Je savais vaguement que ce film est inspiré d’un jeu vidéo, et j’ai trouvé que cela se ressentait beaucoup dans le style graphique (réalisation, photographie…). Alors d’un côté, lors des combats, ces choix sont généralement appréciables (pour peu de ne pas s’attendre à quelque peu de de crédibilité), et appuyés par une musique souvent très à propos, vraiment au service des images. Mais d’un autre, dans les moments sans combats, on a droit à un nombre pléthorique de scènes « cinématiques », ce qui fait que le rythme est assez saccadé, sur courant alternatif. Et sur un jeu vidéo, ça passe, parce que ce qui est le plus long pour le joueur, c’est de naviguer dans le monde et d’atteindre des objectifs, d’échouer puis de recommencer, et pendant cette période il est actif ; ici, les scènes de répit prennent largement le pas sur les scènes d’action. Ce qui aurait pu être compensé par les tentatives d’y développer une réflexion morale, si elles n’avaient pas été plutôt maladroites. Le principe du jeu vidéo appliqué au cinéma prouve ici ses limites. Heureusement que l’alchimie entre les acteurs semble fonctionner, rendant efficace l’humour sarcastique, et possible l’intérêt du spectateur pour l’intrigue. Par contre, la fin a de quoi laisser dubitatif : si le film avait fini trente secondes avant, on aurait eu une fin compréhensible, quoique légèrement convenue, mais les dernières images relancent soudainement l’action et une nouvelle intrigue, et brutalement, fond noir, générique, salut. Peut-être que le monteur était un peu trop optimiste concernant l’avenir de la franchise… Bref, ce film remplit le cahier des charges du divertissement un peu badass, sans pour autant avoir un contenu assez dense (cohérence très moyenne, morale trop lourde) pour proposer grand-chose d’autre.