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cylon86
2 544 abonnés
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4,0
Publiée le 22 avril 2011
Avec cette histoire de vengeance moderne (35 ans avant "Kill Bill" qui a forcément été influencé par ce film), Truffaut signe un grand film froid et implacable à l'image de Jeanne Moreau, déterminée jusqu'au bout dans sa vengeance épaulée par de fabuleux seconds rôles masculins (Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Charles Denner, Michel Bouquet). Le scénario est très bien écrit et la mise en scène du cinéaste correspond parfaitement à cette histoire.
François Truffaut parvient à faire de la marche nuptiale une marche funèbre... Il fait rencontrer le cinéma d'Hitchcock avec la nouvelle vague, principalement à partir de Marnie dont il reprend l'héroïne malade d'un passé non digéré (bien que plus consciente dans La mariée était en noir), et qui se travesti pour chaque nouvelle victime. Le rythme est rapide, pas de temps pour l'ennui, et sur une musique de Bernard Herrmann on voit une femme revenir de l'au-delà ("je suis déjà morte") terminer son travail ; Jeanne Moreau sublime zigouille un à un Claude Rich, Michel Bouquet, Michael Lonsdale, Charles Denner et Daniel Boulanger. La mise en scène est hallucinante de liberté et d'originalité, mais aussi d'intelligence.
Ce film policier de François Truffaut n'a aucune recherche de vraisemblance. L'attention de Truffaut est concentrée non sur l'intrigue, mais sur le traitement de l'intrigue, c'est-à-dire sur tous les mécanismes de mise en scène qui pourraient mettre en valeur les personnages et leurs actions. Jeanne Moreau est la clé du film, sorte d'allégorie de la mort qui frappe apparemment gratuitement de paisibles bourgeois, n'ayant aucun rapport entre eux (évidemment ce n'est là encore qu'une simple apparence). Reprenant le thème si cher à Truffaut de l'amour absolu, celui qui unit les êtres et sur la Terre, et dans la mort : la mariée ne se sent plus de ce monde depuis qu'un malheureux accident l'a privé de son fiancé de toujours, alors qu'elle s'apprêtait à l'épouser. Depuis lors, elle se sent chargée par un dieu vengeur d'une mission haineuse, celle de répandre la mort parmi ceux qui l'ont privée de sa vie.
Avec "La Mariée était en noir" qu'il réalisa en 1968, Truffaut rendait un hommage à l'un de ses maîtres en la personne d'Alfred Hitchcock. Une admiration honorablement illustrée nottamment par le biais d'une photographie extrêmement soignée et la présence de Bernard Herrmann (compositeur attitré du maître Alfred) au générique. Un sujet réellement excitant flottait sous nos yeux ; celui d'une jeune mariée désireuse de venger la mort de son défunt époux. Jeanne Moreau est une fois de plus époustouflante accompagné par une pléiade d'acteurs tous irréprochables. Si au départ Truffaut arrive à nous passionner avec cette histoire, on regrette de le voir stagner par la suite. Le cinéaste se repose sur ses acquis dans sa deuxième moitié croyant avoir fait l'essentiel. Le résultat est celui-ci : aucune surprise d'un bout à l'autre du film ! Du coup on se moque même de ce qui va arriver à la fin et nos doutes se trouvent vérifiés car cette dernière est vraiment sans éclat. En revanche on peut dire que le suspense est plutôt bien mené dans l'ensemble. Bien sûr, l'oeuvre est également loin d'être désagréable (on ne s'ennuie jamais !) mais un brin frustrante.
Cinq hommes jouant avec le feu, une mariée devenant presque aussi tôt veuve, l’histoire d’une vengeance minutieusement et patiemment préparée, le récit d’un châtiment lent et subtil… voilà comment on pourrait résumer "La Mariée était en noir" en seulement quelque mots. Bien que Tarantino lui-même s’en soit défendu, c’est difficile de ne pas remarquer les nombreuses ressemblances avec "Kill Bill". Mais inspiration où pas, après tout je ne vois pas pourquoi on ne le croirait pas, le film de Truffaut ne nous laisse pas un goût amer au fond de la gorge. Parce que c’est exactement comme ça qu’aurait du être "Kill Bill", plus raffiné, plus soigné, plus à l’image de ses premiers films quoi ! Après, j’ai trouvé dommage le côté parfois un peu poussif dans le script, comme le fait d’asphyxier quelqu’un en l’enfermant dans un cagibi, ça me paraît sur le coup un peu pousser. Bon certains me diront qu’il y a du ruban adhésif tout autour de la porte, mais je suis quand même pas convaincu. Mais bon, je ne vais pas faire chier pour des broutilles, le film est vraiment plus que sympathique !
