Ah, et bien voilà une belle surprise, pour un film qui souffre de mauvaises critiques générales alors qu’il est tout à fait prenant, même si je reconnais qu’il est plus un thriller que véritablement un film d’horreur.
Le casting n’est franchement pas mal du tout. J’ai bien apprécié les interprètes, qui globalement jouent avec talent des personnages parfaitement détestables, bling bling, prétentieux, arrogant, imbus de leurs petites personnes et que l’on a envie de voir finir dans une boite. On a envie de les tarter tout le long du film, c’est donc qu’ils sont tout à fait convaincants. J’ai trouvé en particulier Taylor Cole et Josh Henderson tout à fait à la hauteur, et Jennifer Siebel Newsom totalement habitée par son personnage de poupée Barbie idiote. Une des meilleures prestations sur ce registre plus que concurrentiel en fait !
Le scénario est le gros bon point du film. D’abord il a la bonne idée d’exposer, certes jusqu’à la caricature, mais j’ai plutôt envie de dire jusqu’à l’humour noir, un monde de gosses de riche bien pourris, qui forme une toile de fond qui met assez mal à l’aise. Le film utilise souvent le ton acerbe, l’humour corrosif, et la fête au début le montre assez. Le film s’en trouve grandit. Par ailleurs pendant une bonne trentaine de minutes on ne sait pas trop où va le film, et j’ai même cru à un moment que j’allais assister à un mauvais épisode d’Amour gloire et beauté, mais finalement le métrage va prendre une orientation convaincante et monter en régime. Prenant, avec des meurtres bien dispersés dans la seconde partie, doté d’un suspens solide, la conclusion du métrage est absolument excellente et laisse sur une très bonne impression.
Visuellement c’est aussi très propre. Les réalisateurs se débrouillent fort bien et livre une mise en scène soignée, appliquée, concluante. L’accident au début est notamment très bien tourné, et si les meurtres manquent un peu de force, c’est propre. Le film peut aussi s’appuyer sur des décors et une photographie à la hauteur, qui mettent bien en relief l’atmosphère bling bling du milieu qu’il exploite, et en tous les cas apportent une belle élégance à ce métrage dont on regrettera peut-être à ce niveau qu’il soit un peu trop poli. C’est d’ailleurs un peu le souci du film de manière générale, même sa bande son, correcte au demeurant sous une simplicité certaines, souffre d’une dimension trop policée par moment. Il aurait surement fallu introduire plus de rugosité, d’âpreté, ou de folie, Avril sanglant aurait surement gagné en force et en intensité pour confiner au chef-d’œuvre.
En tout cas voilà un très bon film, qui ravira les amateurs de fin à rebondissement, et qui globalement s’avère bien plus malin et intelligent que la grande majorité de ses concurrents. Il créait véritablement un arrière-fond, et cela l’aide considérablement à échapper à l’image du slasher banal qu’il aurait pu être. 4.