Leeches n’est pas un grand film, mais appartient probablement au haut du panier de la filmographie de DeCoteau (je n’ai pas encore tout vu de lui cependant). Il a quelques qualités qu’il faut en effet relever, et d’abord un casting pas trop médiocre. Si évidemment les acteurs et les actrices ont été choisis sur leurs plastiques (faut dire qu’ils se trimballent en maillot de bain presque tout le film) globalement ils ne s’en sortent pas trop mal (j’imagine Di Caprio ou Brad Pitt faisant semblant de se faire attaquer par des sangsues en plastique, je doute qu’ils seraient géniaux aussi). Leeches est aussi plutôt bien rythmé, sans grand temps mort. Si DeCoteau comme d’habitude s’attarde sur le corps de ses acteurs, ce n’est pas trop ennuyant car c’est assez rapide et servi par une musique pas mauvaise du tout. C’est là un troisième bon point pour Leeches, la musique (réalisée tout de même par un collaborateur de Lady Gaga !) est agréable, et le thème principal, répétitif, renvoie bien à une ambiance année 80 avec quelques notes jouées en boucle. Le film d’ailleurs de manière générale semble s’inspirer assez largement de cette période où l’on pouvait faire des films d’horreurs avec trois bouts de ficelles, un scénario ultra-basique, des monstres ringards, et un synthé ! Évidemment phobique de séries B (ou Z !) fauchées, passez votre chemin, mais je trouve que Leeches a un petit charme rétro pas désagréable.
Néanmoins il ne faut pas se leurrer. Le scénario en effet ne casse pas trois briques, et ce n’est pas le rebondissement final (inattendu pour ma part mais qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe) qui va rehausser l’ensemble. Les effets spéciaux sont d’une médiocrité qui confine au génie, et les monstres sont aussi ridicules que les carpettes de Morphman ou les grenouilles en plastique de Ghostquake. Les décors sont laids et répétitifs, la photographie est franchement pas terrible, la mise en scène ne donne que très peu de dynamisme aux attaques et se montre transparente le reste du temps.
Malgré cela, j’ai plutôt passé un bon moment devant Leeches, bien supérieur à beaucoup de film de DeCoteau. Il ne prend pas la tête, fait rire avec son coté fauché mais il s’avère assez généreux. Encore une fois, j’ai plus facilement tendance à pardonner un ensemble pas terrible, mais pas l’absence de générosité dans un film, et c’est pourquoi je mettrai 2.