Tourné en 1968, "La Mariée était en noir" est le septième longs métrages de François Truffaut et son premier film noir.
Le film raconte l'histoire de Julie, femme à première vue plus très jeune qui cherche à se venger des cinq personnes responsable du meurtre de son mari après un dramatique accident. Devenue veuve alors qu'elle venait de se marier à l'église quelques minutes avant elle part à leur recherche sachant sa mort psychologique inévitable.
Truffaut signe un superbe film de vengeance, beau avec une grande finesse. Il voit comme toujours la femme comme étant un être supérieure, une pulsion morte vivante ne croyant plus en rien sauf en ses désirs de revanche implacable, ainsi elle va tuer, parfois avec un sang froid impressionnant, n'attirant nullement l'affection. Sa psychologie demeure un mystère, froide, repoussante, glauque.
Mais le résultat demeure être un très bon film, un peu trop clément (je pense à la libération de l'institutrice) mais trouvant dans sa cinématographie un sang froid génial et glacial sur le fond comme sur la forme.
Le pire c'est que Truffaut nous attache à ses victimes, toujours des bons bougres, artiste, célibataire timide, bon père, ou bien en pleine fiançailles, pourtant ils vont tous mourir, et souvent de façon atroce, le pire c'est que un seul à tuer le mari et ce n'était même pas volontaire ce qui prouve l'aliénation de l'héroïne.
Le résultat est un film froid et passionnant, quasiment brillant et élégant. On s'étonne que Tarantino n'assume pas cette référence pour "Kill Bill".
La Mariée était en noir est un très bon film de François Truffaud, un de mes préférés du réalisateur. Jeanne Moreau est excellente dans le rôle principale, personnage mystérieux et intriguant. Peu de personnages féminins du cinéma dans les années 60 étaient aussi fascinants. Le film se paye le luxe d'acteurs tels que Michael Lonsdale, Michel Bouquet, Charles Denner, Jean-Claude Brialy et Claude Rich dans des seconds rôles. L'intrigue est très prenante. Le déroulement réussi. Rien à redire. Un excellent film de François Truffaud.
Arte nous gâte avec cette série Truffaud. J’avais certainement déjà vu ce film dans le passé mais hier soir j’ai passé un bon moment devant mon grand petit écran, Jeanne Moreau est éblouissante et les acteurs masculins sont à la hauteur de leur rôle. Dans les années 68, ce film n’a pas eu le succès mérité à mon avis. Certaines extravagances du scénario sont gommées par le rythme irrégulier qui nous entraine à suivre cette vengeresse obstinée et énigmatique.
En réalisant "la Mariée était en noir", Truffaut voulait sans doute s'essayer au film noir dont il aimait tant la puissance évocatrice. Hélas, son entreprise était vouée à l'échec, du fait d'un scénario et d'une intrigue mal ficelée où les invraisemblances s'entremêlent avec les facilités du récit. Si l'idée directrice, la vengeance, éclaire bien son sujet, l'enchaînement des meurtres ressemble plus à un chemin de croix qu'à une véritable fuite en avant. Jeanne Moreau, empruntée dans son rôle de tueuse implacable, ne parvient pqas à captiver l'œil du spectateur. Non, décidément, Truffaut ne valait pas Hitchcock dont il admirait tant le travail. Qu'importe, il possédait d'autres qualités qu'il sût, comme dans "Jules et Jim" exploiter à merveille.
François Truffaut s'inspire significativement d'Hitchcock pour réaliser là un film noir sur la vengeance d'une mariée dont le mari a été tué gratuitement. Sur le plan technique, il s'agit peut-être d'un de ses plus beaux films tant la mise en scène est transcendée par ses fluides mouvements de caméra, ses plans-séquences, et la musique profonde de Bernard Herrmann... Mais voilà, les personnages de Truffaut mariés au style d'Hitchcock, ça fait un peu désordonné, et l'ensemble a aussi pris un coup de vieux. Mais le gros problème, c'est que le scénario passe souvent par les pires facilités (quelle fin stupide notamment) et "La mariée était en noir" est en conséquence un film cousu de fil blanc, et un peu lourd. C'est là un Truffaut mineur, au plus une curiosité. Et en plus Jeanne Moreau est grosse...
Cette histoire de vengeance nous rappelle "Kill Bill" de Tarantino. La mise en scène manque un peu de relief et le scénario comporte quelques maladresses ; ce n'est pas le meilleur film de Truffaut. A noter que c'est le compositeur attitré de Hitchcock, Bernard Hermann, qui signe la bande originale du film.
