Une oeuvre d'une très grande sensibilité, mêlant passion et amours impossibles de jeunes à l'aune de leur vie d'adultes, et servie par de vrais acteurs sur le registre de la finesse et de l'émoi. Pour ce qui est de la forme, c'est que du bonheur, la photographie, la lumière, les couleurs sont parfaites et participent à l'évolution des personnages, souvent en hight key, mais sachant également se jouer de la charte de couleurs du tout début des années soixante dix, avec une bande son en accord parfait, quelques morceaux des Beatles et surtout l'omniprésence de CAN. Je ne peut m'empêcher d'y voir une pointe de Rohmer.
L'ensemble a l'air assez ennuyeux, non pas que ce soit mal fait, mais c'est bien vide, on ne voit pas trop où tout cela débouche. La Ballade de l'impossible n'était déjà pas le livre que j'ai préféré de Murakami, mais là, ça tourne à vide. D'accord il y a les belles images, et certains sentiments traduits avec pas mal de finesse, mais on a l'impression d'une inégalité globale et le film avance de manière poussive.
Formidable mélange de sensations et d'émotions d'une rare intensité. Un film qui accompagne le spectateur bien au delà de la salle de cinéma. A souligner la bande originale variée et subtile qui appuie les images d'une grande beauté naturelle. Ce n'est certainement pas un film à aller voir comme une simple distraction. Un choc cinématographique !
Un très beau film. Watanabe est un personnage attachant, aussi charismatique que les autres personnages du film. Les musiques, surtout à l'approche de la fin du film, sont envoutante... une vraie ballade certes, dotée en plus d'une VF respectable. Bref, un très beau film.
Je sais qu’on ne peut pas tout mettre à l’écran mais Tran Anh Hung a passé sous silence des passages (à mes yeux) importants comme tout simplement l’explication du sous-titre Norwegian wood. Après, je regrette qu’il n’y ait pas eu les morceaux de guitares quand Reiko rejoint Toru. De plus, il manque le côté adulte qu’il y a dans le roman puisque c’est un Toru trentenaire qui revient sur ce fait dans sa jeunesse et commente avec maturité les événements passés.
En positif : malgré certaines lenteurs donc, le film jouit d’une belle esthétique et Kenichi Matsuyama – l’interprète de Toru – exprime à merveille la langueur et la passivité de Toru. Les héros de Murakami ont un peu tendance à se laisser porter par le courant et à subir même si d’une certaine façon, ils sont forts car après tout, Toru est le seul à avoir suffisamment de caractère pour survivre au suicide de Kizuki.
Enfin, un petit mot sur la très jolie musique de Jonny Greenwood. Tantôt douce et mélancolique, tantôt jazzy mais toujours adaptée.
Curieuse impression en sortant du cinéma... Il est rare de se sentir ainsi ailleurs et déconnectée. Pourtant la sensation parfois de longueurs mais finalement ce sont ces longueurs qui nous disent tout. Murakami trouve les mots pour définir des sensations et des sentiments que nous palpons à peine, ici l'image remplace les mots. Filmé de façon extraordinaire, le ressenti des personnages se divulgue sans cesse pour parvenir à cette sensation en sortant... Tout a été suggéré, souligné et exprimé avec une force et une limpidité d'un naturel surprenant et d'une simplicité que nous ne le réalisons qu'après. Un maitre d'esthétisme derrière la camera. Sublime...
Film magnifique. Du grand cinema. Lenteur et émotion : éléments constitutifs du discours et de la trame artistique de l'auteur. Nombreux sujets évoqués avec tact et poésie. Par exemple le problème de la frigidité ou des douleurs ressenties lors de la pénétration, douleurs pouvant devenir invalidantes (dyspareunie). A ma connaissance, rare sont les statistiques ou études abordant cette problématique probablement moins exceptionnelle qu'on ne le croit. Sublimée par la sensibilité cinématographique exceptionnelle de l'auteur, cette question profondément humaine et bouleversante pour ceux et celles qui la vivent n'en devient que plus touchante. Enfin, en toile de fond, cette intemporelle conjonction entre drame et poésie, celle que nous ont laissé les dramaturges grecs, celle que nous laisse aujourd'hui Tran Anh Hung.
De la poésie et des intrigues, parfaitement dignes d'haruki Murakami. On se laisse porter par cette histoire impossible malgré des longueurs un peu trop pesantes. Jusqu'au bout ou presque, on se demande comment tout va se finir. A voir.
