https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/10/16/mars-attacks-critique/
Si dans Edward aux mains d’argent (1990), il neige sur les lettres dorées de la 20th Century Fox, dans Mars Attacks, autour de du sigle WB Warner Bros Pictures, se ballade… une soucoupe volante…
Toujours Danny Elman à la musique, avec ce sens du fantasque fantasmagorique, qui sied tant au cinéma si coloré, solaire, lunaire, et pour le coup ici spatial et burlesque de Tim Burton. La forme la plus binaire et simpliste possible des soucoupes qui foncent vers la terre nous fait déjà bien marrer, et leur nombre exagérément immense rajoute une massivité dans l’ironie, mais qui vient aussi nous prévenir que ça va péter sévère…
Bureau ovale, le chef du monde libre est Jack Nicholson. Face à l’encerclement des soucoupes, et à l’imminence de leur arrivée dans notre atmosphère, le big boss consulte comme il se doit en pareille circonstance. Le conseiller com obsédé par l’image, le militaire belliqueux, le scientifique sûr de lui, tout y passe. La seule chose qu’en retirera le président des Etats-Unis d’Amérique, pour préparer la venue d’une vie extraterrestre, événement, qui changera à jamais le cours de l’histoire, c’est en substance : Je mettrai mon costume Cerruti Bleu… On se poile, et en même temps, déjà tellement de messages !! Un président qui veut se situer pour ce jour historique entre Abraham Lincoln et Madame et servie. En une phrase cinglante de cynisme, Burton dépeint là une forme d’avènement de la médiocrité, la victoire de l’hyper communication, c’est fait avec une redoutable justesse et une maestria à l’image du talent de son auteur.
Des scènes évidemment anthologiques, avec de caricaturaux martiens, aussi hideux que bêtes, voire assez débiles, qui martèlent nous venons en paix, tout en grillant la seconde d’après le général étoilé, nous rendant squelette avant la cendre, et carbonisant tout ce qui aura forme humaine en face d’eux, avec des flingues en plastique façon pistolets à eaux. Réponse d’un des généraux à la Maison Blanche face au désastre, sur ce qui s’apparente comme le plus grand conflit à venir pour l’espèce humaine : Faut attaquer ces sales cons, faut mettre le paquet, le scientifique pense que c’est un peu tôt pour être sûr de leur hostilité, Le conseiller veut faire des sondages. Le président demande son avis à la première dame. Et Glenn Close de répondre : « Faut leur péter la gueule !! »
Une grosse blague au final et bien plus sérieuse qu’elle en a l’air, qui est essentielle dans la filmographie de Maître Tim Burton, tant Mars Attacks semble dire beaucoup de nous et donc de lui. Toujours un infini plaisir en tous les cas de s’attaquer à cet OVNI…