Film peu connu en France, qui a un petit statut culte aux US, et qui s’il se laisse regardé, n’est clairement pas, dans son genre, du niveau d’un Street Trash par exemple.
En fait le film a quelques bons atouts. Globalement, j’ai trouvé que les acteurs ne se débrouillaient pas trop mal pour ce genre de production. Les filles sont charmantes et font preuve d’une belle conviction dans leurs rôles, tandis que le héros, campé par le méconnu Robert Sabin n’est pas inintéressant. L’acteur essaye de donner autant que possible du volume à son étonnant personnage. Franchement, pour ce qui ressemble tout de même furieusement à une série bien Z, les acteurs anonymes font ce qu’ils peuvent et c’est acceptable.
Le scénario en revanche est moins attrayant déjà. Loin d’avoir un rythme exemplaire, le film manque aussi vraiment de scènes fortes et marquantes qui viennent rehausser l’intérêt régulièrement du film. D’une durée courte (1 heure 20), Slime City parait assez longuet, et en réalité seul le final est réellement au niveau qu’on pouvait attendre d’une production gore et comique comme celle-ci. Dommage donc de ne pas avoir offert davantage de spectacle tout du long, en sachant que l’histoire en elle-même n’est que prétexte à des débordements gore en tout genre.
Visuellement Slime City est évidemment pauvre. Le budget devait tenir en quatre chiffres, et forcément, si l’on ajoute en plus là-dessus les années, le métrage est indéniablement fauché. Décors ric-rac, photographie granuleuse, effets spéciaux à base de jus de betterave et de caoutchouc, mise en scène approximative, Slime City regroupe vraiment tous les éléments de la série Z. Après on ne peut pas non plus lui en vouloir vu ses moyens, et à vrai dire c’est aussi d’un autre côté, un atout. Le film ne se prend pas au sérieux, et du coup c’est vrai que cela apporte un petit côté kitsch sympa avec le recul du temps, notamment dans le final, très drôle. La bande son est aussi le meilleur atout du film. Elle a été intelligemment pensée, avec des phases dissonantes, bien ajustées au propos du film.
En clair Slime City n’est pas très connu et ne mérite pas à mon sens, comme Street Trash d’être un film culte. C’est une curiosité qui peut valoir le coup d’œil pour les amateurs férus du genre, mais au-delà je ne crois pas qu’il suscitera franchement l’intérêt, d’autant que dans son profil ce n’est pas le meilleur. 2.5 quand même, mais vraiment en soulignant que c’est fait avec trois bout de ficelles.