Une version des faits intéressante à connaître pour avoir une idée sur la création du géant facebook, ainsi que les protagonistes de son émergence. Bien sûr cela ne correspond pas forcément à la réalité à 100%, trop de détails importants vont manquer et les points de vue sur les personnages, leurs intentions et leur personnalité ne peuvent être que subjectifs, mais c’est toujours bon de connaître les faits marquants de ce succès planétaire, à partir de la génèse de l’idée dans une petite chambre à Harvard jusqu’à la création puis le développement progressif de l’entreprise. Les acteurs sont assez convaincants dans l’ensemble, même si Justin Timberlake est un peu en deçà. La réalisation ne souffre pas à proprement parler de défauts, mais je ne sais pas trop si le style David Fincher colle vraiment à ce type de films. Je trouve qu’il y a quelque chose qui ne s’y accorde pas, ne serait-ce que par rapport à la bande son au rythme trop soutenu ou bien les scènes qui s’entremêlent à y prêter quelque fois un peu de confusion. Ce que je sais par contre, c’est que ces dialogues du tac-au-tac, où chaque longue réponse plus élaborée l’une que l’autre, soit-disant improvisée, débitée si rapidement qu’il faut être extrêmement vigilant au risque de rater les mots sans lesquels ça n’a plus de sens, exaspèrent au plus haut point. On est bousculé par la frénésie des échanges dès la première scène, c’est même un euphémisme que d’affirmer que les acteurs donnent souvent l’impression de réciter leurs répliques au lieu de les jouer. Ce qui est un peu dommage également dans ce récit biographique, c’est le travail, ce sont les difficultés, et la mobilisation autour du site qui ne sont pas assez mis en exergue. Dans le sens où on a l’ennuyeux sentiment que Marc Zukenberg atteint le succès de manière bien trop facile, que tout lui réussit dès la première tentative sans entraves, à peine lui faut-il avoir une idée et y sacrifier quelques heures de sommeil, pour que ça marche du tonnerre. Du coup il n’y a pas vraiment un message à faire passer du genre « persévérer pour réussir » ou bien « toujours croire en ses idées » ou bien même « être attentif à surveiller ses arrières ». Peut-être un léger soupçon mais il est évident que là n’est pas l’objectif. Aucun débat n’est ouvert non plus sur les réseaux sociaux, il n’y a point de problématique à traiter si ce n’est rétablir certaines vérités pour comprendre le conflits entre tous ceux qui revendiquent l’idée de la création de facebook. Le focus sur le relationnel est un parti pris qu’on aurait souhaité moins voir au détriment d’une success story dont on ne concevra finalement jamais assez ni l’investissement, ni la hargne qu’il y a eu derrière, ce qui en fait un exploit au ressenti bien trop flegmatique par rapport à ce qu’il aurait mérité. On aime ou on n’aime pas, ou pour rentrer dans le jargon on like ou pas, « The social network » sans aller droit dans le mur, n’a en tous cas pas assez d’arguments pour transcender les simples faits qu’il expose. À défaut de partager les déboires de cette immense aventure, il ne mets que trop l’accent sur des copains dont les liens d’amitié s’avèrent plus artificiels que solides.