Soyons direct: "Transpotting" est LE film de camés à avoir vu au moins une fois dans sa piètre vie (et incontestablement le film le plus réussi dans le genre) . Terriblement drôle et subversif, Danny Boyle nous signe ici un pur délire toxico. En gros, le film tourne autour des péripéties de Mark Renton (et de sa bande de potes), entre dépendance, manque et bonnes résolutions. Se dégage de cette histoire Écossaise (oui, d'Edimbourg pour être plus précis) un incroyable punch, une communicabilité timbrée, intimiste et délirante. Malgré la constante débauche de ces junkies, cette comédie dramatique ne se targue pas de faire l'apologie de la drogue (de l’héroïne), condamnant en fait gravement un vice aussi puissant que dangereux (mortel même). Mais ce n'est qu'à la fin que "Trainspotting" laisse réellement place au drame; la plupart du temps, on tourne autours de la frénésie de ce jeune drogué à la vie déjà émiettée malgré les nobles (et presque réussies) tentatives afin de "Sortir la tête hors de l'eau". Véritable "trip-movie", on se régale de suivre les mésaventures de ces potes loseurs, rebuts de la société se repliant autours de leurs seringues et de leurs hallucinations tordues afin de vivre, d'oublier leur triste vie. Et c'est avec un casting tout bonnement génialissime que "Transpotting" nous accueille. Ewan McGregor est exquis, extrêmement naturel, expressif dans ce premier rôle d'un anti héros déjà devenu culte. Ses drogués de compagnons sont eux aussi superbement interprétés (Ewen Bremner, Kevin McKidd et Robert Carlyle pour ne citer qu'eux). Un lot d'acteurs talentueux et réellement crédible qui évolue à travers un chaos fort bien réalisé, monté, cadré. Une réalisation organique, quasi viscérale, laissant souvent place à des jeux de caméras exaltants. Et que dire des dialogues, géniaux eux aussi (le film est bien évidement à voir en VOSTR, ne serrait-ce que pour entendre l'accent écossais des personnages). Malgré un petit manque de subtilité, on retiendra certaines scènes déjà classées au panthéon du genre (la plongée dans les WC, le tire à la carabine, le coup du vomi ou de l'entretient). Bref, amateurs de gros films fêlés et riche en folies de défoncés, vous êtes servis! Dommage que ce soit aussi court, même si le cheminement vers le final est bien agencé. "Transpotting", c'est un peu comme une grosse pâtisserie pleine de crème: c'est lourd, à consommer avec modération... mais que c'est bon ! 17/20