (vous savez, l’effet « Benny Hill »). Malgré cela la mise en scène est convenable, mais elle ne fait pas d’étincelles dans les scènes érotiques. Clairement Bananes mécaniques n’est pas dans ce registre là, et vous verrez certes de très jolies jeunes femmes nues, mais rien de plus. Je dirai qu’il y a un coté naturiste dans Bananes mécaniques, avec une nudité qui ne semble visiblement choquer pas grand monde dans le film. En tout les cas ce n’est pas désagréable à l’œil, il faut l’avouer, et il se dégage un réel charme typique de cette candeur seventies. Niveau bande son, il y a du bon et du moins bon, mais j’ai trouvé l’ensemble plutôt convaincant, sans être non plus tout à fait en adéquation avec l’ambiance du film.
En clair Bananes mécaniques est un film sympa des années 70. Léger (il y a un ou deux passages qui surprendront tout de même par leur gravité), c’est une plongée exotique dans une autre époque (que je n’ai pas connu d’ailleurs). Le film en lui-même n’est pas terrible, et c’est une comédie gaillarde et populaire des plus basiques, mais le fait qu’il est bien vieilli le rehausse aujourd’hui. Pour ma part j’ai apprécié sa bonne humeur, le dynamisme d’une équipe investie bien que pas très talentueuse, et je lui accorde 3.