Le dernier film de David Fincher est n’est pas une borne immanquable dans sa filmographie, pourtant loin d’être inintéressante . Creux et insipide à souhait, cette docu-fiction n’est qu’une pâle mise en scène de la vie d’un individu et d’un système déjà peu intéressants à la base. On se contentera de regarder de longues séances de médiations avec avocats et millions de dollars, et qui font tant rêver de l’autre côté de l’Atlantique. Dommage, ça me fait moyen voyager de voir des gars se crever pour un chèque. Parce que le propos du film, collant il est vrai à la réalité, ne va pas plus loin, et ne propose qu’un climax couru d’avance et qui n’excitera que les membres de conseils d’administration et autres actionnaires pervers. Du phénomène Facebook, et de son angoissante présence au sein de notre société, il n’est point question, alors même que tout l’intérêt aurait pu être là, à mettre en perspective un mec minable qui a eu une idée qui a poussé des centaines de millions de personnes à se mettre à poil sur le Net, à exhiber leur vie et à mater sans cesse celle des autres. Ce qui fascine le réalisateur, c’est l’épaisseur du porte-monnaie de ce gars, et point barre. Il aurait créé un site de vente de salami en ligne, ça aurait été pareil. Quand à l’itinéraire de ces personnages, il est finalement sans grand intérêt, avec le sempiternel refrain sur l’autiste qui fait le vide autour de lui, et à la fin, c’est bien fait pour sa gueule. Donc, au lycée, le prof aurait collé une mauvaise note pour hors sujet, et c’est ce que je vais m’empresser de faire. Paradoxalement, le film se laisse regarder, et ça évite le zéro pointé. Serait-ce là la seule pointe de génie de Fincher ? Déjà que Facebook ne m’intéresse pas en tant que tel, alors, si on n’en parle même pas pour se lancer dans les suaves subtilités de la valorisation boursière, entourée de cordiaux avocats aux dents longues, on oublie rapidement ce film vide et on trouvera plus de profondeur philosophique au comptoir du bar du coin, où de grands penseurs pourront sortir, le verre de rouge à la main, que « l’Internet, ça rend les gens fous ! C’était mieux avant, quand on avait que TF1. ».