Une jeune femme se réveille dans le cercueil d'exposition d'une chambre funéraire. Incapable de se souvenir de qui elle est et des évènements passés, elle va vite découvrir qu’elle est poursuivie par un d'un féroce psychopathe... Pitch hyper simple me diriez-vous, mais en même temps c’est on ne peut plus normal vu que le réalisateur a décidé de respecter point par point tous les codes du slasher traditionnel (en gros, une jeune fille bien foutue qui hurle constamment en tentant d'échapper à un véritable monstre qui, lui, ne souhaite que la tuer quitte à trucider tout ce qui se présentera entre lui et sa proie) tout en proposant un nouveau croquemitaine totalement en phase avec son monde moderne : le vil homme porte un masque de squelette métallique sur son crâne chauve , une caméra numérique sur l’épaule pour filmer ses exploits et des poignards brillants et dentés au design aussi terrifiant que cool. Et bien c’est une réussite : Chromeskull (oui : c’est le petit nom dont il est affublé) est sacrément classe et assure parfaitement son statut de digne successeur à Michael Myers et autres Jason Vorhees. Le fait qu’il filme constamment ses méfaits pour pouvoirs les visionner à foison par la suite lui confère un côté bien sadique qui lui crée une personnalité propre à lui-même. On peut dire que pour un premier film, Robert Hall est pleinement motivé…cependant, une telle motivation est assez vite freinée par le faible budget du film et, malgré quelques bonnes idées (comme la mise en place d'une ambiance enfumée et l’utilisation du brouillard pour renforcer l’impression d’être dans un véritable cauchemar), le manque de moyens se fait cruellement ressentir que se soit dans la mise en scène (certains plans caméra à la main sont assez maladroits voire peu lisibles alors qu’avec une steadicam tout aurait été plus simple et plus clair à l’écran), au niveau des accessoires (le tueur utilise une voiture et n’en change jamais, mais selon les plans, une fois il s’agit d’une Chrysler 300 SRT8 et une autre fois c’est une Chrysler 300 Touring : c’est maaaagique !!) et au niveau des acteurs. Justement, parlons-en du casting, franchement l’ensemble est assez mauvais : avec une héroïne qui n’a comme principal atout que de n’être bien foutue, un sidekick plutôt énervant et parfaitement stupide (« Je n’ai pas de téléphone mais je vais envoyer un mail à la police pour les prévenir qu'un tueur nous menace ! »), celui qui interprète Tucker (Kevin Gage, vu dans "Heat", "A Armes Egales", "Blow" et "May") relève un peu le niveau mais sans plus. Finalement, celui qui s’en sort le mieux demeure Chromeskull (Nick Principe, inconnu au bataillon), alors qu’il ne parle pas et que l’on ne voit jamais son visage (un comble !), mais qui parvient avec sa tenue et sa gestuelle à rendre son personnage terrifiant. Mais, malgré le peu de moyens, la vraie force du film reste ses meurtres : le réalisateur laisse son imagination travailler pour nous livrer de jolis petits délires (poignardages excessifs, mutilations faciales, tranchages de doigts, décapitations...) que les amateurs d'effets spéciaux et gores apprécieront à leur juste valeur. L’intelligence de Robert Hall est d’avoir privilégié les effets de plateau et cela se voit totalement à l’écran car la qualité de ces derniers surpassent de loin bon nombre d’effets faits en CGI qu’on a pu voir lors de récents remakes à gros budget aseptisés au PG-13 !! Enfin, dans un sens, on n'en attendait pas moins de la part d'un spécialiste des effets spéciaux : Robert Hall a tout de même supervisé les effets spéciaux de pas mal de films ("Wishmaster", "X-Files : Le Film", "Ghost of Mars", "Relic", "Jumanji", "Prom Night", "En Quarantaine", "The Crazies", "Devil", "Paranormal Activity 2") et de séries TV ("Buffy contre les Vampires", "Firefly", "Angel", "The Shield", "Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor").
Petit slasher sans grande prétention, "Laid To Rest" n’en demeure pas moins réussi et intéressant que certaines bouses sortis ces derniers temps et ayant un budget équivalent à 10 ou 20 fois le sien !! Malgré ses lacunes évidentes, le film de Robert Hall a tout de même réussi deux choses : son tueur, charismatique à mort avec son look techno modernes (croyez moi : Chromeskull mérite amplement de rentrer au panthéon des tueurs en série de l’histoire du cinéma !!), et ses morts avec leurs effets gores. Et au final, c’est quoi qu’on demande d’un slasher ? Robert Hall à tout compris.