Avis sur Le Jardin des tortures

Dans la droite lignée des productions Amicus, un peu fauchées mais inventives, « Le Jardin des tortures » ne fait pas exception et nous offre ni plus ni moins ce qu'on était venu chercher. Si les différents sketchs sont à peu près égaux, malgré une première histoire plus classique, Freddie Francis n'a ici pas les moyens de ses ambitions, et cela se sent. Alors qu'on observe un vrai effort visuel, celui-ci n'est ainsi qu'à moitié rendu, la lumière, les décors nous apparaissant de manière assez étrange, à la fois séduisants et inachevés. Heureusement, les récits, sans être exceptionnels, sont de bonne tenue et plutôt inventifs, malgré une curieuse volonté de partir dans des directions obscurs pas toujours maîtrisées. Et si l'on dit parfois que des acteurs inconnus volent la vedette aux grands noms, c'est exactement le contraire ici, les célébrités (Jack Palance, Burgess Meredith, Peter Cushing) dominant largement les autres, à commencer par deux actrices aussi belles qu'insignifiantes. Bref, une curiosité sans éclats, mais maligne et plutôt agréable, surtout lorsque vous êtes, comme votre serviteur, un inconditionnel de fantastique.

Un film qu'on peut appeler un film à sketchs, disons qu'entre ces derniers il y a un fil narratif, produit par la Amicus, moins mythique que la Hammer mais un peu dans le même style, qui fera beaucoup mieux par la suite dans le genre avec "Asylum"...
Oui parce que "Le Jardin des tortures" qui présente quatre sketchs, peut-être sous forme de flashforwards, est globalement assez décevant.
Le premier avec le chat sorcier qui pousse à l'assassinat est du vu et du revu des centaines de fois, rien de plus à dire...
Le second avec l'actrice prête à tout pour réussir est intéressant pour son humour noir poussé à l'extrême mais malheureusement traîne en longueur.
Le troisième avec le piano tueur aurait pu être intéressant s'il avait été traité au second degré (comment prendre au sérieux une histoire avec un piano tueur ???) mais ce n'est pas le cas donc difficile d'être convaincu.
Le quatrième relève heureusement le niveau. Les immenses Peter Cushing et Jack Palance face à face en admirateurs d'Edgar Allan Poe, déjà ça promet énormément. Et le tour inattendu que prend l'histoire ne fait que rendre ce sketch encore plus savoureux, j'en dis pas plus.
A voir surtout, et même uniquement, pour ce quatrième et dernier sketch...

le genre de film vintage qu'on regarde plus pour leur charme que pour avoir peur. Un film à sketches produit par la firme Aticus qui fait un penser aux épisodes de la cultissime 4eme dimension mais plus branché paranormal que fantastique / science fiction. Il est question de malediction et de pacte avec le diable. Pas pour frissonner donc mais je suis gros fan ! 3.5 /5

En dépit de son titre, "le Jardin des tortures" n'est pas un film d'épouvante mais seulement un film fantastique dans lequel les personnages sont invités à vivre leur destinée lors d'une séance d'hypnotisme organisée par le Docteur Diabolo, alias Burgess Meredith. C'est un petit film sans grandes convictions, images bien léchées, mais, il y manque l'épouvante. Le gros problème du film c'est qu'il a très mal vieilli, les débuts sont prometteurs et les chutes tombent à plat... En conclusion, il n'y a rien à retenir du film. Ni la mise en scène, ni le jeu des acteurs et surtout pas le scénario. A éviter.

Un bel exemple du cinéma bis à une époque où le genre n'avait pas accès aux grandes salles prestigieuses et devait se contenter de salles spécialisées, cinémas de quartier et séances à minuit. Et la bonne surprise d'un film qui a bien vieilli, au sens où il parait meilleur aujourd'hui qu'hier. Bonne utilisation de la couleur et du décor créant une ambiance kitch renforcée par le jeu et le maquillage des personnages ; Freddie Francis, petit maître de la série B, fait bien mieux que nos prétentieux d'aujourd'hui et son film est bien plus envoûtant que les couillonnades en 3D d'aujourd'hui. Les trouvailles de mise en scène remplacent avantageusement les effets spéciaux et on se souviendra des ciseaux du Docteur Diablo.
Un regret cependant : j'avais vu ce film au cinéma lors de sa sortie et, si je l'ai mieux apprécié aujourd'hui, je déplore la nullité du sous-titrage du DVD qui occulte la plupart des dialogues.