Je voulais critiquer ce film depuis un petit bout de temps, mais je n’avais pas encore eu l’occasion. Je vais donc m’attaquer à ce métrage au titre intriguant, et très agréable.
Je commence comme à mon habitude par le casting. Celui-ci est emmené par Amy Weber. Mannequin plutôt qu’actrice (on ne peut pas dire que sa carrière soit géniale), elle est ici convaincante dans le rôle principal. Un rôle trouble, assez complexe en fait, et qu’elle porte avec justesse. Elle est par ailleurs très photogénique, et très charismatique, et on sent qu’elle utilise avec intelligence ses autres compétences professionnelles. Le reste du casting est composé d’illustres inconnus (à l’exception de Linnea Quigley mais dans un rôle vraiment très mineur), et dotés de personnages assez caricaturaux. Néanmoins les acteurs ne se débrouillent pas si mal, et s’avèrent assez attachants.
Niveau scénario l’histoire est basique, c’est vrai, mais se conclue de manière inattendue. Certain trouveront surement que c’est tiré par les cheveux, pour ma part je trouve que ca donne un cachet à l’ensemble. Le rythme est bien là, il y a de la tension, de la nervosité, c’est efficace. Un très bon huis clos en somme, qui à partir d’une base sans surprise, arrive à faire un travail original et de qualité.
Les deux réalisateurs (car ils sont deux), se débrouillent par ailleurs très bien sur la forme. La mise en scène est redoutable, avec une grande précision, et une minutie dans les plans et les cadrages qui transparait clairement. La séquence du début, dans la rue, est très recherchée. La photographie est élégante, pas trop sombre, et dotée d’éclairages soignés qui donnent parfois un coté giallesque à ce film. D’ailleurs dans Kolobos beaucoup d’éléments nous font penser à des films de genre italiens, comme Suspiria (auquel Kolobos emprunte ouvertement sa musique avec de légères nuances). L’aspect très graphique des meurtres nous renvoie aussi à ce genre. Ces-derniers sont en effet une vraie réussite, avec des effets horrifiques de haut vol. Il y a une scène sur la fin (qui fait penser à Deliria de Soavi, un bon huis clos du cinéma italien) qui marque durablement les esprits. Les décors sont évidemment limités du fait du lieu unique, et je ne vais donc pas m’étendre là-dessus, même s’il y a un coté un peu pauvre et dépouillé.
Kolobos est donc un bien bon film, qui mêle intelligemment des problématiques contemporaines de l’horreur (expérience qui tourne mal, filmée sous toutes les coutures), tout en adoptant une esthétique plus ancienne qui le distingue clairement de ses concurrents (à la même époque on est plus dans le genre Scream). C’est très bien fait visuellement, conduit avec vigueur par les réalisateurs, même si ce n’est pas parfait. Kolobos est indéniablement inférieur aux films auxquels il fait référence (Suspiria et Deliria donc, entre autre), mais c’est agréable de voir quelque chose de différent à l’aube des années 2000. A voir, vraiment.