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Julienbuchet75
1 abonné
19 critiques
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4,0
Publiée le 26 janvier 2024
Un très beau film qui suit le dilemme moral, étiré sur une heure et demi qui passe vite, d'un enfant face à la violence du monde et de son père qu'il aime malgré tout. Tout est subtil, rien n'est manichéen, ce qui rend ce conte moderne d'autant plus beau. Jérémie Rénier, ado, est super, perdu entre la beauté de l'enfance et la laideur du monde des adultes. Olivier Gourmet joue une de ses meilleures partitions, moi qui ne suis pas fan de ce qu'il est devenu. Un très bon film, toujours aussi actuel.
Ce film des frères Dardenne nous plonge au coeur des années 90 dans la misère sociale de réfugiés africains venus à Liège pour trouver une meilleure vie et pour finalement se faire exploiter par un marchand de sommeil. C'est la vie de Roger et son fils Igor: ils sont tous les deux experts pour récupérer le plus d'argent de ces pauvres malheureux. C'est une équipe qui fonctionne bien: le père demande d'ailleurs au fils de l'appeler Roger. Ce n'est plus une relation père-fils. Le film est tourné en hiver ou à l'automne, c'est donc gris et sale. Rien de beau ne nous est montré: le garage, les rues, l'immeuble, tout est moche. D'ailleurs beaucoup de scènes sont en assez gros plan, pour renforcer l'impression de réalité. spoiler: Ensuite le fils va trahir le père. Mais pour la bonne cause.
C'est marrant de voir JR en jeune ado !!!! Bon c'est le seul truc drôle dans l'histoire !!!! Un trio totalement belge. Dardenne-Gourmet-Renier pour un film social fort et qui nous montre comment le jeune trouve son indépendance dans la solidarité et non l'exploitation de son père. Pour une fois l'émancipation est largement positive. La confrontation est dure à la fin quand on compare avec le début où l'équipe était soudée. Fort.
Igor est apprenti mécanicien. Le métier l'intéresse, mais il est poussé par Roger à d'autres ambitions, comme loger et faire travailler des immigrants au noir. Roger, c'est son complice dans une existence où la survie est réduite à une condition animale. Mais comme toujours chez les Dardenne, c'est dans un environnement inhumain que l'humanité se révèle. Car Roger, c'est aussi un copain, et surtout c'est un père – on le découvre tardivement, il l'est rarement, maladroitement, et plus du tout quand la subsistance doit se substituer à un semblant d'éducation… mais c'en est un.
Ce que La Promesse a de plus qu'un récit sur l'adaptation sociale, c'est l'émergence de la morale chez un adolescent, et comment elle va s'agréger à partir de petits bouts d'expérience dans une vie qui y est hostile, jusqu'à définir quelle voie le jeune homme prendra. Igor comprendra qu'il est un mécanicien dans l'âme : avide de réparer tout ce qui lui passe sous la main, il ne travaillera peut-être jamais sur une voiture, mais c'est sa propre vie qu'il finira par faire marcher. Igor devient adulte en faisant la paix avec son père, ne serait-ce qu'en esprit, et c'est en reconnaissant en lui l'homme qui lui a permis de s'affirmer qu'il rend son père humain aussi. Le film a un côté satisfaisant (pas comme le plus terne Rosetta), car c'est l'histoire d'un miracle.
4 687 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 10 juillet 2021
Les frères Dardenne ne savent pas comment raconter une histoire. Les personnages de ce film ne sont pas suffisamment forts pour développer leurs propres répliques et de courts dialogues sans commentaire. Il n'y a pas de musique ou de son adéquat. Le problème de ce film est donc apparent. On pourrait y voir une proximité stylistique avec Ken Loach mais la narration de Ken Loach est plus profonde. Ce film est une tentative de faire quelque chose comme du réalisme social belge mais qui ne réussi pas. Il semble suggérer qu'un garçon de 14 ans pourrait changer la situation et améliorer le sort d'une société comme Assita. C'est un gaspillage pour la société et qui plus est cela met les travailleurs illégaux en grand danger car ils tombent entre les mains de personnes sans conscience ni humanité. Comme souvent avec les films des frères Dardenne La Promesse n'est qu'une promesse pour le spectateur...
Film assez fort avec une efficacité évidente. Seulment, je ne suis pas sûr de trouvé grand chose de terrible ni de magnifique. Tout est bien mais pas excellent. Mes émotions sont caresser mais pas prisent par le col.
Film dérangeant, très réaliste, à émotions fortes retraçant une histoire sordide dans le monde des sans-papiers et de leurs exploiteurs violents et sans scrupules. A Seraing, près de Liège, un adolescent, d’abord complice des méthodes musclées de son père, finit par s’en détacher au terme d’un processus psychologique complexe mêlant loyauté, pitié et sexualité. La scène finale de l’aveu est pathétique. Mise en scène efficace et direction d’acteurs remarquable. A voir.