Film touchant notre esprit et nos sens dans notre rapport à l'autre. Le désir qui nous traverse à la vue et au toucher. Éternelle question aimer et être aimé. Vivre pour aimer ou aimer pour vivre. Douleur et plaisir. Cette ballade de l'impossible ne peut nous laisser insensible, le réalisateur et les acteurs nous accrochent et nous secouent. Les images sont superbes des gros plans au plan d'ensemble jouant de l'éclairage pour accentuer le drame. excellent film à ne pas rater
Le problème, quand on regarde un film adapté d'un livre, c'est qu'il est difficile de se détacher de l'univers créé par l'écrivain pour intégrer celui du réalisateur. Pourtant, c'est primordial. Certes, il s'agit de la même histoire, mais c’est quelqu’un d’autre qui la raconte ; c’est un récit différent. Et il faut peut-être l’aborder ainsi pour que notre jugement ne soit pas biaisé par nos attentes et nos préconceptions. Bravo à Tran Anh Hung. C’est un travail difficile. La ballade de l’impossible étant l’un de mes livres préférés, j’avoue avoir eu beaucoup de mal à vraiment apprécier le long-métrage. Cela dit, en toute objectivité, c’est un bon film. Le choix des acteurs était judicieux. Kenichi Matsumaya interprète avec brio le héros murakamien ; banal, un peu paumé et pourtant touchant dans son désir d’authenticité. Rinko Kikuchi, qui joue le rôle Naoko, est touchante, bouleversante. On sent bien la fragilité du personnage à travers son interprétation. C’est un film contemplatif, mélancolique, doté d’une grande sensibilité, avec un bon nombre de plans magnifiques. Le hic, c’est le rythme. Il n’y a rien de mal à ce qu’il soit lent, mais il me semble que ça traîne, que ça ne veut plus rien dire. L’intensité de certains moments se perd dans cette langueur, la temporalité même est affectée par le rythme qui ne s'accorde pas à elle. L’adaptation au livre est assez fidèle cependant et c’est un film agréable, mais ça ne rend pas compte de l’immense talent de Tran Anh Hung.
Il y a beaucoup de choses à en dire. C'est difficile d'en parler, il y a tellement de choses à déclarer. Il est un petit peu dérangeant, cru, à la fois agréable / désagréable, le sujet de fond est avant-tout l'âge fraîchement adulte (la vingtaine) et des gens qui sont un petit peu adolescent-e-s dans leurs pensées, dans leur manière de voir les choses, ce sont encore des individu-e-s purement torturé-e-s, qui se cherchent. C'est peinant, c'est empathisant... D'autant plus que ce qui est vécu est vraiment comment dire (oui impossible à dire exactement mais... on se contentera de l'euphémisme) difficile / délicat : des personnes trop portées sur la sexualité active et égoïste je trouve. L'homme qui y est dépeint est mensonger car on a l'impression que les hommes ne pensent qu'à leur jouissance phallique et sexuelle, plus généralement ou largement parlant et que les femmes ne sont que des esclaves de ces messieurs, qu'elles ne fantasment que sur un rapport charnel phallocentré et en compagnie des hommes. Le suicide, la folie, le dépit amoureux, le fantasme érotique, la sexualité vécue et mal vécue sont abordées de manière claire mais pas vulgaire cela dit. Mais, les scènes sont déjà trop violentes (on voit que Naoko-san se charge de son homme mais que lui n'en a que faire, il ne lui retourne pas la faveur, on voit qu'elle se fait vaginalement pénétrer mais qu'elle n'éprouve aucun plaisir, et même que c'est douloureux pour elle, de part ses cris mais il continue tout-de-même; c'est déjà du viol, je trouve...) Je ne suis pas étonné du tout qu'elle se suicide. Et pareil avec la scène de la masturbation manuelle et l'autre scène, celle de la fellation, il reçoit tout le temps et ne donne rien ! En voyant le film, j'ai alterné entre le franc dégoût, la franche colère, la franche sympathie, la franche révolte. Il y a des choses qui suscitent tel ou tel sentiment. Un petit peu comme devant un film comme Tomboy. Question projection, ça donne vraiment envie d'être asocial plutôt qu'autre chose, ni à la place du l'acteur principal, ni à la place de Naoko-san. Je suis persuadé que le livre est mieux et que le film est une adaptation franchement trop approximative, trop sexuelle, trop désespérante; pourtant le jeu de l'actorat est vraiment bon, crédible; mais ce sera difficile de me convaincre de le lire, après avoir vu ce film ! Donc, il m'a ému, oui et non, ça dépend des moments. Donc, il m'a plu : plutôt pas.
Film magnifique visuellement , la mise en scène est remarquable et l'histoire bouleversante. L'amour, le deuil, la culpabilité, la sexualité et la beauté de la vie malgré tout ... Beaucoup de poésie et d' émotion dans ce film qui vous suit encore longtemps après la séance! Ne vous fiez pas aux critiques de gens qui vous parlent d' un film alors qu'ils sont partit 30 mns après le debut du film!! Le cinema est un ART pas un OBJET DE CONSOMMATION! certains devraient s'en rappeler....