Steel le justicier d’acier avec Shaquille O’Neal est un métrage assez sympa, qui n’a pas mérité à mon sens son ratage total au box-office. Surement qu’à l’instar de beaucoup d’adaptation de super-héros dans les années 90 il était trop cool, et ne prenait pas assez au sérieux sa matière pour séduire.
Le casting est bonne tenue. On notera notamment l’excellente prestation d’Annabeth Gish, qui tire son épingle du jeu en acolyte invalide du héros. Elle se fait remarquer, et ne se contente pas de faire de la figuration, ce qui est une très bonne chose. Shaquille O’Neal n’est pas mauvais non plus. Pas génial en termes de jeu, en revanche il prend le métrage avec application, et utilise très à propos son physique et son charisme. C’est un héros efficace. Dans les seconds rôles quelques acteurs de prestige. Richard Roundtree, Charles Napier, et un méchant bien campé par Judd Nelson, même si clairement pas assez incisif. Le méchant est à l’image du film, un peu trop second degré.
Le scénario est plaisant, mais assez basique. En fait le film est bien mené, avec du rythme, quelques scènes d’action efficaces, un peu d’émotion, notamment avec le personnage de Gish, et de l’humour. La recette manque de profondeur, et Steal est à l’image de son titre, simple et n’exploitant pas réellement le potentiel des protagonistes et du héros. C’est en fait le souci de ce métrage qui ne s’élève pas vraiment au-dessus de la petite série B de divertissement, ce qui n’est pas honteux, car le métrage ne se débrouille pas mal, mais ce qui n’est pas vraiment au niveau des attentes qu’on pouvait avoir. Steal ressemblant à une sorte de Robocop dans une version light et grand public.
La réalisation est sympa, avec quelques scènes d’action bien emballée, et un film rythmé. Johnson s’amuse, et ne fait certainement pas des étincelles mais offre une partition propre, fluide et nerveuse. Son film en est qualitativement avantagé, ce qui n’est pas le cas des décors et de la photographie. Si cette dernière se contente seulement de manquer de personnalité et de ne pas établir une véritable ambiance, en revanche grosse lacune sur les décors qui sont un franc ratage. Le final dans un bête entrepôt en est ainsi un bel exemple. En revanche les effets spéciaux tiennent la route, et la bande son est très correcte.
En conclusion Steal reste une série B tout à fait regardable et divertissante, qui représente une bonne alternative pour les parents qui voudrait regarder des histoires d’hommes de fer avec leurs enfants, et qui ne le peuvent pas entre Terminator et Robocop. Pour être honnête le résultat ne casse pas la baraque comme on pouvait l’espérer, mais ce n’est pas un ratage, et j’ai même trouvé l’ensemble plutôt généreux et touchant. 3.5.