En regardant pour la première fois "Mes chers amis", j'ai pu être à la fois ravi de ce film racontant les pitreries de cinq quadragénaires ayant gardé leur âme d'enfant, comme déçu. Techniquement parlant, le réalisateur Mario Monicelli, ne possède pas de grands défauts, si ce n'est quelques jumps cuts qui viennent quelques fois surprendre l'œil avisé du spectateur. Mis à part ça, la photographie est bonne et instaure dès les premières minutes une ambiance mêlant la gravité de la vie aux farces et attrapes organisés par les cinq amis. Grand succès en Italie en 1975 (le film donna d'ailleurs même lieu à deux suites), "Mes chers amis" mélange le côté "grande comédie italienne" avec le côté "grand bâclage italien". A croire que Monicelli ne maîtrisait pas la totalité de son film. Ainsi, l'on passe de moments excellents, ou la comédie grave et le comique de situation fonctionnent parfaitement bien, à d'autres moments plutôt plats et sans réelle saveur, sans réelle ambition. A croire qu'entre ces moments réussis, Monicelli se contentait de faire du simple remplissage, afin d'apporter à son film la durée souhaitée par les producteurs. L'on passe de l'excitation devant les multiples blagues faites par les cinq potes, à la déception en voyant ces derniers venir et partir dans leur ville, sans réel but, à fricoter avec les putes et autres personnages "underground". A croire que l'inspiration n'était pas toujours de la partie, Monicelli tombant parfois dans un aspect vulgaire simple, qui ennuie plus qu'il ne fait rire. "Mes chers amis" fonctionne comme une montagne russe. On commence par une présentation du narrateur, Giorgio (Philippe Noiret) plutôt plate et sans grand intérêt, avant de monter vers les summums de l'excellence dans le domaine de la comédie (voire l'hilarante séquence de l'hôpital). Malheureusement, le film retombe dans les travers du début puis alterne entre séquences formidables et d'autres, banales. Dommage car "Mes chers amis", si il était resté constant du début à la fin, aurait pu être une savoureuse comédie italienne, déjantée comme il faut. Hélas, le scénario emprunte des chemins tortueux et inutiles, ce qui vaut au film un statut d'œuvre inégale.