Au premier visionnage, j'ai cru à un innommable navet. Et puis, je l'ai vu, revu, et encore, et encore revu, et je le trouve de plus en plus jouissif. Dans la première partie du film, on nous présente les personnages, tous aussi stéréotypés que les autres, en particulier Rod Steiger en général, fanatique de la guerre (j'ai adoré la réplique en VF 'il faut les niquer Monsieur le Président! Les niquer!'). Puis, les martiens débarquent, petits bonshommes étrangement vêtus, au look atypique, sortis directement du cerveau du génial Tim, et armés dans le magasin de jouets le plus proche. Et là, le massacre commence, l'attaque violente, sans justification (et qui n'en nécessite pas pour autant), de la planète bleue par les petits bonhommes au cérébral vert (oui, parce que leur épiderme a des teintes plutôt... mauves?), et tout y passe, rien n'est épargné.
Les martiens tirent sur les colombes, détruisent le Conseil américain, la Tour Eiffel, Big Ben, jouent aux quilles avec les statues de l'île de Pâques, refont le Mont Rushmore à leur sauce, le tout en diffusant des messages sympathiques ("Nous venons en paix", "nous sommes vos amis"). Rien ne semble les arrêter, pas même l'armée américaine brandissant le drapeau, pas même l'arme atomique, fumée (je vous jure) par les martiens, ni même le magnifique discours présidentiel. Et pourtant, le moyen sera trouvé, non pas par les grands scientifiques aux analyses stéréotypées ("ils nous sont intellectuellement supérieurs, ils sont donc pacifiques"), mais par un jeune complètement à l'ouest, et sa grand mère à moitié sourde.
Enfin bref, vous l'aurez compris, le maestro Tim Burton a laissé libre cours à son imagination débordante, pour notre plus grand bonheur, saccage les valeurs du rêve américain, et même des droits de l'homme (je met quiconque au défit de trouver un autre film où l'on attaque de la sorte une maison de retraite), le tout sur une musique exceptionnelle de Danny Elfman, pour un résultat carrément jouissif. A voir sans modération! 20/20