Douce nuit, sanglante nuit n’est pas le plus connu des slashers, pourtant il a eu maint suite, et en fait on peut le comprendre, car son idée de départ le rend original. Même si en fait, on se retrouve avec un slasher assez classique.
Le casting est franchement moyen, avec quelques prestations honorables (celle de McCormick, de Lylian Chauvin et, un peu, celle de Robert Brian Wilson), mais d’autres prestations très très basiques, à la hauteur du niveau d’écriture des personnages, c’est-à-dire faible. On s’amusera de découvrir Linnea Quigley dans une apparition sympathique, mais enfin, dans l’ensemble, cela reste faible. Néanmoins on reconnaitra une volonté, sincère et bien exploité de donner de la consistance au personnage du tueur, dont la genèse est longuement exposée, ce qui donne, à l’inverse de bien des slashers, du relief à ce dernier.
Le scénario en lui-même ne casse pas la baraque mais est assez bien conduit. Le film se divise clairement en deux, avec une première partie genèse du tueur, et une seconde qui entre dans le slasher pur et dur. Les deux ne sont pas mal, mais la cassure, très sensible, donne le sentiment d’assister à deux films différents. Le métrage est court (il ne dure pas 1 heure 35 contrairement à ce que dit allocine), assez rythmé, et grâce à la première partie on a le sentiment d’assister à un spectacle un peu moins bête et méchant que la moyenne des slashers. La conclusion est sympa. On regrettera peut-être que le film ne se montre pas un peu plus méchant vu son sujet, mais enfin, ça va, ça tient.
La réalisation est faible. Il faut être clair, le réalisateur manque de talent. Les meurtres sont un peu trop expédiés, il y a des passages très mal fichus (la scène où le père Noël accueille les enfants sur ses genoux), et un gros manque d’intensité lorsque le réalisateur essaye de saisir l’émotion (notamment dans l’épilogue). On sent qu’il y a un artisan très moyen derrière la caméra, et le résultat impacte directement le film, qui en revanche peut se targuer, malgré son petit budget, de faire bon effet visuellement. L’ambiance de Noël est réussie, la photographie à belle allure, les décors sont amplement satisfaisant pour un film de même pas 800000 dollars. De même, le film fait profil bas sur les effets sanglants, mais ce qu’il fait il le fait bien au moins. A noter aussi une belle bande son, assez classieuse et réussie, qui confirme mon agréable impression visuelle. Ce film fait plus élégant que son budget.
En somme Douce nuit, sanglante nuit est un petit film recommandable, qui fait plutôt partie de la bonne moyenne des slashers de l’époque. Un peu plus épais que la concurrence, le film reste handicapé par l’évidente maladresse du réalisateur, par une histoire mené de façon un peu trop hachée et saccadée, et d’une interprétation discutable, mais est suffisamment raffiné, et suffisamment nourri pour se laisser regarder sans déplaisir. 3.