La Mariée était en noir, 1967, de François Truffaut, avec Jeanne Moreau, Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet, Daniel Boulanger, Michael Lonsdale, Charles Denner. Musique de Bernard Hermann, compositeur d’Hitchcock. Casting magnifique au service d’un scénario bien ciselé, très hitchcockien, sauf qu’au lieu d’aller crescendo, le suspense, angoissant par nature, se mue, au milieu du film, en attente d’un dénouement profondément humain. Le jeu de Jeanne Moreau accompagne cette trajectoire de façon très efficace : elle est d’abord une héroïne criminelle, froide, élégante, racée et ses actes sont très esthétiques, peut-être gratuits. Puis, quand elle en arrive, sur sa check-list à l’artiste, joué par Denner, la faille du sentiment la transperce et perturbe totalement son cheminement implacable. Dès que l’on comprend pourquoi elle tue, Truffaut nous offre un 2ième film, très différent du 1er, mais tout aussi passionnant. Polar de grande classe.