Dès le pré-générique quelque chose ne va pas: les témoignages sincères et poignants de personnages réels...puis celui de Julie Gayet qui déblatère son couplet sur la drogue-ça-tue-la-vie. Pathétique. C'est d'un prétentieux, d'un manque de respect pour ces gens qui se livrent. Ensuite c'est parti pour le misérabilisme vintage d'un Paris glauque entre prostitution et drogue. Même en 1996 c'était du déjà-vu. Des personnages en perdition dans un univers sans espoirs. Une imagerie digne des années 80 tendance "Moi Christiane F." Une complaisance dans le sordide qui serait ridicule s'il n'y avait les personnes réelles utilisées pour cautionner cette vision caricaturale. J'ai détesté.
Si le film se laisse voir, il souffre cependant de quelques défauts. SELECT HOTEL se veut au plus près de la réalité, avec cette histoire dramatique dans le milieu sinistre qu'est celui de la prostitution et aussi celui de la drogue. Mais ce n'est pas sans caricature qu'il s'y essaie. Les acteurs sont parfois un peu livrés à eux mêmes et Julie Gayet, qui a le premier rôle, n'est pas vraiment convaincante. SELECT HOTEL n'est donc ni choquant ou insoutenable mais seulement maladroit et prétentieux dans sa vision - qu'on a déjà vu plus osé et sûrement plus crédible ailleurs - d’un milieu sordide où dépravés et cas désespérés se côtoient.
Grosse baffe! On est surpris au r-départ par l'originalité de la réalisation, puis on se laisse embarquer dans cette histoire qui vous prend aux tripes, avec une Julie Gayet epoustouflante et Jean Michel Fête non moins remarquable (un acteur que j'ai revu dans "Go Fast"). Un film rare!
Un chef d'oeuvre, si fort, si violent, un Paris d'outre-tombe qui n'est plus mais qui vivait encore, Laurent Bouhnik c'est l'Eugène Süe de notre siècle...