Anna, Cooper (pour coller avec l'accent tenace de KST) est médecin, quadragénaire, et solitaire depuis des années (son ex-mari a eu le temps de trouver une autre conjointe et de lui faire trois rejetons). Un soir d'été, elle est agressée dans l'entrée de son immeuble parisien et même enlevée, sous la menace d'un couteau. Elle est détenue dans la cave à insonorisation de fortune d'un sinistre pavillon de banlieue. Son geôlier, un jeune gaillard brut de décoffrage, lui annonce, après l'avoir molestée quelque peu, qu'elle a ruiné sa vie, et qu'il va ruiner la sienne : vengeance sur fond d'erreur médicale. Une petite semaine plus tard, quand leurs rapports ont évolué (miraculeusement vite) du "contre toi" (adversaires irréductibles) au "tout contre toi" (à la Guitry, qui était "contre les femmes, tout contre"), Anna s'évade, d'autant plus facilement qu'aucune porte n'est plus fermée à clef, et que le ravisseur a disparu. Rentrée chez elle, s'ennuyant sans doute, elle tente de retrouver son geôlier, mais, avec inconséquence, elle le dénonce à la police et le piège. Ce deuxième "long" de Lola Doillon m'est apparu tout aussi raté que le premier - seul le prestige de son patronyme explique sans doute le cas que certains critiques font de ses oeuvrettes en forme de navets chichiteux. Ici, il s'agit d'une sorte de raccourci didactique exposant tour à tour syndrome de Stockholm (à noter l'astuce du nom donné au ravisseur : "Ochberg" est le psychiatre américain qui a mis le premier en évidence cette contagion émotionnelle frappant les otages) et syndrome de Lima, sa réplique côté ravisseurs. Mais tout cela en...sept jours seulement : quel accéléré mal venu ! Et surtout, le double psychodrame ambitionné tombe complétement à plat, tant les deux protagonistes (Scott-Thomas précitée, et Marmaï) ont du mal à donner vie, épaisseur, et crédibilité à un scénario étique, mis en images plates, et à défendre de si pauvres dialogues (que la fille revisionne le remarquable "Mariage à trois" de son géniteur, sorti l'an passé).