Mon premier film des frères Dardenne. Comment un père entraîne son fils Igor dans l’exploitation des sans papiers. J’ai apprécié découvrir le jeune Jérémie Renier dans le rôle de Igor, ado endurci par la vie que son père lui fait mener, mais qui est pris de tendresse et de remords pour Assita à qui on cache que son mari est tombé mort d’un échafaudage en fuyant les contrôles. J’ai aussi apprécié le jeu « bourrin » de Olivier Gourmet dans le rôle du père (Roger). Le film prend le temps, réaliste, voire noir, sans grande trouvaille. Il permet de voir la vie de son fauteuil. On aurait apprécié y trouver un peu plus d’enchantement. Au final le film n’est pas à la hauteur de la haute réputation que je percevais des frères Dardenne.
Du grand art dans cette réalisation signée Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne. Un cinéma belge moderne et réaliste. Un film d’une grande intensité avec beaucoup d’émotion et de sensibilité. Cette comédie dramatique ressemble, dans son début, à du cinéma reportage, du cinéma vérité, du cinéma humain avec des scènes comme prises sur le vif. Les dialogues semblent non écrits tant ils sont justes. Le scénario habile des frères Dardenne ne concède aucun temps mort ; il nous présente une histoire d’aspect familial. L’ambiance au début bon enfant, va devenir dramatique voire cauchemardesque. Le cinéma reportage va alors se transformer en réelle fiction dramatique ; une histoire sombre qui reste profondément humaine. Le casting est de qualité : Igor, incarné par Jérémie Renier, est étonnant de maturité ; il est hyper crédible dans son rôle de fils dévoué. Il est très bien secondé par Assita Ouedraogo (la maman immigrée) et Olivier Gourmet, lui aussi très présent dans le rôle de Roger. Le pitch ; Igor, quinze ans, travaille avec son père Roger dans l'immigration clandestine et combines en tous genres. Les affaires sont florissantes jusqu’au jour ou spoiler: un incident survient sur un chantier illégal et va faire basculer les rapports père-fils.
Je découvre ce film dans la 25eme édition de l'excellent "Festival des Enfants du cinéma", consacré aux films mettant en scène des enfants et ado...J'aime assez en général, les films des frères Dardenne..
Pour celui ci: belle histoire; excellents acteurs (en particulier les 3 premiers rôles: j'ai adoré le personnage et l'actrice de la femme burkinabé).. reste que même si le film n'est pas très long.. il y a des moments où il le semble.... Je ne comprends pas, néanmoins, les critiques sévères ne lui trouvant aucun intérêt: rien que le personnage d'Igor et de son père sont remarquables!
Le cinéma "Dardenne" a ses débuts mais avec déjà tous leurs thèmes et leur style inimitable : contexte social, mis en scène proche des acteurs et sans artifices, un réalisme mis à l’écran sans aucun filtre, qui rappelle parfois un épisode de "Striptease". On retrouve aussi les acteurs fétiches des Dardenne avec Olivier Gourmet au Jérémie Renier tout jeunot.
Ce n'est manifestement pas le film le plus percutant des frères Dardenne. Il faut dire qu'ils cherchaient encore leur style en 1996. "La Promesse" est un peu le brouillon de leurs œuvres mémorables à venir,mais installe déjà tout ce qui fait leur cinéma. La précarité,des rapports père-fils/troubles,un constat social proche du désespéré,la ville de Seraing,la Meuse,des choix impossibles... En dépit de quelques moments de décompression(le karaoké,la ballade en side-car),c'est un drame pur et dur derrière une chronique sociale des plus authentiques,qui racontent le sort d'immigrés clandestins en Belgique(ici une mère burkinaké),mais aussi de ceux qui les exploitent. Olivier Gourmet,acteur physique et insondable,incarne un père très partculier,qui manipule son fils,le tape,le fait participer à toutes ses combines. Quant à Jérémie Rénier,15 ans,il incarne toute l'adolescence rebelle d'un côté et soumise à l'autorité de l'autre. les Dardenne captent tous ses frémissements,qui en feront un homme trop précoce. Leur mise en scène souffrait encore de quelques scories,et la psychologie des personnages était encore imparfaite. Ce film fut leur pierre fondatrice.
"La promesse" est un film profondément touchant et humaniste, desservit par un trio d'acteurs impeccables, le tout filmé avec un réalisme parfois déprimant, mais souvent juste. C'est le premier film des frères Dardenne que je regarde, et il m'a donné envie de découvrir le reste de leur filmographie.