The collector est donc la première réalisation d’un scénariste d’horreur bien actif, même si sincèrement on ne peut pas dire qu’il se soit penché sur des chefs d’œuvre. Franchement, je m’attendais à mieux.
Je commence par les acteurs. Ceux-ci sont plutôt bons. Josh Stewart est tout à fait convaincant dans son rôle, il le porte avec conviction, là-dessus il n’y a rien à redire. Il est parfois un peu plan plan dans le rendu des émotions (j’imaginais que se râper la main à coup de lame de rasoir ca faisait plus mal que ca !) mais c’est correct quand même. A ses cotés, un casting en retrait, qui se contente surtout d’apparitions subreptice. Dans l’ensemble je n’ai pas été choqué par leurs prestations, toutes honorables. La petite fille s’en sort pas mal non plus.
Le scénario par contre, aïe ! C’est dommageable pour un scénariste. Sincèrement il part sur une bonne idée, mais alors ensuite, ca vire à la catastrophe. Il y a des incohérences crasses (le tueur a tout piégé sauf la porte d’entrée alors pourquoi ne pas s’enfuir simplement par là ; pourquoi le héros reste t-il désespérément silencieux lorsqu’arrive du renfort, sachant qu’à trois ils avaient une chance de lutter contre le tueur ; pourquoi le héros ne prend t-il jamais le moindre outil pour se défendre un minimum…) bref c’est cousu de fil blanc, et ca c’est problématique. Par ailleurs les pièges manquent d’imagination, en dehors du premier, on se croirait davantage dans un Maman j’ai raté l’avion corsé que dans un film au tueur réellement machiavélique, aux trouvailles élaborées. Par ailleurs bonjour les poncifs, ils sont tous présents. Le policier qui comme de bien entendu est seul de patrouille étant l’un des nombreux lieux communs. Sincèrement, Dunstan ne se force pas du tout ici, imaginant surement qu’avec sa seule idée de départ, il pouvait faire un bon truc. Le rythme n’est pas mal, c’est déjà ca.
Sur la forme, c’est juste. Dunstan est novice, et ca se sent. Il y a beaucoup d’approximations dans sa manière de cadrer, dans sa manière de choisir les angles. Ce n’est pas mauvais, il y a de bonnes choses (le final dans l’ambulance pendant l’accident est une belle trouvaille), mais c’est passagé. La photographie en revanche, c’est loupée. Souvent très sombre, lorsqu’il y a de la lumière c’est pour nous livrer un travail archi-cliché, à savoir couleur jaune verdâtre crade du genre torture-porn de base (on trouve aussi ca dans Carver et consort). Aucune imagination, c’est décevant. Les décors eux sont limités, mais enfin étant donné le sujet cela se justifie, je ne mets donc aucun bémol. Les effets horrifiques sont assez nombreux, certains sont réussis, d’autres sont trop basiques et dépassés. The Collector est très clairement, dans son genre, battu à plate couture par un film comme Laid to rest (le 1 mais surtout le 2), avec des effets spéciaux autrement plus impressionnants et pleinement assumés. The Collector se la joue en effet vaguement provoc, mais la plupart des moments hard sont passés sous silence. Soit on joue la carte du suggestif, soit on joue la carte du gore (c’est le cas ici), mais il faut avoir le courage d’assumer son choix jusqu’au bout. Niveau musical il n’y a pas grand-chose à retenir.
En somme, The Collector est vraiment moyen dans son genre. En dehors de son idée originale, et de son début qui promet un métrage peut-être plus intelligent et subtil que ses principaux concurrents, il ne remplit jamais son contrat jusqu’au bout. Bien porté par ses acteurs, le scénario est d’une faiblesse rare, reposant trop souvent sur des incohérences énormes pour avancer, et la forme est insuffisante pour compenser. Placé en plus sur un créneau embouteillé au possible, j’espère que la suite est supérieure. Pour Laid to rest j’ai eu la bonne surprise du 2, j’espère que c’est aussi le cas ici, et que Dunstan a pris bonne note des lacunes de son premier métrage.