Education sentimentale à la japonaise pour Watanabe : entre romantisme suicidaire et hystérie (Naoko) et marivaudages plus apaisés (Midori), son coeur balance. Chronique esthétisante à outrance, déroutante, sans empathie possible : on reste à distance, glacé par la beauté des images et la psychologie hermétique des personnages. Film très long (2 h 13) et finalement peu gratifiant pour le spectateur stoïque.
Comment ne pas craquer pour ce film mêlant dualité des sentiments, fresque sociale, tragédie de l'amour. Les acteurs sont subllimes, l 'émotion omniprésente, cette mélancolie des films asiatiques si juste. A ne pas rater avec en prime les 4 saisons dans la campagne japonaise...
Une belle romance mélancolique, un brin maniérée (abus de violons...) mais superbement photographiée et touchante par les errements de ses protagonistes. Même si on sent un beau trop l'exercice de style sur trame d'adaptation littéraire, cette histoire de détresse toute de délicatesse marque le granD retour de l'auteur de "L'odeur de la papaye verte".
J'avais beaucoup aimé les trois premiers films de Tran Anh Hung. Malheureusement son quatrième est resté inédit en France. L’attente était donc grande. Cette fois le réalisateur français d’origine vietnamienne pose sa caméra au Japon et adapte un bestseller censé être sombre et poignant. N’ayant pas lu le livre je ne peux comparer mais pour moi le film est totalement raté. Alors que l’on attend un drame poignant, à la manière de ces précédents opus, on est juste là devant un exercice de style visuel, certes magnifique, mais dénué de toute substance dramatique ou émotionnelle. Le fond a été totalement abandonné au profit de la forme. Ce qui, on le sait, fait rarement de grand film. Pas d’émotion, pas de tension dramatique, toute la noirceur et la mélancolie attendues ne sont pas là. Les personnages ne sont pas attachants, leur psychologie à peine effleurée, on ne sent pas leur détresse ou leurs élans. On finit donc très vite par s’ennuyer, cela tournant même presque au calvaire. Et c’est long : 2h13 ! Tout est fait pour nous transmettre une belle poésie qui, paradoxalement à ce que l’on voit à l’écran, ne se fait jamais sentir, surtout quand les dialogues tournent autour d’érection et de sécheresse vaginale... Techniquement tout est beau. On ne peut pas renier le travail fait sur les images, splendides, les costumes et les décors ou même le son. Par contre la musique de Jonny Greenwood (Radiohead) n’arrange rien. Par moment douce et très belle, mais la plupart du temps trop forte, tonitruante et envahissante, se coupant souvent brusquement, nous mettant alors dans une sorte de montagne-russe désagréable. Les acteurs sont par contre très bons. Le très charmant Kenichi Matsuyama nous conte son histoire avec talent, il est très bien. Tout comme la belle et douce Rinko Kikuchi (Babel) tout aussi charmante, douée et convaincante. Moi qui m’attendais à pleurer devant une belle histoire d’amour poignante et impossible, ajouté à la difficulté de survivre à la mort d’un être cher, je suis resté sur le bas côté de la route (pourtant si belle). Au final on assiste à quelque chose de froid, limite morbide et totalement impersonnel. Un film profondément ennuyeux qui m’a totalement laissé de marbre, et donc provoqué une grosse déception de la part d’un metteur en scène que j’admirais tant. Tout le poétique et le contemplatif de ses précédents films à complètement disparu. Dommage.
Merveilleux film qui rend bien l'atmosphère si particulière du Japon.Les personnages sont intéressants et émouvants.Il est cependant trop long car le rythme ne correspond pas à la vie japonaise.
Lorsque j'ai appris qu'une adaptation du livre de Murakami avait été faite, j'ai tout de suite été interpellée. J'avais un peu peur du résultat : il émane des romans de Murakami une certaine atmosphère qui me paraissait difficile à adapter au cinéma. De plus, résumer ce livre en 2h15 suggérait d'en couper de nombreuses scènes et de n'appuyer que sur certains aspects.
J'ai été étonnée de voir la première partie du roman balayée en aussi peu de temps mais ça ne m'a pas réellement gênée. Ma grosse déception a été de découvrir des personnages sans substance : Reiko n'existe quasiment pas, Midori n'est plus aussi légère et amusante que dans le roman et Naoko, elle, passe pour une véritable névrosée. Les dialogues ont été effacés et tout semble « suggéré ». Oui, mais comment saisir le message implicite quand on ne connaît pas l'œuvre de Murakami ? Comment savoir que Reiko n'est pas uniquement le personnage qui met son grain de sel entre Watanabe et Naoko ? Que Watanabe vit avec Naoko une relation autre que sexuelle ?
Au contraire, esthétiquement, il serait dur de reprocher quoi que ce soit à ce film. Tran Anh Hung a misé sur le côté visuel de l'œuvre avec des paysages somptueux, un très agréable traitement des couleurs et des plans parfois déroutants. La musique est bien également.
En conclusion : entre passages longs, gnian-gnian, et des passages oppressants et pénibles, je ne suis pas parvenue à reconnaître l'œuvre de Murakami telle que je l'avais lue. Cela rejoint ma première crainte : ce roman se lit et ne s'adapte pas.
Une belle balade mais qui reste un peu longue. Les épopées amoureuses de Toru sont intéressantes mais à petite dose seulement. Le film jouit d’un bon esthétisme, il a de beaux paysages et l’on se retrouve plongé dans le Japon des années soixante. Le défaut du film est que l’on n’arrive pas à s’attacher aux personnages qui pourtant traversent de nombreux aléas, dont un assez glaçant, amené avec innocence mais qui provoquera en nous la seule grande émotion du film. Au final, le film ne m’a pas laissé indifférent que ce soit en bien ou en mal.
Film très beau, quelques plans magnifiques et une belle musique, mais qu'est-ce que c'est long! A conseiller aux âmes romantiques mais pas aux autres...
Personnellement : très décevant (j'adore les films de Tran Anh Hung), des personnages très "gnangnan", une histoire sans intérêt (je n'aime pas les livres de Haruki Murakami ;-)), un "gentil" jeune homme qui vogue/vaque de femme en femme, toutes aussi névrosées les unes que les autres, un film qui fait beaucoup trop penser à Truffaut, Lelouch, Allen, et aussi à "Virgin Suicide", la musique hippie anglo-saxonne complètement "incongrue" à mon goût ... Cependant les images et les acteurs sont beaux, magnifiques travellings dans la campagne japonaise.