Quand François Truffaut délaisse la maître Rossellini pour s’épancher sur l’art du maître Hitchcock, il réalise «La mariée était en noir» (France, 1968). Après s’être introduit dans la mise en scène cinématographique par la voie du réalisme, Truffaut s’adonne à un nouveau style, conservant néanmoins sa vivacité. Préférant au vérisme l’artifice du montage d’un cinéma du suspense, Truffaut n’acclimate plus son cinéma au réel mais se concentre sur l’adaptation d’un roman. Il y a un fossé entre les gros plans de Jean-Pierre Léaud dans «Les Quatre Cents Coups» (France, 1959) et ceux de Jeanne Moreau dans ce film. Le naturalisme avec lequel Truffaut filmait son premier long-métrage est substitué au suspense de l’intrigue. L’angoisse de la narration importe davantage que son récit. C’est dans ce sens qu’Hitchcock influence Truffaut en l’occurrence. Néanmoins, ce qui meut l’histoire, et qui nous intrigue à la fois, c’est la raison pour laquelle Moreau tue tous ces hommes. Au fil de l’intrigue, Truffaut révèle le secret de sa vengeance par des flash-back. L’avancement du récit est clair : le film s’achèvera quand on connaitra totalement son secret et qu’elle aura tué tous les hommes de sa liste. Le film est d’une lisibilité manifeste, Truffaut empreinte parfois des styles syntaxiques à Hitchcock pour retranscrire un suspense intelligible et immédiat. Dans l’œuvre truffaldienne, le film contient une curieuse métamorphose en la personne de Jeanne Moreau. Ange de l’amour comme ange de la mort, le personnage ambigu de Catherine dans «Jules et Jim» (France, 1961) se radicalise dans «La mariée…» puisqu’il ne contient plus d’ambivalence, son funeste emploi est univoque. Sa vengeance est sans limite et irrémédiable, ni la douceur d’un enfant ni même l’espoir d’un amour n’éreinteront sa douce folie qui harasse les hommes-proies. Or l’art de Truffaut se gèle quand il rend hommage à Hitchcock, il lui suffit pourtant d’être lui-même pour donner fièvre à son cinéma.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 22 février 2021
La Mariée était en noir est un film d'un ennui qui n'impressionnerait même pas Alfred Hitchcock pour qui il a été réalisé. Le plus grand problème réside dans la représentation du rôle titre de Jeanne Moreau qui se comporte très mal car elle présente un tas de performances en bois. Il n'y a pratiquement pas de suspense dans ce film. Il est absolument clair dès le départ qu'une mariée mécontente se lancerait dans une folie meurtrière et qu'il y aurait dû y avoir quelqu'un qui serait prêt à se battre avec elle. Il est dommage que Truffaut n'ait pas travaillé dur pour éliminer un pépin aussi mineur pendant qu'il réalisait ce film. L'une des incompétences les plus flagrantes de Truffaut est son utilisation inepte de la musique de Bernard Herrmann. Herrmann est l'un des plus grands compositeurs de films de tous les temps mais sa musique est si mal assortie aux images à l'écran qu'elle en devient risible. Truffaut essaie en vain de créer une atmosphère de type hitchcockien avec l'utilisation de la musique d'Herrmann mais il échoue de façon spectaculaire...
Il y a deux paramètres à prendre en compte d'entrée, d'abord l'influence certaine de Hitchcock, puis la modification de la conclusion finale. Ainsi Truffaut veut reprendre le principe du Macguffin si hitchcockien,spoiler: tandis qu'il change le fin du roman. [spoiler]Le Macguffin n'est pas assumé jusqu'au bout et est mis en place de façon trop grossièrement, en effet le mobile de l'une comme des autres est dévoilé trop vite avec une question qui hante tout le récit : comment a-t-elle pu retrouver tous ces protagonistes ?! On pense un peu à "L'Eté Meurtrier" (1983). On suit donc Julie/Moreau sur cinq meurtres qu'elle planifie méthodiquement, de façon à la fois professionnelle et si peu plausible. La veuve tueuse a surtout beaucoup de chance, tout se passe si bien et finalement on finit par se moquer de l'intrigue elle-même pour savourer les quelques moments qui sèment une histoire découpée comme autant de segments. Le film reste assez inégal donc, ça manque de fluidité et d'intérêt émotionnel même si on savoure plusieurs séquences entre ironie et sarcasme. Un film qui souffre surtout de la comparaison, [/spoiler]on imagine bien qu'un Hitchcock aurait été plus subtil sur bien des aspects. Site : Selenie.fr
Une histoire de vengeance qui se transforme au fil du récit en épopée machiavélique où la froideur de JM a tout son intérêt. On devinera évidemment la fin mais pas la façon dont elle arrive… Un film certes linéaire mais qui s’étoffe habilement.